Après le décès du jeune Salif Diarra, infirmier stagiaire à la clinique Pasteur, le président de cette institution hospitalière, Dr. Ben Baba, a rencontré la presse pour détailler les faits. C’était le mercredi 12 novembre 2014 à l’hôtel Azalaï Salam.
Selon le président de la clinique Pasteur, Dr. Ben Baba, l’infirmier qui est décédé s’appelle Salif Diarra. Il était stagiaire et non embauché à la clinique. Il est décédé dans le cadre de sa formation d’aide-soignant le 11 novembre, suite à une infection à virus Ebola.
Depuis cet événement, dit-il, une première évaluation de la clinique a été faite et une enquête épidémiologique interne a été menée pour savoir d’où est parti ce problème.
«En réalité, selon les premières évaluations, nous pensons que le patient guinéen qui s’appelle Oumar Koïta, âgé de 65 ans, est venu en consultation aux urgences le 25 octobre entre 21h 30 et 22h. Il a été reçu aux urgences par le Dr. Doumbia, un médecin de garde.
Ensuite, M. Doumbia l’a reçu avec une pneumopathie grave. Il l’a examiné et l’a hospitalisé dans une chambre, seul. Cette pneumopathie grave s’est rapidement compliquée et Oumar Koïta est décédé le 27 octobre», a expliqué le président de la clinique.
Selon lui, suite à ce décès, une équipe du ministère de la Santé et de la direction nationale de la santé a alerté immédiatement qu’un cas suspect d’Ebola, qui était hospitalisé chez eux, est décédé. «Quand Dr. Doumbia l’a reçu, il n’a pas alerté la direction en disant, attention, nous avons un cas d’Ebola. Il s’est tenu sur la pneumopathie pour sauver le malade», a précisé Ben Bala.
Il a par ailleurs indiqué que quand le ministère de la Santé est venu le lendemain, ils ont immédiatement pris les mesures qu’il fallait. «Après le décès du patient, nous avons demandé à la famille de signifier ce qu’il voulait faire du corps. La famille nous a dit de le renvoyer à la famille où il était logé», a déclaré le conférencier.
Aux dires de Ben Baba, depuis que le ministère de la santé est passé, ils ont mis en place tout un processus en listant toutes les personnes qui ont été en contact avec le malade. «C’est dans ce contexte que le samedi 8 novembre, le jeune Salif Diarra s’est présenté à la clinique dans un état alarmant. Avant, toute la semaine, on ne l’avait pas vu», a-t-il dit.
Et d’ajouter : «Quand le médecin garde l’a vu, il l’a immédiatement interné dans une chambre isolée et les services Ebola ont rapidement été contactés. Le dimanche, il a été prélevé et nous n’avons pas eu le résultat. Le Pr. Samba Sow nous a communiqué le résultat le mardi. Quand le résultat est venu deux heures avant, le malade était décédé».
Par ailleurs, le conférencier a souligné que dès lors, la clinique a été mise en quarantaine. «Nous avons, au jour d’aujourd’hui, 35 malades hospitalisés dont 22 de la Minusma. Pendant les 21 jours à venir, la clinique va être fermée. Il y a eu un 2ème cas suspect qui est Dr. Dioumadé et qui était en contact avec le malade guinéen.
Il a été transféré au camp de traitement de référence. Aujourd’hui, dans la clinique, nous n’avons aucun cas suspect et nous surveillons toutes les personnes qui ont été en contact avec le malade guinéen ou avec l’infirmier. Toutes ces listes sont à la disposition du ministère de la Santé qui est la structure qui gère cette crise. Ce n’est plus la clinique qui gère cette crise», a-t-il déclaré.
Diango COULIBALY
Source: Le Reporter