Cinq personnes sont mortes et environ 130 sont portées disparues après le naufrage de deux embarcations transportant des migrants au large de Djibouti, a annoncé mardi l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
“Après avoir été alertée par des habitants, une équipe de la gendarmerie s’est rendue cet après-midi près du lieu de la catastrophe et a découvert deux survivants ainsi que les dépouilles de trois femmes et de deux hommes”, a indiqué l’OIM dans un communiqué.
Un survivant a estimé qu’il y avait 130 personnes à bord de son bateau, mais n’a pu préciser le nombre de passagers dans la seconde embarcation.
Le naufrage a eu lieu environ 30 minutes après que les bateaux surchargés eurent quitté, par une mer agitée, la localité de Godoria, située dans le nord-est de la côte de Dibouti.
“Les gardes-côtes ont aussi été alertés et ont lancé les opérations de recherche et de secours. Ces opérations sont toujours en cours, avec deux bateaux patrouilleurs”, selon la même source.
Situé face au Yémen ravagé par la guerre, près de la Somalie instable et de l’Ethiopie, Djibouti est devenu ces dernières années un point de transit pour les migrants en quête d’un travail dans la péninsule arabique.
Des réfugiés fuyant le Yémen tentent eux aussi de franchir le détroit qui sépare leur pays de Djibouti.
Ces traversées se sont souvent révélées périlleuses.
L’année dernière, au moins 30 migrants de Somalie et d’Ethiopie qui tentaient sans doute de gagner Djibouti se sont noyés lorsque leur bateau a chaviré au large du Yémen. Des coups de feu auraient été tirés sur les passagers.
En août 2017, des dizaines de migrants de Somalie et d’Ethiopie qui se trouvaient à bord de deux bateaux à destination du Yémen sont morts après que des trafiquants d’êtres humains les ont jetés à la mer.
L’OIM gère un centre pour migrants yéménites à Obock, sur le territoire de Djibouti. En 2016 et en 2017, plus de 200.000 migrants ont fui le Yémen déchiré par la guerre civile, selon l’OIM.
Parmi eux une très grande majorité de Yéménites, mais aussi des migrants africains, somaliens ou éthiopiens, car le pays demeure une étape majeure sur la route des migrants d’Afrique qui voyagent généralement par voie terrestre jusqu’à Djibouti, avant une traversée périlleuse du Golfe d’Aden jusqu’au Yémen d’où ils tentent de gagner les riches pays du Golfe.
Pourtant, le Yémen est déchiré depuis fin 2014 par un conflit qui a fait, depuis l’intervention militaire en mars 2015 d’une coalition sous commandement saoudien, quelque 10.000 morts et plus de 56.000 blessés selon l’Organisation mondiale de la santé. Des ONG estiment que le bilan réel des victimes directes et indirectes du conflit est largement plus élevé.
En décembre, les Nations unies ont prévenu que près de 80% de la population, soit approximativement 24 millions de personnes, avaient besoin d’une assistance humanitaire.
“Ce n’est pas un pays au bord de la catastrophe, c’est un pays qui est déjà en situation de catastrophe”, avait affirmé en décembre le directeur du Programme alimentaire mondial (PAM), David Beasley.