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Dr Choguel Kokalla Maiga, Premier ministre, Chef du gouvernement: ‘‘personne ne va nous inoculer le virus du défaitisme’’

Il reste chevillé sur les principes, et il défend ses convictions avec une constance aisance. Parce qu’elles procèdent de la cohérence et cheminent avec la vérité. Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga n’est pas homme à ravaler les couleuvres et à se laisser impressionner par des caméléons institutionnels et saisonniers politiques.


Il croit dur comme fer que pour réussir, les transitions dans l’espace AES doivent être obligatoirement adossées à des défenses nationales et conjointes fortes, à des diplomaties convergentes et mutuelles et à une intégration économique plus poussée au bénéfice de nos populations.
En plus des ‘‘Monimbo Dew’’ dont l’engagement et la détermination ne font aucun doute en vue de l’éradication très prochaine du terrorisme dans la zone des trois frontières, le Dr Choguel Kokalla MAIGA reste tout aussi convaincu que le patriotisme du secteur privé propulsera l’Alliance des Etats du Sahel à la place qui lui est due dans le concert des Nations.
Pour lui, ce n’est pas l’octroi d’une sinécure pour les gouvernements du Burkina Faso, du Mali et du Niger que d’élever au rang de héros nationaux les opérateurs économiques de l’AES qui, pendant que les autres prédisaient le chaos dans notre pays, ont fait preuve de patriotisme.
Autant il n’entend laisser aucun répit et aucune espace de marge de manœuvre à ceux qui changent de veste pour devenir de nouveaux amis de la transition avec le funeste dessein de la faire sombrer, autant le citoyen ; l’homme politique, le Premier ministre Choguel Kokalla MAIGA ne pense pas qu’une négociation avec les terroristes téléguidée depuis l’extérieur qui pousserait les ficelles puisse être une solution durable à la crise sécuritaire au Mali et dans l’Espace AES.
Tant que le terrorisme n’est pas coupé de ses soutiens et sponsors, puis terrassé, il ne viendra pas à table. Donc, c’est un jet d’éponge de que vouloir aujourd’hui engager quelque négociation que ce soit avec les assassins de nos soldats et de nos populations civiles.
Nous vous proposons un extrait du discours d’ouverture du Premier ministre, Choguel Kokalla MAÏGA, consacré au terrorisme. C’était ce samedi 19 octobre 2024 à Azalaï Hôtel de Bamako lors de la rencontre des ministres en charge de l’industrie et du commerce et des représentants du secteur privé de l’AES.

