Les conflits intercommunautaires, la modification de la loi électorale à moins de 6 mois de l’élection présidentielle ; le montant de la caution par candidat; les deux types de carte d’électeurs en circulation Nina et carte d’électeur biométrique ; la prise en charge par l’Etat que de deux assesseurs par bureau de vote l’un pour l’opposition et l’autre pour la majorité ; la signature aux dos des bulletins de vote par le président et les assesseurs ; la fixation d’un nombre minimal d’électeurs par bureau de vote étaient, entre autres sujets abordés à la faveur d’une conférence de presse, le mercredi 9 mai 2018, par les responsables du parti SADI pour prendre en témoin la population par rapport aux enjeux de l’élection présidentielle du 29 juillet 2018.
La conférence était co-animée par les honorables Oumar Mariko et Amadou Araba Doumbia et Yehia Ag Mohamed Aly en présence de l’ancien ministre Mamadou Igor Diarra et des ambassadeurs du Venezuela et de la Chine au Mali. Concernant la loi électorale, selon les conférenciers, le parti SADI constate que les innovations de la nouvelle loi électorale marquent plutôt des reculs.
Selon la déclaration liminaire du parti, la modification de la loi électorale à moins de 6 mois de l’élection présidentielle est contraire aux dispositions de la convention de la CEDEAO que notre pays a ratifié. Parlant de la caution, pour le parti SADI, le montant de la caution par candidat 25 millions de francs CFA est anti constitutionnel. Selon Dr. Oumar Mariko, cette somme n’est pas à la portée de la majorité des maliens et empêche certains citoyens présidentiables de jouir de leur droit d’être candidat. « L’argent est utilisé comme barrière à l’entrée pour l’élection présidentielle. », a-t-il dit.
Concernant les deux types de carte d’électeurs en circulation, Nina et carte d’électeur biométrique, selon la déclaration du parti, cette mesure est d’autant plus incompréhensible que la nouvelle carte biométrique est censée annihiler le potentiel de fraude attaché à la carte Nina. « La circulation de deux types de carte démultiplie le risque de fraude ; chaque électeur pouvant se retrouver au mieux avec 2 cartes au pire, au stock des cartes Nina entreposé dans les bureaux des sous préfets et des mairies des communes de Bamako, s’ajoutera un stock de cartes biométriques détenues dans les mêmes conditions peu transparentes », indique la déclaration.
Avant d’aborder la question de la prise en charge par l’Etat de deux assesseurs par bureau de vote l’un pour l’opposition et l’autre pour la majorité. Selon elle, il s’agit là de l’aveu de la gestion de connivence entre les soutiens d’IBK et de l’URD. A en croire, les critères de choix d’un seul assesseur pour la majorité et d’un seul pour l’opposition au premier tour pendant que la compétition est ouverte entre tous les candidats en lice est une disposition qui contient les germes d’une forte contestation et est porteuse de confusion.
Pour elle, la signature aux dos des bulletins de vote par le président et les assesseurs en cas de bulletins individuels est une mesure très difficilement applicable au premier tour pour les bureaux de vote de 400 électeurs ou plus. C’est-à-dire dans le cas où on a au moins une trentaine de candidatures, il s’agira de signer au moins 12000 bulletins de vote la veille du scrutin. Parlant de la fixation d’un nombre minimal d’électeurs par bureau de vote, selon la déclaration du parti SADI, cette mesure vise essentiellement les multiples hameaux et campements nomades, elle servira à marginaliser une population déjà pauvre et peu intégrée à la vie nationale. « A notre avis, il aurait été plus pertinent de fixer le maximum d’électeurs par bureau de vote à 200 électeurs. » a-t-elle précisé.
Les conflits intercommunautaires
Concernant les conflits intercommunautaires, le Parti SADI a relevé qu’il a reçu des informations crédibles qui font état du recrutement de 600 soi-disant donzos venus de la Côte d’Ivoire contre le payement de 5 millions F CFA par personne. « Ce recrutement est assuré en Côte d’Ivoire par un ancien militaire malien très proche de certains hauts responsables maliens. Ces prétendus Donzos renforcent les milices Dogons à Koro, Bankass, essentiellement et les milices Bamanan dans les cercles de Ké Macina et Djenné. Le peuple malien a été témoin du communiqué du premier ministre qui ordonnait là, le désarmement de toutes les milices et qui s’y engageait. Il s’agit comme d’habitude d’une communication destinée à calmer les critiques de la communauté internationale. »
Moussa Dagnoko
Source: Le Républicain