Nos obligations vis-à-vis de ceux qui détiennent le pouvoir et vis-à-vis des savants
Les savants sont ceux qui détiennent le commandement dans le sens où ils informent au sujet d’Allah – Louange à Lui, Le Très Haut, (ils informent) de ce qu’ils ont hérité comme science du Prophète Muhammad (paix et bénédictions d’Allah sur lui) : « Et certes les savants sont les héritiers des prophètes » [Rapporté par Abou Daoud dans ses Sounan n°3641 et authentifié par Sheikh Albani dans sa correction de Sounan Abi Daoud]. Les savants ont leur importance dans la communauté, parce qu’ils sont les héritiers des prophètes. Ils ne sont pas comme les autres composantes de la population, car Allah les a favorisés vu qu’ils sont les héritiers des prophètes. Ils transmettent (ce qu’ils ont reçu en héritage) du Messager d’Allah (paix et bénédictions d’Allah sur lui) et ils viennent, après lui, en lui succédant dans ce sur quoi il est venu avec (paix et bénédictions d’Allah sur lui) afin de le transmettre aux gens.
Leur obéir est donc une obligation et il n’est pas permis de s’opposer à eux. Ils sont les détenteurs du commandement dans le sens où ils portent (avec eux) la Shari’a (la législation islamique) et la transmettent aux gens : qu’il s’agisse d’un ordre, d’une interdiction et des autres enseignements qu’ils ont hérités de leur Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui)…
Fondement coranique
Allah – Exalté Soit-Il – nous a ordonné d’obéir à celui qui détient le pouvoir, parce qu’Il (Allah) – Louange à Lui – sait parfaitement que cela va servir notre intérêt et que c’est cela qui engendrera un grand bien – tôt ou tard – et Il (Allah) sait parfaitement ce que cela peut provoquer (comme désordre) lorsqu’ils ne sont pas écoutés et qu’on refuse de leur obéir, à savoir l’apparition de fléaux, de troubles (fitan), la disparition de la sécurité, la progression de la peur et de l’inquiétude au sien de la société.
Allah – Louange à Lui, Le Très Haut – dit : « O les croyants! Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement. Puis, si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-le à Allah et au Messager, si vous croyez en Allah et au Jour dernier. Ce sera bien mieux et de meilleure interprétation (et aboutissement). » [S04. v59] et le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Je vous recommande de craindre pieusement Allah, d’écouter et d’obéir, même si vous êtes commandés par un esclave. En réalité, celui d’entre vous qui vivra après moi verra de grandes divergences. Suivez donc ma Sounna et la Sounna des califes bien guidés après moi. Accrochez-vous y, mordez-y avec vos molaires. Et prenez garde aux nouveautés (dans la religion) [Muhdâthat], car toute nouveauté est une innovation et toute innovation est un égarement » [Rapporté par Ahmad, Abou Daoud et At-Tirmidhi qui le déclare : bon et authentique] ; Et dans une autre version : « Et tout égarement est dans le Feu ».
Allah – Glorifié Soit-Il – a ordonné aux croyants : « Ô les croyants! », parce qu’ils sont ceux qui représentent l’ordre d’Allah – Louange à Lui, Le Très Haut – en vertu de leur Foi ; Il (Allah) dit : « Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement », (ainsi) l’obéissance à Allah – Glorifié Soit-Il – se trouve en première position, elle est la base et l’aboutissement. L’obéissance au Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui) et à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement, viennent tout de suite après l’obéissance à Allah – Glorifié Soit-Il ; « et obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement » : « ceux d’entre vous qui détiennent le commandement « ce sont les savants et les gouverneurs.
Les savants
Les savants et les gouverneurs sont ceux qui détiennent le commandement, les savants sont ceux qui détiennent le commandement dans le sens où ils informent au sujet d’Allah – Louange à Lui, Le Très Haut, (ils informent) de ce qu’ils ont hérité comme science du Prophète Muhammad (paix et bénédictions d’Allah sur lui). Conformément à ce qu’il (paix et bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Et certes les savants sont les héritiers des prophètes » [Rapporté par Abou Daoud dans ses Sounan n°3641 et authentifié par Sheikh Albani dans sa correction de Sounan Abi Daoud]. Les savants ont leur importance dans la communauté, parce qu’ils sont les héritiers des prophètes. Ils ne sont pas comme les autres composantes de la population, car Allah les a favorisés vu qu’ils sont les héritiers des prophètes. Ils transmettent (ce qu’ils ont reçu en héritage) du Messager d’Allah (paix et bénédictions d’Allah sur lui) et ils viennent, après lui, en lui succédant dans ce sur quoi il est venu avec (paix et bénédictions d’Allah sur lui) afin de le transmettre aux gens. Leur obéir est donc une obligation et il n’est pas permis de s’opposer à eux. Ils sont les détenteurs du commandement dans le sens où ils portent (avec eux) la Shari’a (la législation islamique) et la transmettent aux gens : qu’il s’agisse d’un ordre, d’une interdiction et des autres enseignements qu’ils ont hérités de leur Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui).
C’est en cela, qu’ils exercent un pouvoir. On ne doit donc pas les prendre à la légère parce qu’ils ne parlent pas de leur propre chef, mais ils ne font que délivrer ce qui leur est parvenu du Messager d’Allah (paix et bénédictions d’Allah sur lui). Ils détiennent le pouvoir juridique et scientifique. Quant aux gouverneurs, ils exercent le pouvoir d’un point du vue politique et doivent faire appliquer la législation d’Allah – Louange à Lui, Le Très Haut, parce que l’autorité est entre leurs-mains. Les savants font partie de ceux qui détiennent le commandement au regard de la législation et les gouverneurs, ceux qui sont à la tête du commandement, ils exercent le pouvoir exécutif qu’Allah – Exalté Soit-Il – leur a confié (la charge).
Il y a dans l’obéissance aux savants et dans l’obéissance aux gouverneurs d’énormes avantages, parmi eux l’établissement de la sécurité, le respect profond accordée à la législation, la préservation contre les divergences, les troubles (fitan) et l’instauration de la discipline dans cette ordre. Allah – Exalté Soit-Il – dit : « Quand leur parvient une nouvelle rassurante ou alarmante, ils la diffusent. S’ils la rapportaient au Messager et aux détenteurs du commandement parmi eux, ceux d’entre eux qui cherchent à être éclairés, auraient appris (la vérité de la bouche du Prophète et des détenteurs du commandement). Et n’eussent été la grâce d’Allah sur vous et Sa miséricorde, vous auriez suivi le Diable, à part quelques-uns. » [S04. v83] ; « S’ils la rapportaient au Messager» – (c’est-à-dire) que de son vivant (paix et bénédictions d’Allah sur lui), on revenait à lui, mais après sa mort, on se tourne vers sa Sounna qu’il a laissé en héritage à sa communauté.
