Le Ministère de l’Administration territoriale et des collectivités n’en a pas fini avec la mesure légale de dissolution de conseils municipaux entamée depuis quelques semaines. En effet, une dizaine de mairies sont dans le collimateur dudit ministère. Les dossiers sont étudiés et certainement que la dissolution des conseils municipaux sera rendue officielle et publique dans les jours à venir.
Le ministère de l’Administration territoriale et des collectivités, après avoir pris connaissance d’irrégularités avérées sur le fonctionnement ou la gestion des fonds publics dans des mairies, a tout simplement décidé de la dissolution des conseils municipaux concernés.
Aucune mairie ne fera exception si elle enfreint les règles de bon fonctionnement et de bonne gestion, apprend-t-on du côté d’une de nos sources proches du Ministère de l’Administration territoriale. Laquelle source précise d’ailleurs qu’une dizaine de dossiers ont été étudiées et les mesures prises par le Ministère seront proposées au Conseil des ministres pour adoption avant de les rendre publiques. Selon nos sources, toutes les mairies dont la gestion a été épinglée par les corps de contrôle et de vérification comme le Contrôle général des services publics ou le Bureau du vérificateur général peuvent s’attendre à une mesure de la part de la tutelle qui entend faire preuve de rigueur dans le suivi de la gestion des mairies.
Il en est de même pour les mairies où des dissensions au sein du Conseil municipal empêchent son bon fonctionnement, voire même peut créer des blocages dans l’exécution normale des tâches.
Rappelons qu’une vague de dissolution de conseils municipaux a déjà mis fin aux fonctions de maires à Bamako et dans des communes rurales. Cette fois encore, des mairies urbaines et des mairies rurales sont ciblées parce que, selon nos sources, les dossiers étudiés par le Ministère de l’Administration territoriale plaident en faveur de la mesure de dissolution. D’une part pour mettre fin aux agissements illégaux ou actes empreints d’indélicatesse, d’autre part pour laisser le champ libre à la justice de faire son travail, précisément celui d’investigation pour situer les responsabilités sur des faits consignés dans des rapports de vérification de la gestion des mairies concernées. Comme on le voit, la lutte contre la corruption et la délinquance financière initiée par la Transition n’épargne pas les mairies qui étaient jadis des nids d’impunité où l’application de la loi, dans sa rigueur, pouvait être suspendue au nom de la politique politicienne.
Amadou Diarra
Aujourd’hui-Mali