Des images de vidéo surveillance aux informations sur les abonnés de services publics ou privés, la protection des données personnelles avait suscité un débat nourri dans la salle de conférence de la Bibliothèque nationale du Mali, le 29 janvier. A l’initiative de l’Autorité de protection des données personnelles (ADPD), une vidéoconférence suivie à Bamako et à Mopti a marqué la journée internationale de la protection des données personnelles.
L’un des sujets évoqués par les citoyens est l’existence d’écoutes téléphoniques au Mali, un espionnage que beaucoup n’aiment pas. Les membres de l’ADPD partagent l’inquiétude, mais évoquent l’exception sécuritaire qui serait à la base de ces écoutes. Toutefois, des citoyens estiment que l’objectif sécuritaire doit être canalisé pour éviter son détournement.
C’est auprès de l’ADPD que les citoyens abusés peuvent porter plainte contre l’Etat ou les services de l’Etat censés protéger leurs données personnelles. Il fallait ainsi rappeler « aux organismes publics et aux entreprises l’importance de protéger les données personnelles stockées dans leurs bases, à travers l’adoption de mesures de sécurité appropriées en ce qui concerne la collecte, l’utilisation, la communication ou encore la destruction desdites données », a expliqué Bourema Seiba, 2è vice-président de l’ADPD.
La protection des données personnelles étant l’affaire de tous, il appartient à chaque personne de veiller scrupuleusement, en tout temps, à la sécurisation de ses renseignements personnels. « Et lorsqu’advient le vol ou la perte de la pièce d’identité, du permis de conduire, de la carte bancaire, de la carte d’assurance maladies etc, chacun doit prendre des mesures pour en limiter les conséquences », a-t-il poursuivi.
L’un des fondements de la protection de la vie privée réside aussi dans la prédisposition qu’a chaque individu à sécuriser ses propres données. Ce qui n’est pas une tache facile, selon plusieurs personnes ayant participé à la vidéoconférence. En somme, il s’agit de susciter au niveau de tous les acteurs, qu’ils soient étatiques, non étatiques ou relevant des collectivités territoriales, une réelle prise de conscience pour les emmener au respect de la loi et des principes édictés en matière de protection des données personnelles et de respect de la vie privée.
L’APDP a fait le choix d’associer à cette commémoration la région de Mopti qui n’avait pas pu être de la partie en 2017, à cause des raisons techniques. L’APDP a lancé un appel à toutes les structures des secteurs public et privé, qui sont appelées à connaitre et à effectuer des traitements portant sur des données personnelles, à prendre attache avec ses services en vue de vérifier la conformité de leurs opérations à la loi portant sur la protection des données personnelles.
Soumaila T. Diarra
Source: Le Républicain