Et il (paix et bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « J’ai laissé parmi vous deux choses, tant que vous vous y agrippez, vous ne vous égarerez point : le Livre d’Allah et ma Sounna. » [Rapporté par l’imam Malik dans son Mouwatta, chapitre du destin (n°3)]. Qui sont ceux qui portent (avec eux) le Livre (Coran) et la Sounna et transmettent le message d’Allah et le craignent pieusement ? Ce sont les savants érudits (rabaniyin). Allah les a honorés par la science, le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « […] Le mérite du savant par rapport à l’adorateur est comme le mérite de la lune la nuit où elle est pleine par rapport aux autres astres.» [Rapporté par Abou Daoud dans ses Sounan n°3641 et authentifié par Sheikh Albani dans sa correction de Sounan Abou Daoud]. « […] comme le mérite de la lune par rapport aux étoiles «, parce que la lune illumine (le ciel) pour les gens et les savants éclairent les gens avec la science. Quant aux astres, ils brillent pour eux-mêmes uniquement, tels sont les adorateurs, leur bienfait est limité qu’à eux-mêmes et leur adoration aussi. Quant aux savants, leur bienfait se répand comme s’étant la lueur à partir de la surface de la lune en direction de la terre, c’est ainsi qu’elle illumine la terre et de là, apparaît le mérite des savants.
C’est pour cela que si les savants venaient à disparaitre, alors le mal et la divergence prendraient place, le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Certes Allah n’enlève pas la science en la retirant de la poitrine des savants, mais il l’enlève avec la mort des savants jusqu’à ce qu’il ne reste aucun savant, les gens prendront des têtes ignorantes qu’on interroge et qui délivrent des fatwas sans science, et cela les fera égarer et ils égarent les gens à leur tour.» [Unanimement authentique].
Le Shirk n’a fait son apparition chez le peuple de Nouh, qu’après la mort des savants. (Et cela), parce que le Shaytan a enjolivé au peuple de Nouh la représentation imagée des vertueux pour se souvenir d’eux – selon leur prétention – ce qui les pousserait à faire plus d’efforts dans l’adoration. Ils ont donc obéis au Shaytan, ils se sont mis à représenter ces vertueux et ils les ont exposées durant leurs assemblées, alors que le Shaytan leur veut du mal et souhaite pour eux leur perte. Seulement, il ne peut rien faire en présence des savants, c’est pour cela qu’il ne leur a pas ordonné d’adorer ces représentations tant que les savants étaient parmi eux. Il a patienté jusqu’à ce que meurent les savants, que la science soit remplacée ou oubliée, il dit : « vos ancêtres n’ont placé ces représentations que dans le seul but de les adorer et c’est par elles qu’ils faisaient descendre la pluie ». Ils se sont mis alors à les adorer, en dehors d’Allah, lorsqu’il n’y eu pas de savants parmi eux pour leur interdire cela. Le Shirk fit alors son apparition et la destruction s’empara du peuple de Nouh comme Allah – Le Très Haut – le mentionne dans le Coran ; Tout ceci à pour cause la disparition des savants.
Également, à la fin des temps, lorsque la science sera retirée, les gens prendront des têtes ignorantes qui n’auront pas de science qui délivreront des fatwas sans science, et cela les fera égarer et ils égarent les gens à leur tour. Quant aux véritables savants, ils donnent des fatwas en se basant sur la science, ce n’est pas le cas pour ceux-là (les ignorants), ils n’ont pas de science avec laquelle se baser pour répondre : ils ont donc délivré des fatwas sans science, ils ont alors égarés leur propre personne et égarés autre qu’eux.
Et de là, apparaît le mérite des savants et le mérite de leur présence au sein de la communauté. En conséquence de quoi, il n’est pas permis de les contredire, tant qu’ils sont intègres sur la science authentique. Il n’est pas permis de les contredire, parce qu’ils sont les héritiers des prophètes, ils transmettent (ce qu’ils ont reçu) du Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui). On ne doit pas les prendre à la légère et dire : « nous sommes semblables avec eux », non ! Non pas semblables ! Le savant n’est pas comparable à l’ignorant, il n’est pas comme l’ignorant.
Les dirigeants
Quant à ceux qui détiennent le commandement, ce sont les dirigeants ; La deuxième catégorie de personnes au pouvoir, est représentés pas les dirigeants. Ce sont ceux qui sont investis par un poste à responsabilités (gouvernement), ces gens-là doivent être respectés et doivent être obéis dans le bien, conformément à ce verset : « Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement » – c’est-à-dire : « obéissez à celui d’entre vous qui détient l’autorité ». Et le segment : « ceux d’entre vous » – c’est-à-dire qui fait partie des musulmans. Quant au dirigeant mécréant, le musulman n’a pas à lui obéir. Il ne doit obéir qu’au dirigeant musulman et ceux d’entre vous qui détiennent le commandement. Également, nous devons comprendre que l’obéissance aux savants et aux gouverneurs, est rattachée au Livre d’Allah et à la Sounna de Son Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui). Tant que cela n’est pas en contradiction avec le Livre et la Sounna, leur obéissance est obligatoire, pas pour leur personne mais pour ce qu’ils transmettent au sujet d’Allah et Son Messager. Ce sont des gens de confiance. Par contre, s’ils ordonnent de commettre un péché, que le gouverneur ordonne de commettre un péché, on ne doit pas lui obéir dans cela. Toutefois, son obéissance reste incontournable dans ce qui n’est pas un péché.
Le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Il n’y a pas d’obéissance à une créature dans la désobéissance au créateur » [Rapporté par Ahmed et authentifié par Sheikh Al-Albani dans Sahih Al-Jami’ n°7520] ; Il (paix et bénédictions d’Allah sur lui) a dit encore : « L’obéissance n’est possible que dans ce qui est convenable » [Rapporté par Al Boukhari n° 7145 et Mouslim n°1840.].
Le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) désigna un émir qu’il plaça à sa tête d’une expédition. Celui-ci prit la route avec ses troupes, puis dit (un peu plus tard) : « Allez ramasser du bois sec ! ». Ils s’exécutèrent et assemblèrent le bois. Puis il leur dit : « Mettez-y le feu ! ». Ces derniers s’exécutèrent de nouveau et allumèrent le feu. Puis il leur dit : « Entrez dans les flammes ! ». Avant de s’exécuter, ils hésitèrent et se dirent les uns aux autres : « Quoi ? Entrer dans le feu ? ». Le Message dit : « obéissez à votre émir », mais est-ce qu’ils doivent obéir dans cette situation (entrer dans le feu) ? Ils hésitèrent encore, puis l’un d’eux dit : « Nous avons obéi au Prophète que parce que nous voulions être préservé du feu (de l’Enfer), alors comment peut-on (nous ordonner) d’entrer dans le feu ? ». Quand Ils se sont rendus auprès du Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) et qu’ils l’informèrent (de ce qui venait de se dérouler), il répliqua : « S’ils avaient pénétré (dans le feu), ils n’en seraient pas ressortis. L’obéissance n’est possible que dans ce qui est convenable. ». L’obéissance n’est donc possible que dans ce qui est convenable et elle ne l’est pas lorsqu’il s’agit de commettre un péché. Le prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) a mis en évidence l’obéissance possible envers les gouverneurs, que celle-ci n’est possible que lorsqu’ils n’ordonnent pas de commettre un acte de désobéissance (à Allah).
