Dans le cadre de sa conférence de presse mensuelle pour se prononcer sur l’évolution politique de notre pays, le président de l’Alliance démocratique du peuple malien (Adepm), Dr Aboubacar Sidick Fomba, était face aux journalistes, le mardi 19 mars dernier au siège de son parti.
Se prononçant sur les questions de réconciliation dans notre pays, le conférencier a laissé entendre qu’il est arrivé à la conclusion que ceux avec qui le gouvernement a signé l’accord d’Alger, c’est-à-dire les groupes armés, ne contrôlent plus rien dans le septentrion de notre pays. Car, le résultat obtenu est insignifiant face aux pertes en vies humaines et efforts fournis par le gouvernement de la République Mali.
Pour ces raisons, il notera que le gouvernement doit engager un dialogue national inclusif pour discuter des solutions possibles y compris celles sur les réformes politiques et institutionnelles. Pour ce faire, il dira que le gouvernement doit focaliser ses efforts sur la reconquête du territoire national. Selon lui, cette situation dépasse les seules autorités maliennes parce qu’il nécessite la mobilisation de toute la population malienne.
Sur un tout autre sujet, notamment sur la situation politique, il a indiqué qu’après le communiqué de la Cofop demandant la démission du Premier ministre, la majorité présidentielle doit également en faire autant pour soutenir le Premier ministre. “Ceux qui demandent le départ du Premier ministre veulent en réalité déloger le président de la République. Le plus important aujourd’hui est d’exiger au gouvernement des solutions pour l’école malienne, la crise du centre, entre autres, et ces questions concernent la vie profonde de la nation” a martelé le président de l’Adepm.
De son point de vue, la décrispation politique doit prendre en compte plusieurs questions cruciales se déclinant sous quelques options, notamment le consensus national inclusif et le gouvernement d’union nationale. S’agissant du consensus national inclusif, il a invité le gouvernement à élaborer une feuille de route qui sera promulguée par le président de la République et exécutée par le gouvernement. Et de préciser que ce cas de figure exclut le processus législatif donc l’assemblée nationale n’aura aucun rôle parce qu’elle sera remplacée par une constituante.
En ce quoi concerne la question du gouvernement d’union nationale sans consensus national inclusif, le conférencier a noté que celui-ci se chargera de toutes les propositions qui seront soumises à l’Assemblée nationale, à savoir les corrections, amendements et adoptions des projets de textes et de lois.
A ses dires, ce cas de figure donne à l’Assemblée Nationale sa légitimité et traduit la gestion consensuelle du pouvoir. “Le consensus national inclusif aboutissant à la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, ce cas de figure annonce la disparition de l’Assemblée nationale et peut même aboutir à la 4ème République. Dans tous les cas de figure, l’opposition doit disparaître et dans la première et la dernière la majorité doit disparaître en même temps que l’opposition. De ces deux expressions aux trois options nous devons aller vers des réformes politiques et institutionnelles pour une résolution totale de la crise” , a-t-il dit.
Par rapport à la responsabilité dans la crise multidimensionnelle qui secoue notre pays, le conférencier est formel : “La plupart des politiciens maliens sont comparables à ces joueurs de belote qui sont très forts à côté et non sur la table. Ils ont eu la chance de gérer le pays. Pendant ce temps, le pays a plongé et maintenant n’étant plus dedans ils nous font croire qu’ils ont la solution”.
Sur la question du tournant générationnel, M. Fomba a laissé entendre que la jeunesse n’est pas un critère de bon leader. Cela, dit-il, est incontestable, tout comme la vieillesse n’est pas un critère de compétence.
Dans son réquisitoire, il a invité les Maliens à mettre fin au culte de la personnalité en se battant pour le Mali. A ce titre, il a fait remarquer que les Maliens ne sont obligés à toujours faire revenir les mêmes personnes, les mêmes visages ainsi que la même méthode. Boubacar PAÏTAO
Source: Aujourd’hui-Mali