Composante du M5-RFP dans le combat qui a fait chuter le régime de l’ex Président IBK, le Mouvement démocratique et populaire (MDP), avec à sa tête le Dr. Oumar Mariko, se démarque désormais clairement de l’orientation actuelle du Comité stratégique et compte continuer le combat enclenché sous une autre forme. Dora Cheick Diarra, membre du Secrétariat permanent du MDP, se prononce dans cet entretien sur la rupture entre les deux mouvements et la suite voulue par le MDP.
Quel est le principal objectif du MDP ?
Le Mouvement démocratique et populaire est un mouvement de partis politiques, de syndicats, d’organisations professionnelles et d’associations militantes. Malgré qu’elles ne soient pas toutes politiques, ses composantes ont compris qu’en se donnant la main et en mettant en commun leurs revendications elles pouvaient changer positivement les choses. C’est pourquoi l’objectif principal du MDP est de prendre lui-même le pouvoir politique pour pouvoir concrétiser ses idéaux, qui sont entre autres d’assurer l’indépendance économique et politique du Mali et de combattre toutes les formes d’inégalités et d’injustices sociales, politiques et économiques.
Quelles sont les raisons qui ont poussé au divorce entre le MDP et le M5 ?
Le MDP est et demeure collé au combat et à l’idéal du M5. Mais le MDP dénonce le comportement anti-démocratique du Comité stratégique du M5, ne se reconnaît pas dans son orientation actuelle et lance un appel à tous les individus et à toutes les organisations qui se sont mobilisés pour qu’il y ait un changement de système au Mali à rester debout et à reprendre le combat sous une autre forme d’organisation. Aujourd’hui, ceux qui sont loin du M5-RFP, ce sont les membres de son Comité stratégique. Nous pensons que ce dernier est actuellement dans un faux combat et que le vrai, aujourd’hui, c’est comment aller vers un changement du système.
Quelle est la vision du MDP sur la période transitoire actuelle ?
Ce moment de transition doit être l’occasion pour le peuple malien d’aller vers un véritable changement. Désormais, le peuple du Mali doit avoir la possibilité de choisir ses dirigeants. Tout le monde sait que jusque-là c’est le « Parti argent » qui gagnait les élections et que les résultats étaient falsifiés. Il faut que nous instaurions un mécanisme qui permettra désormais au peuple malien de choisir librement et démocratiquement les dirigeants de son choix et à mettre sur le banc de touche ceux qui ne travailleront pas pour le bien du peuple.
Propos recueillis par Germain Kenouvi
Journal du Mali