Principe et exception
Toutefois, cela ne signifie pas que lorsque le gouverneur ordonne un acte de désobéissance (à Allah), qu’il soit écarté de son pouvoir et qu’il soit autorisé de se soulever contre lui, non ! Son obéissance reste incontournable dans ce qui n’est pas un péché. Et les compagnons ne se sont pas soulevés contre leur émir parce qu’il leur avait ordonné de rentrer dans le feu, au contraire, ils ont continués à lui obéir. Seulement, ils ne lui ont pas obéis dans cette affaire, uniquement dans cette affaire ! Nous devons comprendre cela. Mais si les gouverneurs et les savants venaient à ordonner de désobéir à Allah ou qu’ils venaient à rendre licite un interdit ou l’inverse, alors il n’est en aucun cas permis de leur obéir en cela ; Allah – Exalté Soit-Il dit au sujet des chrétiens : « qu’ils ont pris leurs rabbins et leurs moines, ainsi que le Christ fils de Marie, comme Seigneurs en dehors d’Allah, alors qu’on ne leur a commandé que d’adorer un Dieu unique. Pas de divinité à part Lui! Gloire à Lui! Il est au-dessus de ce qu’ils [Lui] associent. » [S09 .v31].
Le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) expliqua à ‘Adî Ibn Hatîm le sens du segment : « Ils ont pris leurs rabbins et leurs moines comme Seigneurs en dehors d’Allah », lorsque le questionna (à son sujet) en disant : « Ô Messager d’Allah ! Nous ne les adorons pas du tout ». (Il répondit ainsi) parce qu’il avait été chrétien, puis se converti (qu’Allah soit satisfait de lui). C’est donc pour cela qu’il informait sur la situation des chrétiens en disant qu’ils n’adoraient pas leurs rabbins et leurs moines – c’est-à-dire – qu’ils ne s’inclinaient pas et ne se prosternaient pas en adoration devant eux : « Nous ne les adorions pas ». Le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) répliqua : « Ne vous ont-ils pas interdit ce qui était licite et vous les avez suivis ? », il répondit : « Si ! En effet… ». Il (paix et bénédictions d’Allah sur lui) dit encore : « Ne vous ont-ils pas rendu licite ce qui était interdit, et vous les avez suivis ? », il répondit : « Si ! En effet… ». Il (paix et bénédictions d’Allah sur lui) conclut : « Telle est alors votre adoration envers eux » [Rapporté par Ahmad et At-Tirmidhi qui le jugea « Hassan » (bon)]. Leur adoration ne se limitait pas qu’à l’inclinaison et la prosternation, mais à leur obéissance dans le Tahrim (rendre illicite ce qui est permis), le Tahlil (rendre licite ce qui est interdit) et le Tachri’ (établir des lois dans la religion). Le Tachri’ est un droit (exclusif) appartenant à Allah, le Tahlil et le Tahrim sont des droits (exclusifs) appartenant à Allah, il n’est permis à personne de s’associer avec Lui dans cela et nous n’obéissons pas à celui qui a rendu licite ce qu’Allah a interdit ou qui rendu illicite ce qu’Allah a autorisé. En aucun cas nous lui obéissons en cela, alors que nous savons qu’il a rendu licite ce qu’Allah a interdit ou rendu illicite ce qu’Allah a autorisé. Nous ne lui obéissons pas en cela, parce le Tachri’, Tahlil et le Tahrim sont des droits (exclusifs) appartenant à Allah. Allah – Le Très Haut – dit : « Ou bien auraient-ils des associés [à Allah] qui auraient établi pour eux des lois religieuses qu’Allah n’a jamais permises? Or, si l’arrêt décisif n’avait pas été prononcé, il aurait été tranché entre eux. Les injustes auront certes un châtiment douloureux. » [S42 .v21].
Allah – Exalté Soit-Il, a fait savoir que les polythéistes ont rendu licite la bête trouvée morte et qu’ils dirent qu’elle fait partie de ce qu’Allah a permis : (pour eux), la chaire de la bête trouvée morte est similaire à celle qui est égorgée. Ils dirent : « Quelle différence y-a-t-il entre les deux, c’est la même chose ! « ; [Pourtant] Allah – Exalté Soit-Il – dit : « Et ne mangez pas de ce sur quoi le nom d’Allah n’a pas été prononcé» [S06 .v121]. Mais eux, se sont opposé à cela (au verset) et dirent : « La bête égorgée (selon le rituel) et celle trouvé morte, c’est (exactement) la même chose. D’ailleurs la chaire de la bête trouvée morte est prioritairement licite, car Allah, Lui-même l’a rendu légitime. Mais pour ce qui est de la bête égorgée, c’est vous avez fait la démarche pour l’immoler et la rendre halal (à la consommation) «. Allah – Louange à Lui, Le Très Haut – dit : « Si vous leur obéissez, vous deviendrez certes des associateurs. » [S06 .v121], (c’est-à-dire) si vous leur obéissez dans le fait d’autoriser la chaire de la bête trouvée morte, vous deviendrez certes des associateurs. Des associateurs dans le fait de s’incliner et de se prosterner (devant eux) ? Non ! Mais plutôt dans ce qui est de rendre licite ce qui est interdit (Tahlil) et rendre illicite ce qui est permis (Tahrim), parce que le Tahlil et le Tahrim sont des droits (exclusifs) appartenant à Allah – Exalté Soit-Il. Nous n’avons pas à obéir à qui que ce soit dans ce qui est de rendre licite ce qu’Allah a interdit ou rendre illicite ce qu’Allah a autorisé.
Nous n’avons pas à obéir à qui que ce soit dans ce domaine, par contre nous obéissons à celui qui nous appelle à suivre ce qu’Allah ordonne et à celui qui rend licite ce qu’Allah a rendu licite et interdit ce qu’Allah a rendu illicite : celui-là, nous lui obéissons par obéissance à Allah – Exalté Soit-Il – et à Son Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui).
Que faire ?
