À peine que l’instance sous régionale a grondé, voilà que nos hommes à Kaki se mettent au gardez-vous, comme signe d’accepter les demandes de cette dernière. Après son serment le peuple attendait de lui, la fermeté pour résoudre nos affaires, au fait, cette fermeté s’est soldée par la restriction de nos libertés et des arrestations. Mais quand il s’agit du CNSP, il faut faire venir la CEDEAO à la rescousse. Le paradoxe dans tout cela, est que sur l’entête de la déclaration qui annonce la dissolution du CNSP, il est écrit; «fait le 18 janvier 2021». Donc depuis le 18 janvier dernier que le CNSP est officiellement dissous, le document qui l’atteste était arrangé dans le coffre du président du CNSP ? On se demande de quoi s’attendait le président du CNSP? Alors que la charte ou l’acte fondamental qui font de lui, le président ou vice-président, stipulait que « dès la mise en place des organes de la transition, le Comité National pour le Salut du Peuple serait dissous ». Dans l’épilogue des transitions au Mali, celle-là est la pire qu’il soit, en tout cas, de notre avis. Car, elle a été faite dans les intérêts des personnes qui l’ont voulu. Au rythme dans lequel cette transition danse, elle est loin d’un changement pour un nouveau type malien. C’est toujours le système, si ce dernier n’est pas pire que les autres, qui continue à exister. Mais cette fois-ci, il est déguisé en porteur uniforme en plus de certains civils qui les suivent. En tout cas, les citoyens lambdas d’hier, qui ne voulaient pas de la CEDEAO, ont placé leur confiance en elle pour le restant de cette ‘’transition militaire’’. Nous devrons être ravis que cette organisation nous ait évité une situation dramatique sinon la crise sanitaire ajoutée à la déchéance de l’économie allait engendrer dans notre pays un chaos sans précédent.
Lansine Coulibaly