La direction générale des douanes maliennes a célébré, samedi dernier à son siège, la Journée internationale de la douane, qui est fêtée le 26 janvier de chaque année par les administrations membres de l’Organisation mondiale des douanes (OMD) (parrain de la Journée). Ont pris part à cette journée spéciale visant à souligner les efforts des hommes et des femmes travaillant au service des douanes du monde, le conseiller technique Modibo Maïga, représentant le ministre de l’Economie et des Finances, le directeur général des douanes du Mali, l’inspecteur général Mahamet Doucara et un parterre d’agents des secteurs public et privé.
Cette célébration intervient dans un contexte international quelque peu tendu entre géants du commerce mondial : la Chine, les USA et l’Union européenne. Laissant ainsi planer le spectre d’une guerre commerciale qui pourrait entraver les échanges commerciaux. Au plan local, elle précède aussi une année 2018 où nos douanes ont été incapables d’atteindre les objectifs de mobilisation de recettes à elles assignés, à cause de «facteurs endogènes et exogènes».
Ainsi, pour permettre à ses 150 Etats membres de se prémunir contre de tels risques, l’OMD veut «des frontières SMART (intelligentes) pour des échanges commerciaux fluides et le mouvement sans entrave des personnes et des marchandises». SMART veut dire sécurisation, mesure de la performance, automatisation des procédés, gestion des risques et utilisation des technologies de l’information, a expliqué Abdel Kader Sangho, directeur de la formation à la douane.
Interrogé, il saluera la pertinence du choix de ce slogan retenu pour l’édition 2019. « L’essentiel des tracasseries se fait au niveau des frontières », précisera M. Sangho. Pour lui, il importe, dans le cadre de la facilitation des échanges, de réduire les coûts, les délais, les documents, en facilitant les procédures. «Un transporteur fait actuellement quatre-vingt dix-huit heures aux frontières s’il y a tracasseries. S’il arrive à franchir la frontière en deux ou trois heures, cela rendra fluide le commerce», a-t-il dit.
« Il s’agira alors d’imaginer des stratégies visant à faciliter à la fois la circulation des personnes, des biens et des moyens de transports, à mieux contrôler le flux de marchandises qui traversent les frontières et à percevoir les justes recettes attendues sur les flux », a souligné le conseiller technique. « L’heure est donc à la mobilisation de toutes les énergies indispensables à la réussite des objectifs de recettes assignés à la douane malienne par le gouvernement du Mali », a conclu Modibo Maïga.
Des douanes, il est attendu la mobilisation de 689,1 milliards de Fcfa en 2019, ajoutera son directeur général. Pour ce faire, nous devons accélérer la mise en œuvre d’un programme visant l’institution d’opérateurs économiques agréés, à travers le développement de partenariat entre les services douaniers et les opérateurs économiques fiables, a insisté l’inspecteur général Mahamet Doucara. Aussi, s’agira-t-il, selon le patron des soldats de l’économie nationale, de poursuivre et finaliser l’informatisation et la gestion du contentieux douanier, s’emparer de l’analyse du risque, intensifier les contrôles a posteriori et mettre en place un système efficace de lutte contre la fraude douanière.
Des mesures qui contribueront, selon le chef de la Cellule technique des Réformes du Climat des Affaires au Mali (CTRCA), à l’amélioration de l’environnement des affaires. « En ce sens que l’harmonisation des procédures réduira indéniablement les délais, les coûts et les procédures des opérations de douanes », a argumenté Mme Keïta Zeïnabou Sacko. C’est pourquoi, «nous sommes en train de travailler avec la douane sur la mise en place d’un guichet unique du commerce extérieur pour les opérations de commerce, de dédouanement», a-t-elle souligné.
Les autres temps forts de cette Journée ont été le dépôt d’une gerbe de fleurs au pied du Monument aux Morts, la signature du Livre d’or, la lecture du message du secrétaire général de l’OMD, la projection d’un film mettant en lumière les acquis en matière de modernisation des douanes maliennes, notamment l’informatisation des procédures douanières et la remise de certificats de mérite à des agents, experts et opérateurs économiques.
Cheick M. TRAORé
L’Essor