De nos jours, nous entendons dire de certains, dans bien des journaux que : « Tant que sur ce point il y a divergence, alors nous pouvons prendre n’importe quelle avis (sur le sujet). Toutes les opinions des savants se valent, à partir du moment que nous prenons l’un de ces avis, nous avons obéi à Allah et nous avons obéi au Messager. », nous répond que non ! Ceci est une erreur. Allah ne nous a pas ordonné d’obéir à autre que Lui, ou à autre que Son Messager, ou à autre que les savants qui obéissent à Allah et obéisse à Son Messager. Il (Allah) ne nous a pas ordonné d’obéir à tous le monde. Certes, on trouve (parfois) des erreurs dans les paroles des savants et on trouve ce qui est juste ; alors, nous prenons (seulement) ce qui est correct, conforme aux preuves (dalil) et nous délaissons l’erreur qui est en contradiction avec les preuves (dalil).
Les savants ne sont pas préservés de l’erreur, ils peuvent se tromper et avoir raison. Allah – Exalté Soit-Il – dit : « si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-le à Allah et au Messager » [S04 .v59] ; Aussi, s’il arrive que les savants divergent, nous renvoyons cette divergence et leurs paroles au Livre d’Allah et à la Sounna de Son Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui) : ce qui est en conformité avec les preuves (dalil), nous le prenons et ce qui est en opposition avec les preuves (dalil), nous le délaissons.
Le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Lorsque le juge fait un effort d’interprétation et voit juste, il obtient deux récompenses ; et s’il fait un effort d’interprétation mais se trompe, il obtient tout de même une seule récompense. » [Al-Boukhari (6919) et Mouslim (1716)] ; cependant, il ne nous est pas permis d’accepter l’erreur, ceci ne nous est pas permis. Nous prenons que ce qui est correct et en conformité avec le Livre d’Allah et à la Sounna de Son Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui). C’est à nous de mesurer ou (plutôt) de distinguer les liens qui (nous) unissent à celui qui détient le commandement, qu’il s’agisse des savants ou des gouverneurs : c’est tout ce qui est en conformité avec le Livre d’Allah et à la Sounna de Son Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui) et tout ce qui est en contradiction avec, il ne nous est pas permis de prendre quoi que ce soit qui serait en opposition avec le Livre [Coran] et la Sounna, quel que soit la personne.
Si toutefois celui qui fait partie des hommes de science se trompe en faisant un effort d’interprétation, il obtient tout de même une seule récompense pour sont effort mais il ne nous est pas permis d’accepter l’erreur dans laquelle il est tombé. Bien entendu, il est récompensé pour son effort et nous ne devons pas dénigrer le savant (en question) ou s’attaquer à sa réputation, s’il se trompe. Nous devons invoquer en sa faveur, demander le pardon pour lui et dire de lui qu’il a fait un travail d’interprétation et fait de son mieux.
Et certes, ce n’est pas chaque savant qui fait un effort d’interprétation qui atteint la vérité et l’arbitre dans cela c’est le Livre [Coran] et la Sounna. Ces règles sont indispensables pour (ce qui est de) l’obéissance aux savants et aux dirigeants. Et ce n’est pas parce que nous contredisons le dirigeant ou le savant au sujet d’une erreur sur laquelle nous ne sommes pas d’accord avec lui, que cela veuille dire que nous devons nous rebeller contre le dirigeant et nous défaire de son autorité ou dénigrer les savants rien que pour une erreur commise par l’un certains d’entre eux. Il ne nous est pas permis de réagir ainsi, nous leur devons le respect, même s’ils ont commis une erreur. Nous ne devons pas les suivre dans l’erreur et nous devons (quand même) obéir à ceux qui détiennent le commandement même s’ils ordonnent de commettre un péché, néanmoins nous devons nous écarter de ce péché et en dehors de cela, on doit leur obéir.
Celui qui se rebelle contre les savants et les dirigeants à cause d’une erreur qui s’est produite, ceci est la voie empruntée par les Khawaridj et les Mou’tazila. Quant aux gens de la Sounna et du Consensus, ils demeurent sur l’obéissance aux savants et à celle des dirigeants dans ce qui est en accord avec le Livre [Coran] et la Sounna et s’éloignent de ce qui viendrait s’opposer au Livre [Coran] et la Sounna, ils ne le mettent pas en application, ils ne s’y conforme pas et promulgue le conseil à celui qui est l’auteur de l’erreur, il lui donne le conseil.
Le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « La religion est le bon conseil » – « Pour qui doit-on le donner ? Demanda-t-on au Prophète. » ; « Pour Allah, répondit-il, pour Son Livre, pour Son Prophète, pour les imams et pour l’ensemble des musulmans » [Hadith Authentique – rapporté par Mouslim (1/74)]. Et fait partie du bon conseil, le fait de signaler l’erreur de la bonne manière et comme il se doit à leur rang. Nous ne devons pas parler d’eux et révéler leurs erreurs publiquement, mais nous devons leur promulguer le bon conseil entre eux et nous, de manière secrète, en employant la douceur et la politesse afin de parvenir à ce qui est souhaité et faire annuler ce qui est à éviter : ceci est la voie des gens de la Sounna et du Consensus. Il n’est pas exigé du savant qu’il soit infaillible, préservé de l’erreur et qu’il ne soit obéi que s’il est infaillible, préservé de l’erreur, qui a dit cela ? (Également), il n’est pas exigé du dirigeant qu’il soit infaillible, préservé de l’erreur, ceci n’est en aucun cas une condition ! Toutefois, nous prenons en considération la parole qui est juste ou celle qui repose sur la vérité et nous délaissons tout ce qui s’y oppose. Et que cela ne soit pas un prétexte pour se défaire de l’anse de l’obéissance ou de se rebeller contre les détenteurs du commandement, ou encore de dénigrer les savants ou faire en sorte de diminuer de leur prestige. Tout ceci est, à la base, des notions qu’il est obligation de savoir et auxquelles il est obligatoire de s’y conformer. Ce n’est pas parce que nous n’obéissons pas lorsqu’il s’agit de désobéir à Allah, que cela veut dire que nous nous rebellons contre les savants ou les détenteurs du pouvoir, que nous leur ôtons toutes leurs responsabilités et que nous les rabaissons, non ! Cela veut (tout simplement) dire que nous délaissons le péché et nous nous attachons à ce qui correct ainsi qu’à ce (qui fait partie de) l’obéissance.
