Entre les pouvoirs militaires maliens et l’Algérie, le torchon brûle. En cause, le devenir très incertain de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali qu’Alger serait tenté de ne plus garantir avec les récentes tournures bellicistes entre les parties signataires.
C’est du moins l’intention implicitement attribuées à des officiels algériens, à l’issue d’une récente concertation avec des représentants de mouvements autonomistes de l’Azawad. Il semble que l’épisode de Ber y est pour quelque chose, par-delà la suspension des réunions du Comité de Suivi de l’Accord. Et, de sources bien introduites, le pourrissement de la situation serait à l’origine d’un malaise diplomatique à la fois bruyant et discret : le rappel de l’ambassadeur d’Algerie au Mali pour consultation. À quel sujet ? Difficile de le dire avec précision, mais on apprend de même source qu’est passé sous silence la cinglante déconvenue d’officiels maliens expressément dépêchés à Alger, que les autorités de ce pays n’ont pas daigné accueillir. De quoi alimenter les supputations sur une réaction dictée par le mécontentement du parrain de l’Accord pour la paix issu du processus d’Alger. Les observateurs les plus avisés craignent par ailleurs que le ressentis n’en arrivent à s’exprimer par une indifférence totale à la crispation latente, à défaut d’un sabotage en faveur des mouvements rebelles.