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Dr Choguel Maïga, premier ministre : « l’état de notre pays n’est ni chronique, ni critique ; mais clinique. D’où la nécessité d’un traitement de cheval »

Dans cet entretien, qu’il nous a accordé à l’issue de la présentation, vendredi dernier, du PAG (Programme d’Actions Gouvernemental) devant le CNT, le chef du gouvernement est revenu sur sa « thérapie de choc » censée guérir le Mali de son Mal(i). Entretien. Sans concession.

Mr le Premier ministre, pouvez-vous revenir, pour nos lecteurs, sur les grands axes du traitement de cheval que vous proposez pour guérir le Mali de son Mal(i) ?

Il y’en a quatre, qui se déclinent comme suit : le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, les réformes politiques et institutionnelles, l’organisation des élections générales, la promotion de la bonne gouvernance et l’adoption d’un pacte de stabilité.

En quoi consiste ce pacte de stabilité ?

Très bonne question, Le Mollah. Il consiste pour le gouvernement à négocier avec les partenaires sociaux en vue de trouver un accord sur leurs revendications. Ceci permettra de mettre le pays à l’abri des remous sociaux. Notamment, les grèves.

Six semaines après votre nomination et la formation du gouvernement, quel est l’état réel du pays ?

Je vous le dis, Le Mollah, avec le sérieux de quelqu’un qui creuse la tombe de sa belle mère. La situation actuelle de notre pays n’est ni chronique, ni critique ; mais clinique. D’où la nécessité d’un traitement de choc, disons de cheval. C’est pour cela nous devons mettre mes petites querelles de côté, nous donner la main, pour sortir notre pays de cette crise, qui menace même son existence.

C’est pour cela que vous avez dit que le « Mali est semblable à un grand corps malade, nécessitant une thérapie de choc ».

Bien sûr ! Car, malgré cet état, certains s’en fichent comme de leur dernière culotte. Tout ce qui les intéresse, c’est d’aller aux élections, dont ils ne seront, peut-être, ni candidat, ni gagnant. Tout ce qui les intéresse, c’est d’être ministre du futur gagnant. Et c’est tout.

Mr le Premier ministre, pensez-vous ces sept ou huit mois, restant pour la Transition, suffisent pour redonner à ce « grand corps malade » toute sa vigueur d’antan ?

Ce n’est ni au président de la Transition, ni au chef du gouvernement que je suis, d’en décider. C’est aux Maliens de décider, si nous voulons remettre notre pays sur les rails, avant d’aller aux élections. Ou si nous voulons aller vite aux élections, avant, peut-être, de voir le Mali renouer avec un autre coup d’état, suite aux manifestations post-électorales.
De toutes les façons, il revient à nous Maliens de décider ce qui sera l’avenir de notre pays. Ce n’est ni à la CEDEAO, ni à la fameuse communauté internationale. La solution à cette crise doit être malienne. Ou elle ne sera pas.

Réunis la semaine dernière à l’hôtel de l’Amitié, certains leaders politiques réclament la fin de la Transition en février prochain, et que les élections générales se tiennent à bonne date. Qu’en pensez-vous ?

C’est ce que je viens de vous dire. Entre, remettre le pays sur les rails avant d’aller aux élections et aller aux élections, avec tous les problèmes d’insécurité que nous connaissons, ils ont choisi d’aller aux élections. Même si, celles-ci pourraient être contestées. Et sanctionnées, peut-être, par un autre coup d’état.

Dans votre PAG, vous insistez sur trois volets que vous jugez « indispensables » pour sauver le Mali : la sécurité, la justice et la refondation.

Ces trois volets constituent les principales revendications des Maliens, à l’origine de la chute d’IBK. Alors personne ne peut contester cela, à moins d’être de mauvaise foi. Or, qui n’a pas de foie, ne peut avoir la foi.

Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de vouloir proroger le délai de la Transition ?

Ils sont de mauvaise foi. Ils savent, honnêtement, qu’on ne peut aller aux élections dans le contexte actuel. Dans combien de villes ou de villages pouvons-nous organiser ces élections, avec des résultats incontestables ?

Très peu, visiblement.

Alors, pourquoi aller, dans ce cas, à des élections, dont les résultats seront sanctionnés par des contestations, qui seront, à leur tour, sanctionnés par un autre coup d’état ?

Où en est-on avec l’enquête sur la mort du présumé agresseur du président de la Transition ?

Elle se poursuit, sans relâche.

Vous- voulez dire que cette enquête, comme celles qui l’ont précédé, ne finit pas de finir ?

Je dirais, plutôt, que contrairement aux précédentes enquêtes, les résultats de celle-là seront publiés.

Et le président de la Transition, comment se porte-t-il, après avoir vécu tous ces évènements ?

Il se porte comme un charme.

Savez-vous que les Maliens attendent les résultats de l’enquête sur la mort de son agresseur de pied ferme ?

Nous le savons, et nous y travaillons pour ne pas décevoir nos concitoyens.

Propos recueillis par Le Mollah Omar

Source: Canarddechaine

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