Et nous trouverons certes – et la louange est à Allah – dans leurs paroles et dans leurs ordres prônant l’obéissance, le plus grand bien. Nous constatons également que les fautes et les erreurs sont peu nombreuses, elles n’ont aucune incidence sur la situation – et la louange est à Allah. Ceci fait donc partie des fondements des gens de la Sounna et du Consensus : l’obéissance au détenteur du pouvoir conformément à la parole d’Allah – Le Très haut : « Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement. » [S04. v59]. Quant à la parole du Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui) : « Je vous recommande de craindre Allah, d’écouter et d’obéir même si votre émir est un esclave… », celle-ci concerne le dirigeant, elle vise le gouverneur. Que l’apparence du gouverneur ne nous pousse pas à le rabaisser et que nous fassions preuve de laxisme envers ses ordres, même s’il s’agit d’un esclave abyssin. Car ce qui importe, ce n’est pas la personne mais son poste et son rang (qu’elle occupe) au regard du pouvoir qu’elle détient. Le segment : « même si votre émir est un esclave… » – et dans une autre version « un esclave abyssin dont la tête ressemble à un raisin sec», ce qui importe, c’est la fonction qu’ils occupent et leur rang, non leurs personnalités. Il se peut que la personne ne soit pas grand-chose en apparence, par contre auprès d’Allah il occupe une énorme place : « Certes, il y a parmi les gens celui dont la tignasse est mal peignée et poussiéreux, rejeté de tout part, s’il venait à jurer par Allah, il l’exaucerait » et aussi : « Allah ne regarde pas votre apparence extérieure et votre richesse, plutôt Il regarde vos cœurs et actes » [Rapporté par Mouslim (1356)]
Ensuite, le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Celui d’entre vous qui vivra, verra de grandes divergences… » – comment échapper à ces divergences ? – (C’est là) qu’intervient le rôle des savants, c’est à ce moment-là qu’ils interviennent, lorsque apparaisse les divergences : « Celui d’entre vous qui vivra, verra de grandes divergences. Attachez-vous donc à ma Sounna et la Sounna des Califes… » – qui connait (le mieux) la Sounna du Messager et celle des Califes ? Qui la connait (le mieux) ? Est-ce tout le monde ? Non ! Ce sont les savants qui la connaissent (le mieux), à nous donc de suivre les savants dans ce qu’ils connaissent de la Sounna du Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui) et de la Sounna des Califes bien guidés, en fonction de ce qu’Allah leur a octroyé comme science et ce qu’ils ont hérité comme science. À nous de revenir à eux, afin de suivre la Sounna du Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui) et la Sounna de ses Califes bien guidés qui sont au nombre de quatre : Abou Bakr, ‘Omar, ‘Uthman et ‘Ali (qu’Allah – Le Très Haut – soit satisfait d’eux tous), les successeurs du Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui).
Ceci ne peut être connu que part les gens de science, ainsi nous nous attachons à la Sounna du Messager par le biais des hommes de science qui nous la font connaître et qui nous guident vers elle. Ce n’est pas tout le monde qui connait (le mieux) la Sounna du Messager et la Sounna des Califes bien guidés, loin de là, ce sont uniquement les gens de science et de la clairvoyance qui la connaissent. Ils sont nos guides et ceux en qui nous avons confiance (nous guidant) jusqu’à la Sounna du Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui). Ceci est donc le chemin authentique (à emprunter) lors de l’apparition des divergences et des Troubles (fitan) : l’obéissance à ceux qui détiennent le commandement !
Et lorsque le Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui) annonça la venue de changements après lui (paix et bénédictions d’Allah sur lui), que cela viendra perpétuer les circonstances, et que viendra après lui des bouleversements, des divergences, des Troubles (fitan) et que des prêcheurs de l’égarement feront leur apparition, Hudhayfa (qu’Allah soit satisfait de lui) dit ceci : « Que m’ordonnes-tu de faire si j’assiste à cela? », il lui répondit : « Tu devras suivre le groupe des musulmans et leur imam », tu dois suivre le groupe des musulmans et l’imam des musulmans. Il dit alors : « Mais si (alors) les musulmans n’ont ni groupe, ni imam? », il répondit : « Écarte-toi de toutes ces sectes, devrais-tu pour cela ne manger que les racines d’un arbre et rester ainsi jusqu’à ce que la mort t’advienne ». [Hadith authentique – Boukhari (3338) – rapporté dans le sahih de Mouslim (3434)].
Ainsi, le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) a ordonné de rester rattaché au groupe des musulmans et à l’imam des musulmans, car il y en cela un moyen de se préserver des Troubles (fitan), l’union est une miséricorde, l’union sur la vérité est effectivement une miséricorde, alors que la divergence est un châtiment et un tourment.
Et parmi ce qui permet de rassembler les gens, d’unir les cœurs et d’unifier la parole : (le fait) d’obéir à celui qui détient le commandement, qu’il s’agisse des gouverneurs ou des savants, selon les règles par lesquelles sont avancées les preuves. Ceci est le chemin du salut et celui de la réussite. Aussi, lorsque se multiplient les discussions dans lesquelles on y patauge et que le « Ta’aloum» (prétendre avoir de la science) augmente comme c’est le cas à notre époque, que fusent les fatawas ainsi que les paroles à travers les programmes satellitaires et ailleurs, alors la confusion s’installe : (à ce moment-là) nous revenons à la parole du Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui) : « Attachez-vous à ma Sounna et la Sounna des Califes bien guidés » et ceux qui sont sur cette voie parmi les gens de science et (nous devons) rester ferme (dessus). Nous devons délaisser les paroles des gens et délaisser le chaos, revenir à l’obéissance (aux règles) et l’union ainsi qu’à l’attachement au Livre [Coran] et la Sounna. Que celui qui a connaissance de tout cela, alors la louange est à Allah, qu’il œuvre en conséquence avec ce qu’il détient comme science et celui qui n’en avait pas connaissance, qu’il revienne aux savants qui font partie de ceux qui détiennent le commandement. On ne doit pas prendre les savants à la légère, car ils sont les étoiles qui servent de guide dans l’obscurité de la terre et de la mer. S’ils venaient à disparaître – et nous cherchons refuge auprès d’Allah – la communauté serait perdue. Et la présence parmi eux de pseudos savants ou de leaders ignorants qui leur lanceront des fatwas sans se baser sur la science, aussi s’égareront-ils et les égareront, ne sera d’aucune utilité – nous demandons à Allah la préservation et la protection.
Devoirs spécifiques envers les dirigeants
Allah a dit :
« Ô vous qui croyez ! Obéissez à Allah, obéissez au Messager et à ceux qui détiennent le commandement. »
L’imam Abou Dja’far Muhammed ibn Djarîr Tabary (m.310) a donné quatre interprétations sur ceux qui détiennent le commandement :
Première interprétation : Les émirs, gouverneurs. Cette interprétation a été donnée par Abou Hureyra.
Deuxième interprétation : Les gens de science. Cette interprétation a été donnée par ibn ‘Abbâs, Mudjâhid, ‘Atâ ibn Abi Rabâh, el Hassan, Abou el ‘Âliya et ibn Abi Nadjîh.
Troisième interprétation : Les compagnons de Muhammed. Cette interprétation est un autre avis de Mudjâhid.
Quatrième interprétation : Abou Bakr et ‘Umar. Cette interprétation a été donnée par ‘Ikrama.
