En riposte à la marche suivie de la conférence de presse de l’opposition, les responsables de l’Alliance politique et électorale “Ensemble Pour le Mali” (majorité présidentielle) de soutien à IBK pour les élections présidentielles à venir, ont tenu une conférence de presse le mardi 5 juin 2018 à la Maison de la presse. Au cours de cette rencontre, Dr. Bocary Tréta (président de l’alliance), le principal animateur, a regretté l’agression des journalistes par les services de maintien de l’ordre lors de la marche de l’opposition. Il a fustigé le comportement de l’opposition laquelle, à ses dires, a été l’actrice de la nouvelle Loi électorale qui va organiser les prochaines élections au Mali.
Dr. Bocary Tréta, dans sa déclaration, a exprimé la sympathie de la majorité présidentielle à la presse avant de regretter l’agression des journalistes lors de la marche de l’opposition du samedi 2 juin 2018. Il a affirmé que le gouvernement, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta et sa majorité “Ensemble pour le Mali” ont un profond respect pour la presse malienne et pour la presse en général.
“S’il était prouvé que lors de la tentative de marche de l’opposition les journalistes, pour quelques raisons que ce soient, avaient eu des désagréments, je leur présente mes profonds regrets et leur dis que ce n’était pas l’intention ou le souhait du gouvernement, ni de la majorité, ni du président Ibrahim Boubacar Kéita, encore moins des services de maintien d’ordre qui sont des services républicains, formés au maintien sur la base d’un minimum de principe. Nous avons une profonde considération pour les droits de chacune et de chacun dans notre pays. Je tiens à présenter à la presse notre regret, mais aussi et surtout toute notre solidarité pour la liberté. Car nous avons aussi été des acteurs majeurs de la lutte pour la liberté au Mali, la lutte pour le multipartisme au Mali, la lutte pour toutes les libertés pour toutes les citoyennes, pour tous les citoyens sans exclusive. Donc, de ce point de vue, nous pensons que nous sommes convaincus que chaque Malienne et chaque Malien a droit à toutes les libertés telles que garanties par notre Constitution”, a indiqué Dr. Bocary Tréta à l’entame de ses propos liminaires.
L’Epm à la place de la Cmp
Présentant la plateforme Alliance ” Ensemble pour le Mali (Emp)”, Dr. Bocary Tréta dira qu’elle est une majorité présidentielle avec un tout autre visage. Créée le 28 mai 2018, l’alliance “Ensemble pour le Mali” remplace désormais la Convention pour la majorité présidentielle (Cmp). L’alliance est formée de 68 partis politiques anciens membres de la Cmp. Sur les 68 partis, 66 se sont engagés en signant la clause de la nouvelle alliance. Les 2 autres partis, selon Tréta, continuent leur réflexion sur cette alliance. A ces 66 partis il faut ajouter la plateforme associative, composée de plus de 300 associations, selon Dr Tréta. “Cette plateforme associative sera une composante essentielle de toutes les structures de campagne qui seront mises sur pied pour couvrir l’ensemble du pays” a dit le président de la coalition Ensemble pour le Mali.
Puis Dr Bocary Tréta de continuer ainsi : “En plus de ces plateformes politiques et associatives, il y a un grand collège de leaders d’opinions, de grands électeurs, de notabilités, de légitimités traditionnelles qui sont en constitution. A côté de tout ça, il y a une forte organisation des femmes, des jeunes, une centaine de députés, des conseillers nationaux au Haut conseil des collectivités appartenant tous à l’alliance “Ensemble pour le Mali”. L’ensemble de ces structures, dans une organisation coordonnée, hiérarchisée, va occuper le territoire national pour animer la campagne du candidat Ibrahim Boubacar Kéita et lui assurer la victoire”, a signalé Tréta.
Ensuite, il a informé que la Convention de la majorité présidentielle poursuivra sa mission jusqu’au 4 septembre 2018 avant de disparaître.
Gouvernement de missions
Durant la conférence de presse, le président de l’alliance “Ensemble pour le Mali “ a abordé les élections présidentielles du 29 juillet 2018. Pour ces élections, il a félicité le gouvernement du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga qui, d’après lui, est un gouvernement de missions formé à la demande de la Cmp.
