En plus du PDG, le nom de M. Boubacar MALLE est sur toutes les lèvres.
Nommé Agent Comptable en violation de tous les textes de la République par Arrêté interministériel N°2010-2445/MEF/MET-SG du 06 août 2010, son installation n’a été effective qu’avec la bénédiction du Ministre Colonel KOUMARE en avril 2013.
Le contrôle Général des Services publics, le Commissaire aux Comptes et les Syndicats de « Aéroports du Mali » avaient pourtant tous alerté le Ministre de Tutelle sur l’illégalité de cette décision, en soulignant notamment le danger que courrait l’établissement avec son
installation en dehors des textes. Mais c’était sans compter avec la ténacité de M. MALLE, qui cherchait vaille que vaille un point de chute après le départ à la retraite de son mentor au Trésor Public.
Les avis des structures indépendantes sur sa nomination reposent sur des arguments assez solides, à savoir : le décret N°2014-0349/ P-RM du 22 mai 2014 portant règlement général de la comptabilité publique qui, en son article 1, exclut les EPIC du champ de la comptabilité
publique.
Cet entêtement de M. MALLE a pris tout son sens lorsqu’il fût installé sans attributions précises ni de fiche de fonctions au sein de « Aéroports du Mali ». Directeur Financier, Agent Comptable, Président des commissions d’attributions de tous les marchés, responsable de
l’ensemble du patrimoine des « ADM », il a réussi, comme par une baguette magique, à plomber la situation financière de cette entreprise. Naguère fleuron de l’économie malienne, elle a effectué un vertigineux plongeon dans les eaux troubles de la difficulté financière.
Quelques chiffres clés peuvent illustrer cette mutation ténébreuse. En 2013, année de la prise de fonction de l’Agent Comptable, « Aéroport du Mali » avait enregistré un résultat net de près de 3 milliards avec un DAT (Depot a terme) de près de 2 milliards dans ces comptes bancaires. De cette date à nos jours, les finances de l’entreprise n’ont eu de cesse de péricliter occasionnant une situation déficitaire de plus d’un milliard en 2016. Amateurisme, méconnaissance ou incompétence ? En tout cas, le bilan est dramatiquement moins élogieux pour celui qui justifiait sa présence par la sauvegarde des ressources de l’entreprise.
Les constats amers relevés dans cette gestion chaotique sont entre autres : – des achats fictifs autorisés à la caisse principale de la société ;
– la dilapidation à outrance des fonds de la société ;
– des dissimulations d’écritures comptables sur des créances à recouvrer ;
– des disparitions d’éléments d’actifs relevant de la responsabilité
de l’agent comptable ;
– des redressements fiscaux et des contrats d’assistantes fiscales
négociés avec des clauses léonines pour l’établissement ;
– la production d’informations financières peu fiables ;
– la perte de crédibilité auprès des partenaires financiers ;
– le déficit chronique etc…
La sanction ne s’est pas fait attendre car les comptes de « Aéroports du Mali » viennent d’être rejetés par le Commissaire aux Comptes, une première dans
l’histoire de cette entreprise créée depuis 1979.
Comme l’on relayé certains de nos confrères, parmi les innombrables disparitions d’éléments du patrimoine figure la totalité du Camp Damien BOITEUX (3 milliards F CFA de valeur), des graviers concassées devant goudronner les voies d’accès pour plus de 100 millions F CFA,
des banquettes d’aérogares pour passagers, des moteurs de véhicules de services, etc..
Le Ministre des Finances est fortement sollicité pour sauver les Aéroports du Mali des supplices imposés par son Agent en place.
Affaire à suivre !!!!!
Abdrahamane Keita
Source: Le Témoin