Le Mouvement BAGUINÉ SÔ a tenu un point de presse le dimanche 31 mars 2019 à la maison de la presse. L’occasion pour Hamidou Djimdé et ses compagnons de demander au gouvernement de revenir sur sa décision de dissolution de Danan Amassagou.
Les réactions n’ont pas encore terminé concernant la dissolution du mouvement Danna Amassagou. Le Mouvement BAGUINÉ SÔ entre dans la danse des contestateurs de cette décision à travers un point de presse.
Dans son intervention, le président du Mouvement BAGUINÉ SÔ, Hamidou Djimdé, a affirmé que leurs multiples alertes et appels ont été vains à l’endroit des autorités à sécuriser les populations avant de déplorer l’attaque de Ogossagou et tous les autres qui ont eu lieu ces derniers jours. « Une fois de plus, le pays Dogon vient d’être poignardé dans son cœur avec son lot de morts et de blessés à Ogossagou », a-t-il déploré avant de demander que cet acte ignoble soit puni par la loi et que les acteurs soient traqués.
Par ailleurs, Hamidou Djimdé demande à l’État d’être juste puisque selon lui, certains cas d’incendie volontaire de leurs greniers, de leurs villages et autres cas d’attaques ciblés ne sont pas cités dans les déclarations officielles.
À en croire le président du Mouvement BAGUINE SÔ, certains accusent sa communauté, dogon, sans aucune enquête au préalable. « Que ceux-là qui veulent créer l’amalgame entre nos frères Peulh et nous se détrompent. Le Dogon ne saurait être capable d’une telle atrocité », dit-il haut et fort.
Le Mouvement BAGUINÉ SÔ qualifie la décision de dissolution de Danna Amassagou de «hâtive et sélective »
Se prononçant sur la dissolution du groupe d’autodéfense Danna Amassagou, Hamidou Djimdé a été on ne peut plus claire. Il affirme que la décision du gouvernement a été sélective. «C’est avec stupéfaction que nous avons appris la dissolution du Groupe de Légitime Défense ‹‹ Danan Amassagou ›› par les autorités de la République », dit-il avant d’ajouter : «Nous ne comprenons pas la rapidité avec laquelle le gouvernement a pris cette décision que nous qualifierons de hâtive et sélective ». À en croire ses explications, ce sont ces hommes qui sécurisaient les populations et leurs biens, car l’Etat était absent dans la zone. « N’eût été leur bravoure et leur sacrifice, le pays Dogon n’existerait pas à l’heure où je vous parle », dit-il.
À la question de savoir si Danna Amassagou est la seule milice, Hamidou affirme qu’il y en a beaucoup dont le mouvement dirigé par Sékou Bolly, l’ASS …
Le gouvernement appelé à revenir sur sa décision de dissolution de Danna Amassagou
L’animateur de Radio, Hamidou Djimdé, et ses militants ne cachent pas leur opposition à la dissolution de Danna Amassagou par le gouvernement. Ils demandent même à l’État de revoir sa décision. « Nous demandons au gouvernement de revenir sur sa décision de dissolution de notre Groupe de Légitime Défense, car Danan Ambassagou est un partenaire et non un adversaire de la stabilité dans le pays Dogon ou encore de dissoudre tous les groupes armés sans exception », a-t-il sollicité entendre.
Le mouvement a fait plusieurs autres recommandations pour la sortie de crise. D’abord à l’État, il recommande entre autres de : jouer son rôle régalien de protection des personnes et de leurs biens; désarmer systématiquement tous les détenteurs illégaux d’armes de guerre; exiger le retour effectif de l’administration, la réouverture des centres de santé; proposer la tenue d’une rencontre avec toutes les forces vives en vue de faire la distinction entre groupe de légitime défense et bandits armés; organiser la tenue d’un débat citoyen entre tous les fils du pays Dogon ( Dogon, Peulh, Mossi, Dafin, Bellah… ); proposer la restauration des principaux mécanismes traditionnels de règlement des conflits suivi d’une campagne de sensibilisation; éviter l’amalgame en traitant toutes les victimes de la crise au même pied d’égalité; protéger le patrimoine mondial de l’UNESCO ( une partie du Pays Dogon l’est ).
À la MINUSMA et à la Communauté Internationale, le Mouvement BAGUINE SÔ demande d’écouter toutes les parties lorsqu’il s’agit de rédiger les rapports sur la situation au centre.
Boureima Guindo
Source: Le Pays