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Doumazana/ Commune I : Les bandits empêchent les fidèles d’aller à la mosquée à l’aube !

C’est parce que l’heure de cette prière matinale coïncide avec le moment de leur opération, tout mouvement y est interdit dans le secteur. Tout contrevenant s’expose à des braquages pouvant, bien entendu, connaitre des cas de morts.  Et face au danger les fidèles musulmans qui sont les plus actifs à cette heure (de 4 H à 5 H du matin) ont tout simplement décidé de rester chez eux. Ça se passe au quartier Doumazana Petit-Paris en commune I. Là-bas, même les coqs ont peur de chanter désormais à l’aube  laissant place aux crissements de Kalachnikovs avec lesquelles y opèrent chaque jour des bandits depuis quelques mois. La panique est à la fois générale et chronique !

Au moins 4 familles d’une même rue ont été braquées et dépouillées  par ces  bandits armés au quartier Petit-Paris en Commune I. Et malgré l’alerte  et les cris de détresses par la population, les autorités restent inertes.  Et pendant ce temps  ces bandits opèrent chaque matin.

‘‘Chaque jour, c’est encore plus grave, le bruit des armes ont désormais remplacé le chant des coqs’’, nous confie un témoin de nombreux cas de braquages : ‘‘Leurs cibles sont les familles que l’on peut dire être financièrement aisées, ils viennent braquer toute la famille et emportent tout à l’aube et malheur  à qui ils rencontrent dans la rue pendant ce temps’’.

Le premier cas d’assassinat enregistré, nous indique-t-on, a eu lieu quand les bandits retournaient de leur opération et le défunt étant une ancienne  victime dans la même rue a voulu se venger ce jour là  en décidant d’affronter les bandits de passage. Malheur ! Il est abattu avec kalachnikovs et sa moto emportée. Et dès lors, les bandits ne sont plus ‘‘dérangés pendant leur opération’’, personne ne compte plus prendre le risque, la famille cible ne doit que s’en remettre à Dieu avant que les autorités prennent conscience de la situation.   En attendant, même l’accès à la mosquée n’est plus possible pour les personnes âgées dans ce secteur en pleine Bamako à l’aube. Le dernier fidèle averti, l’a été courant week-end dernier. La petite histoire est à la fois triste et hilarant, tenez !

Ce couple  de troisième âge en partance à la mosquée  a eu la malchance courant semaine dernière, le samedi 27 octobre à l’aube, de croiser sur leur chemin lesdits  bandits qui s’apprêtaient à ‘‘faire une opération’’  si l’opération  n’était pas d’ailleurs en cours.

Gentiment, toujours parlant de la petite histoire,  les bandits demandent  au vieux couple de rebrouser  chemin ‘‘pour ne pas les déranger dans leur travail’’, sans résistance aucune la bonne dame obtempère et reprend le chemin de la maison. C’est son mari, l’égo d’homme aidant  et ne voulant pas rater l’occasion de ‘‘mourir pour Dieu’’ (sur la route de la mosquée), essaye de jouer  le dur et refuse de respecter les consignes des bandits qui se sont vus dans l’obligation de rappeler au vieil homme  que tous ses petits fils dormaient à cette heure et qu’il ne s’agissait pas d’un jeu. Et ça n’a même pas été difficile de le faire.  Il a suffi un seul coup de kalachnikov dans les airs pour que  le monsieur, malgré son âge très avancé, détale. D’aucuns ironisent  que son chapelet n’a pu être  récupéré sur les lieux  que dans la petite matinée…

2 frères tués mardi matin à l’aube devant la maison du chef du quartier

Ça s’est passé en début de semaine dans la nuit du  lundi  29 au mardi 30 octobre, deux frères ont été tués par des bandits dans le même secteur, cette fois-ci  devant la maison du chef de quartier Doumazana Petit-Paris. Les faits.

L’histoire remonte à quelques mois en arrière, l’un des défunts, l’ainé, boucher de son état,  a eu une altercation avec des bandits dans le même secteur. Il eut raison sur eux et parvint à s’en sortir lors de ce braquage. Il parvint aussi à identifier des visages parmi les malfrats et porte pliante contre eux. Les mis en cause seront ensuite arrêtés et condamnés à des peines de  prison. Mais avant de rejoindre leurs cellules les malfrats promettent  au boucher de lui faire payer son acte, le fait d’avoir porté plainte contre eux.

Le boucher a pris au sérieux  les menaces des malfrats  et savait bien qu’il pouvait être  attaqué à tout moment.   Raison  pour laquelle, chaque matin à l’aube en partant au boulot à l’abattoir, il se faisait accompagner par deux de ses frère (un ainé et un cadet à lui) qui l’accompagnaient jusqu’au niveau du lycée  Fily Dabo avant de retourner à la maison. Il s’agissait pour eux d’empêcher les malfrats d’agresser  leur frère dans les rues sombres  rues  de Doumazana Petit Paris. Ça marchait jusqu’ à ce jour fatal.

Le lundi 29 octobre 2018  à l’aube quand les deux frères accompagnaient leur frère comme d’habitude, ils furent  interpelés par un groupe de jeunes au niveau de  la maison du chef de quartier de Doumanazana Petit-Paris.  Les jeunes se disent être du secteur et prétendent être en patrouille. Du coup, ils demandent les pièces  d’identité des  trois frères. Chose faite à l’immédiat.

Les ‘‘présumés patrouilleurs ‘’  fouillent ensuite  sous les habits des trois frères, histoire d’identifier leur  cible, le boucher.  Sur ce dernier  les malfrats déguisés en patrouilleurs retrouvent   des couteaux et demandent pourquoi  il les porte sur lui. En réponse le défunt  boucher leur fait savoir qu’il est boucher et qu’il est en route pour l’abattoir. Cause  perdue. Il sera tout de suite pris à partie et assassiné à l’aide de ses  propres couteaux.

Pendant que les malfrats ‘‘tuaient’’ le boucher, son frère ainé tentait de le secourir. Ce dernier  sera grièvement blessé, il est actuellement dans le coma. Quant au jeune frère du boucher, son malheur a été qu’il appelait à l’aide au moment ou on agressait ses frères. Il a assisté à toute la scène en criant  et sera tué lui à son tour pour avoir appelé à l’aide.  Les deux corps ont été récupérés le mardi matin. Très triste !

Et, nous confie-t-on, toutes les boutiques de ce quartier ont déjà reçu la visite de ces malfrats et les braquages se fait même dans la journée là-bas actuellement.  Il urge  d’agir.

D.S

La Sirène

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