L’imam Ismâ’îl ibn Muhammed Taymy (m.535) a dit :
« Obéir aux dirigeants est une obligation, cela fait partie des traditions les plus exigées dans le Coran et la sunna. »
L’obligation d’obéir aux gouverneurs dans la sunna
Abû Hureyra rapporte que le Messager d’Allah a dit :
« Celui qui m’obéit, obéit à Allah ; et celui qui me désobéit, désobéit à Allah. Celui qui obéit à son émir, m’obéit ; et celui qui désobéit à son émir, me désobéit. »
Ibn ‘Umar rapporte que le Messager d’Allah a dit :
« Tout musulman doit écouter et obéir, bon gré mal gré, sauf si on lui ordonne de désobéir (à Allah), auquel cas, il ne doit pas écouter ni obéir. »
Anas ibn Mâlik rapporte que le Messager d’Allah a dit :
« Ecoutez et obéissez, même si on désigne pour vous commander un esclave abyssin dont la tête ressemble à un raisin sec. »
L’interdiction d’obéir aux gouverneurs ou autres dans la désobéissance
‘Ali rapporte que le Messager d’Allah a dit :
«L’obéissance ne se fait que dans le convenable. »
‘Imrân ibn Huseyn rapporte que le Messager d’Allah a dit :
« Pas d’obéissance à la créature dans la désobéissance au Créateur. »
Définition de « mécréance manifeste »
‘Ubâda ibn Sâmit a dit :
« Nous avons fait allégeance au Messager d’Allah pour écouter et obéir, dans l’aisance comme dans la gêne, qu’il s’agisse d’un acte contraignant ou facile, y compris en sacrifiant notre propre intérêt. En outre, nous avons fait allégeance pour ne pas nous soulever contre ceux qui exercent le commandement sauf si nous voyons de leur part une mécréance manifeste à propos de laquelle nous tenons un argument d’Allah ; dire la vérité où que nous soyons, sans craindre les reproches des censeurs. »
Cheikh el ‘Utheymîn a dit qu’il y a quatre conditions dans la parole :
« sauf si nous voyons de leur part une mécréance manifeste à propos de laquelle nous tenons un argument d’Allah. »
En revanche, si leur acte de mécréance est clair comme si l’un d’entre eux autorisait son peuple la consommation de l’alcool, l’homosexualité, la fornication, ceci est de la mécréance évidente sans équivoque, il convient donc au peuple gouverné de l’écarter de ses fonctions par n’importe quel moyen, même le meurtre car il a commis une mécréance évidente. La quatrième condition est la certitude avec preuves (du Coran et de la sunna) que son acte est de la mécréance, car si la preuve n’est pas authentique, ou bien qu’elle ne conduit pas à notre déduction, dans ce cas-là se révolter contre eux n’est pas permis, car dans la révolte il y a un très grand mal.
Donc, lorsque nous voyons une mécréance évidente, il ne nous est pas permis de nous révolter contre eux tant que nous n’ avons pas les moyens de le déloger de ses fonctions, si nous n’avons pas les capacités, la révolte ne nous est pas permise, car il se peut qu’en se révoltant sous cette forme qu’il en termine avec les bons et que sa domination (avec son mal) arrive à son apogée. Les conditions mentionnées doivent être réunies lors de la révolte, dans le cas contraire ce n’est que précipitation de l’âme vers sa destruction. Où est le bienfait de se révolter contre un tel gouverneur – Ayant commis une mécréance évidente – avec des couteaux de cuisine, alors que lui a des chars d’assauts, des machines de guerre, etc, où est le bienfait? Il n’y a aucun bienfait dans cet acte, le sens de cet acte est de mener nos âmes à leurs pertes… »
Ibn Taymiyya (m.728) a dit :
« Ordonner le bien ne doit pas aboutir à la perte d’un plus grand bien, ni causer un mal plus grand (qu’auparavant). De même, interdire le mal ne doit pas aboutir à un mal plus grand, ni la perte d’un plus grand bien. »
L’obligation d’obéir aux gouverneurs même s’ils sont injustes et de patienter face à leurs méfaits
Abû Hureyra rapporte que le Messager d’Allah a dit :
« Tu es tenu d’écouter et d’obéir dans l’aisance comme dans l’adversité, bon gré mal gré, et même si on te lèse dans tes droits. «
Hudheyfa ibn el Yaman rapporte que le Messager d’Allah a dit :
« Ecoute et obéis même si on te frappe et qu’on te prend tes biens. »
Abû Huneyda Wâïl ibn Hudjr rapporte que Salama ibn Yâzid el Djou’fy interrogea le Prophète en ces termes : Ô Prophète d’Allah, si nous sommes gouvernés par des émirs, qui nous demandent ce qui leur revient de droit, et nous privent du nôtre, que nous recommandes-tu de faire ? Il se détourna de lui, mais Salama l’interrogea de nouveau. Le Messager d’Allah dit alors : « Ecoutez et obéissez, car ils répondront de leurs péchés et vous des vôtres. »
Oumar ibn el Khattâb a dit :
« S’il est injuste envers toi, patiente ; et s’il te prive patiente également. »
Ibn Taymiyya a dit :
« La patience face aux gouverneurs injustes est un fondement parmi les fondements d’ahl sunna wal djamâ’a. »
L’interdiction de s’écarter de l’obéissance des gouverneurs :
Ibn ‘Umar rapporte que le Messager d’Allah a dit :
« Celui qui rompt son acte d’allégeance rencontrera Allah, le jour de la Résurrection, sans avoir une excuse, et celui qui meurt sans avoir prêté acte d’allégeance, meurt comme au temps de la Djâhiliyyah. »
L’interdiction de se révolter contre les gouverneurs :
‘Ubâda ibn Sâmit a dit : « Nous avons fait allégeance au Messager d’Allah pour écouter et obéir, dans l’aisance comme dans la gêne, qu’il s’agisse d’un acte contraignant ou facile, y compris en sacrifiant notre propre intérêt. En outre, nous avons fait allégeance pour ne pas nous soulever contre ceux qui exercent le commandement sauf si nous voyons de leur part une mécréance manifeste à propos de laquelle nous tenons un argument d’Allah ; dire la vérité où que nous soyons, sans craindre les reproches des censeurs. »
L’imam Ahmed ibn Hambal (m.241) a dit que fait partie de la sunna : « L’écoute et l’obéissance envers les dirigeants ainsi que le commandeur des croyants, qu’il soit bon ou pervers. (…) Celui qui se révolte contre le guide des musulmans alors que les gens l’ont accepté et reconnu comme calife, de quelque manière que ce soit, par consentement ou par force, aura certainement fait scission avec les musulmans et aura été à l’encontre de ce qui est rapporté du Messager d’Allah. S’il meurt dans cet état, il connaîtra une mort païenne (el Djâhiliyyah). En outre, personne ne peut combattre le gouverneur ni se révolter contre lui. Celui qui fait cela est un innovateur qui ne suit ni la sunna, ni le droit chemin. »
L’imam Hassan ibn ‘Ali el Barbahâry (m.329) a dit : « Sache que l’injustice du gouverneur ne dispense d’aucune des obligations qu’Allah a imposées par l’intermédiaire de Son Prophète. Son injustice se retourne contre lui-même. Ton engagement et ta bonté envers lui sont complets. »
L’imam ibn Batta (m.387) a mentionné que fait partie de la sunna le fait de ne pas se révolter par les armes contre les dirigeants, même s’ils commettent des injustices.
