L’image a choqué, au Mali. Mercredi, des manifestants ont brûlé le drapeau national à Kidal. Un énième épisode dans le bras de fer que se livrent le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), pourtant tous deux signataires de l’accord de paix.
Des dizaines manifestants, dont certains juchés sur des motos, ont pris d’assaut le gouvernorat de Kidal, mercredi. Abandonné par les forces des mouvements signataires de l’accord de paix qui assuraient la sécurité jusque-là, les locaux ont été investis par les manifestants qui se sont saisi de tous les drapeaux maliens qu’ils ont pu y trouver avant d’y mettre le feu.
« Les manifestants ont ciblé les drapeaux, mais ils ont épargné les restes de matériels appartenant au gouvernorat de la région », assure un témoin de la scène à Jeune Afrique. Sur des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, on peut notamment voir des jeunes traînant les couleurs nationales derrière leurs motos, avant que le drapeau ne soit brûlé.
Des images qui ont choqué dans le reste du pays, et qui rappellent celles du 6 avril 2015, lorsque le MNLA, commémorant le « jour de l’indépendance de l’Azawad » proclamée en 2012 par le MNLA, qui avait vu des enfants, encadrés par des combattants du groupe armé, marcher sur le drapeau malien jeté au sol.
Vandalisme et drapeaux brûlés : accusations croisées
Mais là où l’épisode de 2015 avait pour objectif de choquer les partisans de l’unité du Mali, les événements de ce mercredi se sont déroulés dans un contexte tout autre. Cette fois, les manifestants, partisans déclarés du MNLA, avaient en fait une autre cible en tête que Bamako : cette fois, ce sont les responsables du HCUA qui ont cristallisé la colère.
Jeune Afrique