«(…) Il y a beaucoup de jeunes qui ne comprennent même pas. La religion et l’ethnie, c’est dangereux. Quand on vous dit qu’on a tué quelqu’un de votre ethnie, souvent, vous vous laissez emballer sans chercher à comprendre, de votre religion sans chercher à comprendre. C’est pour cela qu’il faut faire beaucoup de discernement.
Tous les terroristes ne sont pas Peuls et tous les Peuls ne sont pas des terroristes.
Mais il y a des gens qui entretiennent l’amalgame
J’ai dit la même chose concernant les Touaregs et les Arabes. Tous les Touaregs et les Arabes ne sont pas terroristes et tous les terroristes ne sont pas Arabes et Touaregs.
D’ailleurs, celui qui a apporté le terrorisme au sud du Mali, c’était un Keita, ce n’était pas un Arabe.
Lorsqu’ils ont tué nos soldats à Aguelhok en 2012, quand on a tué tout le monde, on a déchiré les ventres des Arabes et des Touaregs pour sortir leurs intestins pour filmer et diffuser.
Mais j’ai dit : c’est quoi ça ? Mais comme disent nos parents ivoiriens, « Cabri qui est mort n’a pas peur du feu ou du frigo » c’est la même chose. Quelqu’un qui est déjà mort, que vous l’éventeriez ou que vous ne l’éventeriez pas, il est mort, c’est tout. Mais ça, c’est pour terroriser les vivants, oui.
’’Il faut éviter
l’amalgame’’
C’est pourquoi, il faut faire preuve avec beaucoup de discernement, pour ne pas tomber dans l’amalgame. Aussi j’en appelle au soutien de tous les citoyens et du peuple, parce que sans le soutien du peuple, aucune force ne peut gagner une bataille.
Récemment j’ai eu des parents qui sont allés rendre visite à des amis au Burkina Faso. J’ai reçu un d’entre eux avant-hier. Il m’a dit qu’ils étaient très contents. J’ai demandé pourquoi. Il a répondu : quand ils étaient arrivés en moins de 15 minutes, les forces de sécurité étaient là et on leur a demandé : «D’où est-ce qu’ils sont venus ? Qu’est-ce que sont venus faire ? Où sont leurs pièces d’identité ? «. Quand ils ont tout décliné, on leur a laissé en paix. J’ai dit que c’est la sécurité et c’est bien pour tout le monde.
Sans la collaboration du peuple, l’engagement, le discernement, la détermination seule des forces armées de sécurité ne pourront pas venir à bout du terrorisme. Parce qu’en réalité, le terrorisme, ce sont des jeunes qui sont manipulés. Il y a des jeunes qui sont dans le terrorisme, ils n’ont aucune conviction.
Est-ce que vous savez qu’il y en a certains qui veulent se marier, ils veulent avoir l’argent du mariage ? On les paye 100 000 francs ou combien ? Ils s’engagent dans le terrorisme. D’autres personnes, parce qu’on a tué leurs frères ou quelqu’un de leur ethnie.
Donc, ceux qui sont idéologiquement constitués, qui sont les vrais terroristes, ne sont pas nombreux. Mais si on ne fait pas le discernement, si l’information n’est pas bien gérée, cet amalgame-là, c’est ce qui arrange les autres.
Mauvaise foi de l’ONU
C’est pour cela que, depuis juillet 2022, le Mali a amené au Conseil de sécurité des preuves que les terroristes sont fabriqués, entretenus, et entraînés contre nos États. Mais ils se sont opposés à ce que nous leur montrions les preuves. Parce que je crois que leurs militaires, les chefs de l’État, ont dit d’attention. Si jamais les Maliens montrent leurs preuves là, tous les Africains vont se révolter. Donc, ils ont fait le véto et nous n’avions pas pu les exposer.
Je reviens d’ailleurs pour rappeler que nous exigeons et nous demandons qu’on donne au Mali la possibilité d’exposer ces preuves-là au monde entier.
D’ailleurs, il y a un ministre de l’AES qui m’a dit que quelqu’un lui aurait téléphoné en lui disant : «Ne suivez pas le Mali». Si vous suivez le Mali, vous n’aurez rien. Mais si vous les laissez, tout ce que vous voulez, dites-nous, on va changer de langage, on va vous amener de l’argent, on va vous amener tout. La personne leur a dit : «Mais tout ça s’est dépassé. Nous, nous sommes à une autre phase.» Le lendemain, il y a eu des attaques avec de nombreux morts. La personne a téléphoné pour dire : «Vous avez vu ça ? Ce n’est que le début tant que vous ne quitterez pas l’Alliance là, vous n’aurez jamais la paix.»
’’Il y a des réseaux organisés qui ont décidé de casser l’AES’’
Donc, il y a des réseaux organisés qui ont des relais dans les pays qui ont décidé de casser l’AES, et pour cela il faut qu’on en soit très conscients.