Abû Mansûr Ma’mar ibn Ahmed el Asbahâny a dit : « Il fait partie de la sunna de se soumettre aux dirigeants et gouverneurs, en ne se révoltant pas contre eux par les armes, même s’ils commettent de l’oppression. Les musulmans doivent écouter et obéir même s’il s’agit d’un esclave abyssin mutilé. »
L’imam Abû ‘Uthmân Ismâ’îl ibn Muhammed es-Sâbûny (m.449) a dit : « Ils (les gens du hadîth) considèrent obligatoire le fait de combattre les mécréants à leurs côtés(des gouverneurs), même s’ils sont injustes et oppresseurs, d’invoquer le bien et la réussite en leur faveur, et qu’ils répandent la justice parmi les musulmans. En revanche, ils désapprouvent la révolte armée contre eux, même si ces derniers passent de la justice à l’oppression, au contraire, ils incitent à combattre le groupe rebelle jusqu’à ce qu’ils acceptent à nouveau d’obéir au gouverneur. »
L’imam Abû Dja’far Tahâwy a dit : « Nous condamnons tout soulèvement contre nos dirigeants et ceux qui sont à notre tête, fussent-ils oppresseurs. Nous ne faisons pas d’invocations contre eux et ne leur désobéissons pas. Pour nous, leur obéir découle de l’obéissance d’Allah tant qu’il n’ordonne pas de péché. Enfin, nous implorons pour eux le pardon et le salut. »
Invocations en faveur des gouverneurs fait parti de la voie des salafs :
El Fudayl ibn ‘Iyâd a dit : « Si j’avais une invocation exaucée, je ne l’accorderais qu’à un dirigeant (imam), car s’il est bon, le pays et les habitants seront en sécurité. »
L’imam el Barbahâry a dit : « Si tu vois qu’un homme invoque contre le gouverneur, sache qu’il agit avec passion. En revanche, si tu vois qu’il invoque pour lui la bonne condition, sache que c’est un partisan de la sunna, si Allah le veut. »
L’imam Tahâwy a dit : « Enfin, nous implorons pour eux le pardon et le salut. »
Les méfaits de se révolter contre les gouverneurs :
]Hambal ibn Ishâq ibn Hambal(Abu AbdiLLAH) raconte :
« Lorsque el Wâthiq proclama cette opinion, frappa et emprisonna à cause de celle-ci, un groupe de Bagdad vint trouver Abû ‘Abdillah. Il y avait parmi eux Bakr ibn ‘Abdillah, Ibrâhîm ibn ‘Ali el Matbakhy, Fadl ibn ‘Âsim et d’autres. Ils demandèrent à le voir et entrèrent chez lui après que j’eusse demandé la permission. Ils dirent alors : « Ô Abû ‘Abdillah ! L’affaire s’est répandue et s’est accentuée. Cet homme fait telle et telle chose, et a proclamé ce qu’il a proclamé. Nous le craignons en outre pour plus que cela.
Ils lui rapportèrent qu’ibn Abi Du’âd avait décidé d’ordonner aux enseignants d’apprendre que le Coran est ainsi et ainsi.
Il leur demanda : « Que voulez vous ? »
_ Nous sommes venus te consulter dans ce que nous convoitons.
_ Et que convoitez vous donc ?
_ Nous n’acceptons plus son autorité ni sa souveraineté.
Abû ’Abdillah débattit avec eux un certain temps puis leur dit, alors que j’étais présent : « Voyez vous si cette affaire ne dure pas, ne va-t-il pas en résulter quelque chose de répréhensible à cause de vous ? Désavouer cela de vos cœurs, mais ne rejetez pas l’obédience. Ne divisez pas les musulmans et ne faites pas couler votre sang ni celui des musulmans. Réfléchissez aux conséquences de vos actes et ne vous empressez pas. Patientez plutôt jusqu’à ce que vienne un gouverneur bon et disparaisse l’oppresseur. »
Leur discussion fut plus longue mais je ne pus hélas tout retenir. Abû ‘Abdillah argumenta ainsi, jusqu’à ce que certains d’entre eux dirent : « Nous avons fait peur à nos enfants .Si cette croyance se propage, ils ne connaîtront rien d’autre et le véritable islam s’effacera et disparaîtra. »
Abû ’Abdillah leur répondit : « Que non ! Allah fera triompher Sa religion et cette affaire a un Seigneur qui la secourra. L’islam est du reste puissant et invincible. »
Ils sortirent donc de chez Abû ’Abdillah, sans qu’il ne donne son accord à quoi que ce soit de ce qu’ils projetaient. Il affirma juste l’interdiction de se révolter et l’obligation d’écouter et d’obéir, jusqu’à ce qu’Allah délivre la communauté. Mais ils n’acceptèrent pas cela de sa part. A leur sortie, l’un d’entre eux me dit : « Viens avec moi chez untel (Ils citèrent son nom) pour lui rendre visite au sujet d’une affaire ».
Je mentionnai cela alors à mon père qui me dit : « N’y vas pas et trouve un prétexte, car je crains qu’ils t’impliquent avec eux, et le nom d’Abû ’Abdillah sera ainsi mentionné. »
Je m’excusai donc auprès d’eux et ne les accompagnai pas. Après leur départ, je rentrai moi ainsi que mon père chez Abû ’Abdillah. Il dit à mon père :
« O Aba Yûsuf ! Je crois que ces gens ont le cœur noyé dans leurs opinions. Nous demandons à Allah qu’Il nous accorde la paix. Nous n’avons rien à voir avec ce mal et je veux que personne ne fasse cela. »
J’interrogeai Abû ’Abdillah : « Est-ce une bonne façon d’agir d’après toi ? »
Il répondit : « Non, cela contredit les textes traditionnels qui nous ordonnent la patience. »
Puis il continua : « Le Prophète a dit : « S’il te frappe, patiente, s’il te prive, patiente, et s’il te confie ton affaire, patiente. » ‘Abd Allah Ibn Mas’ûd rapporta la même chose, et Abû ‘Abdillah cita d’autres paroles que je ne retins pas. »
Ibn Taymiyya a dit : « Ce qui est connu dans la voie des gens de la sunna est qu’ils n’autorisent pas la révolte et le combat contre les dirigeants, même s’ils commettent des injustices, comme le montrent les ahâdîth authentiques répandus du Prophète. Car le désordre qui découle du combat et du trouble est plus grave que celui qui provient de l’injustice du gouverneur qui n’entraîne ni tuerie ni trouble. Ainsi il convient de repousser le plus grand des deux torts en faisant le moins grave des deux. D’ailleurs, on ne connaît pratiquement aucun groupe qui se soit rebellé contre une autorité sans que les conséquences de sa révolte soient plus graves que le désordre qu’elle a fait disparaître. »
Se révolter ou appeler à la révolte contre les gouverneurs est la voie des khawâridj :
Sheykh Sâlih el Fawzân, membre du comité permanent pour la recherche scientifique et l’iftâ d’Arabie Saoudite, a été questionné de la façon suivante :
Q : Quelle doit être notre position face à ceux qui, de nos jours, rendent mécréants les gouverneurs musulmans ? Font-ils partie des khawâridj ?
