Après avoir couru pendant longtemps derrière des mirages dans le dossier dit du Nord du Mali, la France semble revenir à la raison. Des indices concordants plaident pour cette assertion. Comme la récente signature de quatre conventions de financement, par l’entremise de l’Agence Française de Développement, totalisant 72,3 milliards de FCFA dont 26 milliards de FCFA d’aide budgétaire directe.
Cet indice vient s’ajouter à un autre. C’est le déplacement à Bamako, entre le 14 et le 16 octobre dernier, des représentants de 22 entreprises françaises regroupées au sein d’UBI-France, l’Agence pour le développement international des entreprises. Une initiative qui « marque la volonté de la France et de ses entreprises d’accompagner le Mali dans la modernisation de ses infrastructures en mobilisant les savoir-faire français dans les domaines prioritaires au développement du Mali ».
Sachant bien que la stabilité est bien la condition sine qua non pour faire prospérer les affaires, il serait quand même étonnant, voire ubuesque que la France désire investir et faire des affaires au Mali et, en même temps, continue de déstabiliser ce pays, en utilisant en sous-main, le MNLA et compagnie.
En clair, l’establishment français semble enfin réaliser que favoriser la partition du Mali serait s’engouffrer dans une voie sans issue et que la carte MNLA est devenue, par la force des choses, une carte inutile dont il faut se débarrasser, au plus vite, au nom de la realpolitik. A moins qu’il n’ait décidé de passer par le maquignonnage politique pour atteindre son objectif. Des leaders politiques de la place, à l’image de Soumana Sako de CNAS Faso Hèrè, n’ont-ils pas déjà dénoncé des pièges dans le document intitulé « éléments pour un accord pour la paix et la réconciliation au Mali » ? Donc, prudence et vigilance, car nous évoluons sur le sable mouvant du Sahara malien.
Yaya Sidibé