(…) Certains viennent nous dire : «Ah, vous savez, la guerre seulement ne règle pas le problème d’un pays, il faut négocier.» On trouve même des spécialistes qui citent dans l’histoire des exemples. Mais est-ce qu’on n’a jamais dit ça ? Personne n’a jamais dit ça ! Le Mali a négocié pendant 30 ans ; est-ce que cela a empêché le terrorisme de s’entendre ? Est-ce que cela l’a empêché d’arriver au Burkina ou au Niger où il n’était pas ?
Donc, c’est très clair : ce discours spécieux, là, qui consiste à nous annihiler et à cultiver le défaitisme, sinon le pessimisme, chez nous pour dire «négocier». C’est comme si quelqu’un qui prend son arme veut venir vous retirer votre chèvre. Vous croyez que c’est en lui parlant de paix qui va se retenir ?
Il faut prendre une arme contre lui aussi. Quand les rapports de force vont changer, vous serez équilibré ; vous négociez en ce moment. Mais tant que le terrorisme n’est pas affaibli, toute négociation, c’est du défaitisme, une abdication.
Pas de négociation avec les terroristes
Je me réjouis qu’un président de l’AES ait dit récemment qu’il n’y a pas de négociation avec les terroristes. Les terroristes, il faut les combattre. Le jour où ils se sentiront suffisamment affaiblis, ils viendront négocier.
(…) Quand il y a eu le bateau de Tombouctou, près de 60 morts, les gens qui ont assumé que c’était eux, nous avons dit que ce sont des terroristes. Ils se sont vus pour aller se cacher dans les locaux des services secrets français. Comme eux, ils ne gardent jamais longtemps ; ils les ont dits de retourner. Ils vont s’asseoir dans ce pays-là, et c’est ce pays qui se met à nous donner des leçons. Il faut nous laisser en paix. Celui qui ne nous laisse pas en paix, il aura des problèmes personnels, que ce soit un leader, que ce soit un pays.
Il y a des pays qui ne négocient jamais avec les terroristes. Dans ce même pays, quand les terroristes sont attaqués à la base de Inatess… je ne sais pas comment… mais ils sont allés et ont tué tout le monde.
Mais ce sont les mêmes qui nous disent : «Ah non, il faut négocier.» Mais on va négocier avec un terroriste, des gens qui ont tué 60 personnes ?
En ce moment, à la CEDEAO, il y a eu un sommet. La CEDEAO n’a même pas parlé aux Nations Unies, même pour une lettre de condoléance à notre président, la France était opposée.
Mais les gens qui sont là, vous venez nous baratiner ici au Mali. Vous m’excuserez de termes, pour nous dire : «Il faut négocier.» Et on trouve des perroquets ici au Mali, des gens qui ont découvert, qui pensent que nous, on ne les connaît pas.
Nous, on connaît tout le monde. Moi, j’ai entendu des gens dans les micros ici : «Ah, vraiment, le gouvernement est trop belliqueux, il faut négocier.» Et puis, «La guerre seulement ne résout pas les problèmes.» Mais nous n’avons jamais dit ça.
Mais personne ne va nous inoculer le virus du défaitisme. Quand on est en guerre, on se bat, les militaires se battent, les diplomates négocient, les opérateurs économiques font leur travail. Mais si un militaire se met à faire de la diplomatie pour venir dire aux gens de ne pas se battre, «Ah, la guerre seulement ne résout pas les problèmes.» Mais ça, c’est quoi ça ?
Chacun fait son travail
Dans chaque pays, chacun fait son travail. Les enseignants enseignent, les médecins soignent, les diplomates négocient, les militaires cognent les adversaires.
Donc, qu’on arrête avec cette histoire de négocier avec les terroristes. Personne n’acceptera, en tout cas, les populations du Mali n’accepteront pas. Moi, je connais l’état d’esprit des populations de Gao, Tombouctou et Kidal. Personne n’acceptera plus des négociations-bidons dont l’objectif, c’est sanctuariser le terrorisme.
Gao, Tombouctou, toutes les populations réelles, on les a renvoyées. Ce sont les narcotrafiquants qui paient les maisons. Tous les opérateurs économiques importants, ce sont des assassinats ciblés pour que, dans 20, 30 ans, on change totalement la morphologie de la société. Mais nous n’allons jamais l’accepter. Et les hommes politiques qui se sont mis au service de ça au Mali, ils seront dans les poubelles de l’histoire. Ceux qui veulent les soutenir pour nous les imposer, nous n’allons jamais accepter. Il y a beaucoup de leurs réseaux qui ont infiltré la transition aujourd’hui».

Par la Rédaction

Source : Info Matin
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