Un entretien accordé par le directeur national de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée (DNAPES), Ibrahim Tounkara à l’Indicateur du Renouveau dans le cadre des préparatifs de la semaine des détenus du 7 au 14 décembre 2017.
Chaque année, en marge de l’Espace d’interpellation démocratique (EID), se tiennent les Journées du détenu. La direction nationale de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée, assure le DNAPES, organise cette activité pour mettre en valeur le savoir-faire des détenus à travers des activités culturelles et sportives, mais aussi l’exposition de produits fabriqués par eux.
Les activités, selon notre interlocuteur, consistent à exposer l’image des détenus en train de faire de la teinture, de la menuiserie, de la culture, du jardinage et de la souderie, etc. Il s’agit d’exposer leurs œuvres d’art, d’organiser des soirées culturelles et artistiques durant toute la semaine en vue d’une meilleure réinsertion des détenus.
Pour cette année, la nouveauté sera une soirée de Top étoiles pour créer une synergie entre les administrateurs (centraux, régionaux et subrégionaux) et leur donner l’opportunité de partager les bonnes pratiques en matière pénitentiaire dans notre pays. “Afin d’améliorer les conditions de vie des détenus en milieu carcéral, il parait nécessaire d’organiser un cadre d’échange, sous l’égide du ministère de la Justice, entre les acteurs clés du système pénitentiaire”, souligne M. Tounkara.
Et d’annoncer une conférence nationale à Ségou du 7 au 8 décembre 2017 entre les directeurs régionaux et les régisseurs sur “l’humanisation des centres de détention conformément aux règles Nelson Mandela, une exigence qui s’impose à tous”.
“A travers ce thème, il devient impérieux pour l’Etat de mette en œuvre une véritable politique d’humanisation des établissements pénitentiaires qui sont devenus des lieux où le risque de déchéance humaine est élevé. L’objectif général de la conférence annuelle est d’offrir un cadre de concertation et de partage de bonnes pratiques en vue d’améliorer et d’adapter notre système pénitentiaire à l’exigence des droits de l’Homme et aux principes fondamentaux de l’humanisation de nos centres de détention et aux standards internationaux”.
De façon spécifique, la conférence vise à créer par an un cadre de concertation et d’échange entre les responsables l’administration pénitentiaire et l’éducation surveillée, renforcer la cohésion sociale entre le personnel pénitentiaire et valoriser son rôle. Cette semaine des détenus concerne les 59 chefs d’établissements, les 7 directeurs régionaux de l’APES, les cadres de la DNAPES et les directeurs des services centraux du ministère de la Justice.
La direction nationale de l’administration pénitentiaire, en plus de la contribution du ministère de la Justice pour la prise en charge de la conférence annuelle est en partenariat avec l’ambassade des Pays-Bas, Pnud et Minusma.
Le projet “Prison Nelson Mandela” est financé par l’ambassade des Pays-Bas, le Pnud et la Minusma à hauteur de 2,5 milliards de F CFA pour le réaménagement et la construction des blocs de 25 prisons parmi les 59 prisons sur le territoire national.
Les centres pénitentiaires sont devenus des centres d’apprentissage des mineurs. On dénombre 4 centres pénitentiaires agricoles sur le territoire national.
Moriba Camara
Source: L’Indicateur du Renouveau