Il a par ailleurs indiqué que le gouvernement, dès son installation, a déroulé son agenda électoral avant de s’atteler à l’organisation du processus électoral qui conduit à l’élection présidentielle. Le 1er acte posé par le gouvernement a été la constitution d’un comité d’experts qui a travaillé à la relecture de la Loi électorale à la demande de l’opposition. Ce comité d’experts, selon Tréta, a travaillé sans les représentants de la majorité présidentielle qui avaient refusé à l’époque de siéger au sein du comité d’experts. ” Donc, toutes les idées, toutes les propositions, toutes les revendications de l’opposition ont été acceptées et prises en compte par le gouvernement. Et ce sont ces propositions, ces recommandations de l’opposition qui ont fait l’objet d’un document présenté à l’opinion nationale et internationale, avec l’assistance de la Minusma, comme un document consensuel des acteurs politiques et sociaux du Mali… On peut donc dire, sans risque de se tromper, que la nouvelle Loi électorale qui va organiser les prochaines élections au Mali est la Loi de l’opposition malienne”, a expliqué Bocary Tréta.
Il a ajouté que l’opposition, en plus de la Loi électorale votée, a obtenu à travers l’organisation du Comité d’experts, la tenue de l’atelier de validation des conclusions du comité d’experts, le remplacement de la carte Nina par la nouvelle Carte d’électeur biométrique qui a été réceptionnée le mardi 5 juin dernier par le ministre de l’Administration territoriale. Le gouvernement, aux dires de Tréta, a accepté à la demande de l’opposition de revoir l’organisation des bureaux de vote.
“Le verdict est sans appel : le fichier électoral malien ne souffre d’aucune irrégularité, il est suffisamment fiable pour servir de base à la bonne organisation des élections au Mali”, dixit Tréta
Selon le conférencier du jour, le gouvernement a fait une concession majeure acceptant l’audit du fichier électoral. Cet audit du fichier a été fait par le Comité d’experts présidé par un représentant de l’opposition. ” Le verdict est sans appel : le fichier électoral malien ne souffre d’aucune irrégularité. Il est suffisamment fiable pour servir de base à la bonne organisation de l’élection présidentielle et de façon générale aux élections au Mali”, a-t-il exprimé. D’après Tréta, le président Ibrahim Boubacar Kéita et son gouvernement ont prouvé les preuves de leur bonne volonté et leur disponibilité à réussir l’organisation d’élections crédibles, transparentes.
Pour Dr Tréta, l’opposition a été associée à toutes les étapes de cette préparation dont la base légale est la Loi électorale qui a été essentiellement modifiée sur proposition de l’opposition. Les principales réformes, modifications, les principaux amendements contenus dans cette Loi électorale sont ceux portés par l’opposition. “A partir donc de cet instant, il devient pour nous incompréhensible ce climat de suspicion que l’opposition veut entretenir sur une élection annoncée et sur laquelle déjà elle commence à jeter l’anathème sur la moralité des organisateurs des élections. Elle commence à prédire ce qui va être le résultat de l’élection. Elle commence à prendre position par rapport à ces résultats. Cela est un problème” regrette-t-il.
Puis il déclare : “Nous sommes tous des acteurs, nous connaissons tous le processus électoral. Nul est innocent. Tout le monde sait qu’une élection n’est jamais gagnée en avance. Donc, pour nous de la majorité présidentielle, nous allons avec toute l’humilité nécessaire, toute la responsabilité, aborder ces élections en toute confiance avec l’ambition de les remporter. Et pourquoi notre opposition penserait-elle, avant même d’être dans une élection, qu’elle l’a déjà gagnée ? Et si elle ne gagne pas, c’est qu’il y a eu fraude ? Celles et ceux de l’opposition qui expriment à cris et à cors ces points de vue, ces positions, ont-ils jamais gagné une élection au Mali depuis qu’ils sont en compétition ? Je n’en connais pas…Ce qui est demandé à chaque Malien qui a une prétention pour gérer le Mali, pour gérer les affaires publiques du pays, c’est de se préparer et de rentrer dans le processus des élections, de rentrer dans la République, d’être de la République”, a-t-il laissé entendre.
Revenant sur l’assertion de l’opposition qui dit que l’Ortm est monopolisée par IBK et son gouvernement, Tréta pense qu’il n’est pas normal de cloisonner le président IBK sur le même pied d’égalité que les candidats à venir, les candidats déclarés alors que la campagne n’est pas encore ouverte. Il a expliqué que dans la gestion d’un pays, d’un projet politique, il y a un moment pour tout : un moment pour le travail, un moment pour la compétition.
Au cours de la conférence, des informations comme la contre-marche de l’Armée rouge d’IBK à la marche de l’opposition de ce vendredi 8 juin 2018 ont été démenties. Et selon Moussa Timbiné, cette contre-marche n’engage pas la jeunesse “Ensemble pour le Mali” dont il est le président. Mais il a reconnu que ces jeunes se réclamant de l’Armée rouge d’IBK sont membres de leur alliance. Et Tréta d’ajouter que personne du RPM n’a mis ces jeunes de l’Armée rouge d’IBK en mission.
Siaka DOUMBIA
Source: Aujourd’hui-Mali