La transition au Mali doit s’effectuer conformément à la charte de la transition pour aboutir à l’ordre constitutionnel et à la tenue d’élections dans un délai de 18 mois.» C’est l’une des recommandations formulées par les membres du Conseil de sécurité réunis le jeudi 15 octobre 2020 à New York sur la situation au Mali.
Si l’organe décisionnel des Nations unies s’est félicité de la mise en place des organes de la transition, il réaffirme cependant « la nécessité de garantir la participation pleine, égale, effective et véritable de tous les Maliens au processus politique ». Pour le Conseil de sécurité, la priorité de la transition doit être l’organisation d’élections transparentes, libres, régulières et crédibles. Cela dans un climat pacifique et dans un délai de 18 mois, conformément à la Charte de la transition. Le conseil a réaffirmé l’importance stratégique d’une « mise en œuvre rapide, effective et sans exclusive » de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali. « Seule solution viable à la crise malienne, » a-t-il indiqué.
Pour les membres du Conseil, il « importe de renforcer les capacités, ainsi que d’entreprendre les réformes politiques, institutionnelles, électorales et administratives. Aussi, ajoutent-ils, la transition doit s’atteler à reformer l’appareil de sécurité prévu dans la charte et la feuille de route de la transition.
Après avoir salué la CEDEAO pour ses efforts de médiation et sa décision de lever les sanctions imposées au Mali, le Conseil appelé à la dissolution du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP), organe dirigé par les mutins. Enfin, le Conseil a invité toutes les parties prenantes maliennes à renforcer la confiance, à pratiquer le dialogue et à trouver des compromis. De manière que la transition repose sur le consensus et n’exclut personne. Toutefois, il est à noter que les Maliens attendent toujours la mise en place du Conseil national de transition (CNT), organe législatif prévu dans la charte. Annoncées pour être mis en place cette semaine, des sources proches des autorités de la transition affirment que tout n’est pas fin prêt.
Selon certains constitutionnalistes, le retard accusé dans la formation de ce conseil serait dû aux difficultés liées au choix des personnes qui doivent le composer. Ils préviennent que la lenteur dans la mise en place du CNT peut impacter la bonne marche des autres organes de la transition. Après avoir été critiqué dans la désignation du Président, du Premier ministre, et du gouvernement, le M5-RFP sera-t-il pris en compte dans ce dernier organe de la transition ? C’est la grosse question qui taraude les esprits à ce jour.
Bourama Kéïta
LE COMBAT