R : « Ceux qui rendent mécréants tous les gouverneursmusulmans sont pires que les khawâridj, car ils ne font aucune exception, ils ont jugé tous les gouverneurs de mécréants, cette voie est encore plus grave que celle qu’ont empruntée les khawâridj. »
Ce qu’il faut retenir
Fatwa de l’éminent savant ‘Abd Al-‘Aziz Ibn Baz
« Le bon comportement est parmi les meilleurs moyens pour que la vérité soit acceptée et le mauvais comportement est parmi les voies les plus dramatiques qui conduisent au refus de la vérité, au désordre, à l’injustice, à l’inimitié et aux bagarres. De même, ce que font certaines personnes comme manifestations qui amènent un grand mal pour la da’wa. Les marches dans les rues et les slogans ne sont pas une voie pour réformer la situation et la da’wa. La voie authentique passe par les visites (aux responsables), les correspondances écrites, et ceci de la meilleure manière. Il faut conseiller le président, l’émir, le chef de la tribu de cette manière, sans brutalité ni manifestation. Le prophète est resté 13 ans à la Mecque, et il n’a pas fait de manifestation, ni de marche et n’a pas menacé les gens de piller leurs biens ou de les tuer. Et il n’y a aucun doute que ceci est la cause d’un grand mal pour la prêche et les prêcheurs, et empêche la da’wa de se propager, ce qui conduit les présidents et les leaders à empêcher et interdire (ces manifestations) par tous les moyens. Et ceux qui manifestent veulent le bien, mais cela conduit au contraire. Le fait que le prêcheur emprunte la voie des prophètes et de ceux qui les ont suivis, même si cela prend du temps est meilleur qu’un acte qui nuit et gêne la da’wa et peut même la détruire. Et il n’y a de force et de puissance qu’en Allah. »
Fatwa du grand savant Ahmad An-Najmi
Dans ses observations sur le groupe des frères musulmans, remarques n°23 : l’organisation de marches et de manifestations, alors que l’islam ne reconnaît pas ces choses et ne l’admet pas. Au contraire c’est quelque chose d’inventé, qui nous vient des mécréants. Faut-il qu’à chaque fois que les mécréants font une chose nous les suivions en cela ?
L’islam ne sera pas secouru par les marches et les manifestations, mais par le jihad bâti sur une croyance authentique, et sur la voie tracée par Muhammad ibn ‘Abdillah. Certes les messagers et ceux qui les ont suivis ont été éprouvés de plusieurs façons, et on ne leur a ordonné que la patience. Regardez Mussa qui dit aux fils d’Israël, alors que Pharaon tue les nouveaux-nés garçons et épargne les filles, : « Mussa dit à son peuple : cherchez secours auprès d’Allah et patientez. La terre appartient à Allah, Il la fera hériter à qui Il veut parmi Ses serviteurs, et la bonne fin appartient aux pieux. » Et regardez le messager d’Allah, qui dit à certains compagnons venus se plaindre du mal que leur font les polythéistes : « Parmi ceux qui sont venus avant vous, on faisait venir un homme, on plaçait une scie au milieu de sa tête jusqu’à la couper en deux, et cela ne le faisait pas renier sa religion. Certes, Allah complètera cette religion jusqu’à ce qu’un homme puisse voyager de San’a à Hadramaout (deux endroits éloignés au Yémen) en ne craignant qu’Allah et le loup pour son troupeau, mais vous vous hâtez. » Et il n’a pas ordonné à ses compagnons de faire des manifestations ou des assassinats.
Conseiller les gouverneurs :Le Prophète a dit : « Que celui qui souhaite conseiller quelqu’un ayant un certain pouvoir ne le fasse pas en public, mais qu’il le prenne par la main et s’isole avec lui ; s’il accepte tant mieux, et s’il refuse il aura accompli son devoir. »
Les gouverneurs ne sont que les reflets du peuple :
Sheykh el ‘Utheymîn a dit : « On rapporte qu’un homme parmi les khawarijs est venu voir ‘Ali et lui a dit : « ô ‘Ali, comment se fait-il qu’avec toi, les gens font ceci et cela (comme péchés) alors qu’ils ne le faisaient pas avec Abu Bakr et ‘Umar ?
Il lui dit : car les gens à l’époque d’Abu Bakr et de ‘Umar étaient comme moi, et les gens à mon époque sont comme toi ». Et cela est vrai, on rapporte que ‘Abdullah ibn Marwan entendit des gens parler sur lui et sa façon de gouverner. Il rassembla alors les gens les plus honorables et les nobles du royaume et leur dit : « Vous voulez que je sois comme Abu bakr et ‘Umar, alors soyez, vous, comme les gens à l’époque d’Abu Bakr et ‘Umar afin que nous soyons comme Abu Bakr et ‘Umar ». Si tu regardes les gens gouvernés par ces dirigeants (injustes) tu verras chez eux un mal que seul Allah connaît. Au point que certaines personnes dignes de confiance sont revenues dernièrement de certains pays arabes et ont dit : « par Allah ! J’étais l’an dernier à Londres et je n’ai pas vu les femmes autant se dévoiler (montrer leur corps, tabarruj) que dans tel pays qui est dit un pays islamique ». Qui est plus en droit de la pudeur et du voile, nous ou les chrétiens ? Nous sommes plus en droit qu’eux de cela, et malgré tout, ce sont nos pays. Si les gens sont ainsi, comment ne seraient-ils pas dominés par ces gouverneurs (injustes). Nous demandons à Allah qu’Il rectifie les gouverneurs et les gouvernés, et qu’Il nous préserve du mal des épreuves.
L’imam ibn Abi el ‘Izz el Hanafy a dit : « Allah nous a mis ces gouverneurs qu’à cause de nos mauvais actes, et nous n’avons que ce que nous méritons, nous devons donc faire beaucoup d’efforts dans la demande de pardon, le repentir ainsi que dans l’amélioration de nos œuvres. »
Allah a dit : « Et ainsi accordons-Nous à certains injustes l’autorité sur d’autres (injustes) à cause de ce qu’ils ont acquis. »
Allah a dit : « Tout malheur qui vous atteint est dû à ce que vos mains ont acquis. »