L’Aïd El Adha (Fête du mouton, ndlr), qui doit débuter le 14 ou le 15 octobre, approche à grand pas. En Tunisie, des moutons il y en aura. Mais des imams, pas si sûr. En effet le syndicat national des cadres religieux a décidé mercredi 25 septembre d’appeler à une grève générale le premier jour de l’Aïd El Kebir dans les mosquées. Il entend également déposer plainte contre le ministre des Affaires religieuses, Noureddine Khadmi. Le secrétaire général du syndicat, Fadhel Achour, a accusé ce mercredi, au micro de Shems FM, le ministre d’avoir protégé les imams à l’origine de la fatwa de djihad al Nikah (guerre sainte du sexe, ndlr) en Syrie. Le syndicat fustige également Khadmi qui refuserait de réformer le système.
Le conseiller auprès du ministre des Affaires religieuses, Sadok Arfaoui, a répondu à Fadhel Achour en affirmant que ce dernier n’était pas représentatif des imams de Tunisie et que le ministère ne le reconnaissait pas puisqu’il n’occupe aucune fonction officielle. Selon le conseiller ministériel, « les rumeurs en rapport avec le jihad sexuel ne sont qu’un mensonge derrière lequel se cachent des éléments des services secrets et des acteurs politiques ». Il met au défi quiconque de lui donner le nom d’un seul imam ayant appelé au djihad sexuel en Syrie.
Des femmes djihadistes témoignent
Pourtant, au ministère de l’Intérieur, on affirme le contraire. Le ministre Lotfi Ben Jeddou a affirmé, en pleine séance plénière, que les autorités tunisiennes avaient mis la main sur certaines combattantes du sexe revenues de Syrie. Elles seraient entre 10 et 20 jeunes femmes âgées de 18 à 23 ans, dont une enceinte, d’après le ministère de l’Intérieur, à être revenues dernièrement de Syrie.
Dans son édition du 26 septembre, le journal Assahafa révèle des témoignages de jeunes femmes arrêtées pour avoir pratiqué le djihad sexuel en Syrie. Au cours des interrogatoires, certaines d’entre elles affirment avoir été enrobées au sein d’un réseau international bien ficelé à destination du djihad sexuel en Syrie. Ces Tunisiennes ne seraient pas les seules à opérer sur le terrain. Le réseau comprendrait des moujahidat venues de France, du Royaume-Uni, de Tchétchénie, d’Afghanistan et de pays limitrophes de la Syrie.
Certaines d’entre elles, à l’image de ces Tunisiennes arrêtées, regrettent d’avoir pratiqué le djihad sexuel, rapporte Assahafa.