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Ean-François Ferlet à propos de la lutte contre le terrorisme: « la France a échoué au Mali »

Prolongement, enlisement, échec sont les termes de plus en plus utilisés pour qualifier la présence des troupes françaises dans notre, cinq ans après l’arrivée de Serval remplacé par Barkhane en 2013.

Après les propos controversés du chef d’état-major des armées devant les parlementaires, le patron du renseignement militaire français, le Général Jean-François Ferlet, luis aussi, ne se gêne plus d’admettre que l’armée française s’embourbe au Sahel et qu’elle ‘’n’enregistre aucune victoire sur le terrain des opérations’’.

Dans sa réponse à un député qui l’interrogeait dans le cadre de la commission Défense du Parlement et rapportée par le journal L’Opinion, le Général Jean-François Ferlet, a affirmé que la présence française au Mali n’a fait qu’aggraver la situation.

« Certains éléments nous font penser (…) que la tendance n’est pas bonne. Si le nombre d’incidents sécuritaires n’augmente pas, nous constatons néanmoins un déplacement vers le Sud, dans une région beaucoup plus peuplée, notamment par les Peuls, où le potentiel de déstabilisation est plus important que celui causé par quelques Touareg djihadistes en plein désert », a-t-il révélé.

Cet officier, qui a passé une année au nord du Mali, explique que la population peule, « traversée par un sentiment de frustration ou par l’impression d’être maltraitée par le pouvoir central », pourrait rallier les groupes terroristes, bien qu’elle ne soit pas « fondamentalement djihadiste ».

Le directeur du renseignement militaire a laissé entendre que la lutte contre le terrorisme dans la région souffre d’un manque de coordination. Selon Jean-François Ferlet ne manque pas de jeter la pierre dans le jardin de l’Algérie, le grand voisin du Mali, pour sa « volonté de travailler ensemble », admettant que l’action française au Sahel est obsolète tant que la France persiste à imposer sa logique.

L’officier supérieur français n’est pas le seul à relever le manque d’efficacité de l’armée française que les décideurs politiques ont engagée dans l’opération Barkhane pour contrer les groupes islamistes armés qui infestent le nord du Mali.

‘’algerie patriotique’’ rapporte que des opérations ont été menées récemment au plus près de la frontière algérienne pour tenter d’éliminer le chef terroriste Iyad Ag Ghali.

Pourtant, nombre d’observateurs suspectent que le bombardement « par erreur », effectué dans la nuit du 23 au 24 octobre dernier, par les troupes françaises d’un camp de l’armée malienne à Abeïbara, qui a coûté la vie à 11 soldats maliens, ait eu pour but de sauver Iyad Ag Ghali, l’actuel chef du groupe terroriste Nosrat Al-Islam, poursuit-il.

Dans une récente révélation du chef d’état-major des armées, le général François Lecointre, disponible, jeudi dernier, en ligne, les problèmes sécuritaires au Mali ne peuvent pas être réglés en moins de 10, voire 15 ans. Le général Lecointre en rassurant les parlementaires français qu’il n’y ait pas d’enlisement des forces Barkhane au Mali, malgré la persistance des attaques djihadistes dans plusieurs localités du pays, 5 ans après les avoir chassés ou dispersés de leurs principales zones de refuge.

Pour rappel, la France, l’ex-puissance coloniale, avait envoyé 3 000 hommes au Mali en janvier 2013 afin de stopper la progression des terroristes islamistes armés et soutenir l’armée et l’État maliens, en désuétude.
En 2014, un an et demi après le lancement de Serval, Jean-Yves Le Drian avait estimé que l’opération était « de fait terminée » et avait « rempli sa mission ». Le ministre de la Défense avait alors annoncé le redéploiement des 3 000 soldats français, toujours chargés de lutter contre le terrorisme, sur une zone d’opération plus large, la région sahélienne. L’opération Barkhane, sorte de prolongement de Serval donc, se trouve à l’heure actuelle toujours en cours.

Serval, affirmait le président François Hollande, le 15 janvier 2013, avait trois objectifs : mettre fin à « l’agression terroriste », « sécuriser Bamako » et « permettre au Mali de retrouver son intégrité territoriale ».
Si les deux premiers objectifs ont été clairement atteints, on est bien loin du compte en ce qui concerne le troisième, même cinq ans après !

Bien au contraire, en janvier 2013, l’armée française a interdit à l’armée malienne de prendre position dans certaines localités du nord du Mali pour permettre à ses protégés du MNLA (Mouvement national de Libération de l’Azawad) de s’installer dans la région de Kidal. Elle a également empêché l’armée tchadienne de désarmer les rebelles Touaregs.

Malgré les efforts en cours par le gouvernement du Mali et ceux des États du Sahel dans le cadre de la mise en place de la force G5 Sahel de quelque 5000 éléments, il ressort lors d’une récente audition parlementaire du chef d’état-major des armées françaises qu’il faut nécessairement encore 10 à 15 ans à Barkhane pour régler les problèmes sécuritaires au Mali. En effet, pour tenter de lutter plus efficacement contre les groupes djihadistes, cinq États de la région (Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Niger et Tchad) ont mis sur pied la force du G5 Sahel, qui devrait compter 5 000 soldats d’ici à la mi-2018, et qui bénéficie sur le terrain de l’appui des forces armées françaises.

Par Sidi Dao

Info-Matin

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