Une formation des formateurs en police et maintien d’ordre, initié par la division des droits de l’homme de la MINUSMA, a débuté lundi à l’hôtel Mandé. Participent à ces 4 jours de formation, une cinquantaine de formateurs : instructeurs des écoles, officiers en charge du maintien d’ordre de la gendarmerie, de la police et de la garde nationale, cadres du Groupement mobile de sécurité (GMS), des brigades d’intervention spécialisées de la garde nationale, de la gendarmerie et de la police. L’équipe de formateurs est constituée d’officiers spécialistes des droits de l’homme de l’unité de police de la MINUSMA et de deux personnes ressources issues des forces de sécurité maliennes.
La formation vise principalement à améliorer le respect des droits de l’homme par les officiers dans le cadre du maintien de l’ordre, de l’interpellation, des interventions, de l’usage de la force et de l’utilisation d’armes à feu. Les formateurs ainsi formés seront en charge de la formation des agents affectés au maintien d’ordre et à l’intervention spéciale.
Au terme de cette formation, 50 officiers en charge du maintien d’ordre et de l’intervention spéciale seront outillés pour mettre un terme à certaines pratiques et se conformer aux standards internationaux relatifs aux droits de l’homme. Les forces de sécurité maliennes disposeront au niveau du Groupement mobile de sécurité et des brigades d’intervention spécialisées, de chefs de service plus sensibles aux droits de l’homme et veillant à leur respect par les officiers et agents placés sous leur commandement. Les Écoles de police, de gendarmerie et le Centre d’instruction de la garde nationale seront dotés de formateurs de haut niveau capables de prendre le relais pour les formations en droits de l’homme et police.
A l’issue de la session, des points focaux seront nommés au sein de la police, de la gendarmerie et de la garde nationale et des écoles pour veiller au respect des normes relatives aux droits de l’homme en matière de maintien d’ordre et d’intervention spéciale.
Six thèmes sont développés au cours de la formation : l’introduction aux droits de l’homme, la définition des concepts clés, les principaux instruments et mécanismes internationaux et régionaux des droits de l’homme et les droits de l’homme dans le droit malien, le rôle de la police dans la protection des groupes vulnérables (victimes, femmes, enfants, non-nationaux), les droits de l’homme et la police : comportement éthique et légal, le maintien d’ordre et les droits de l’homme, les standards de police applicable au maintien d’ordre et à l’intervention spéciale (techniques de maintien d’ordre, graduation dans l’usage de la force, interpellation…), la méthodologie de l’enseignement de la police et des droits de l’homme.
Selon la note conceptuelle relative à cette formation des formateurs, la division des droits de l’homme de la MINUSMA a été sollicitée, plusieurs fois, pour apporter son expertise en matière des droits de l’homme aux officiers chargés du maintien d’ordre et des interventions spéciales. Lors de ces différentes interventions et échanges avec les officiers en charge du maintien d’ordre, la division des droits de l’homme a remarqué des lacunes dans la connaissance des normes applicables au maintien d’ordre, à l’usage de la force et à l’utilisation d’armes à feu.
Cette contribution s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du mandat de la MINUSMA, conformément à la résolution 2164 sur l’appui au rétablissement de l’autorité de l’État dans tout le pays, à la reconstruction du secteur de sécurité, à la promotion et la protection des droits de l’homme.
Le commissaire de police, Seydou Sissoko, commandant adjoint de la brigade anti-criminalité, a jugé importants les thèmes de la formation dans le cadre de sa mission. « Tous les jours nous sommes appelés à veiller aux respects des droits de l’homme », relève-t-il. Le chef de section des opérations de la gendarmerie nationale, le lieutenant Harouna Sangaré, souligne que ce renforcement de capacités va permettre de transmettre les mêmes connaissances à la troupe. « Nous apprécions cet appui de la MINUSMA. »
A. DIARRA
source : L ‘Essor