Né le 18 octobre 1948 à Kayes, le Dr Abdoulaye SALL est un administrateur chevronné et UN acteur incontournable de la société civile malienne. Il fût ancien ministre chargé des Relations avec les Institutions dans le gouvernement de Mme Cissé Mariam Kaïdama SIDIBE, sous le régime de l’ancien Président de la République, feu général Amadou Toumani TOURE (ATT).
Socio-économiste, il est diplômé de l’École normale supérieure de Bamako et de l’Université de Nice en France en économie et droit du développement.
C’est par l’enseignement qu’il a commencé sa carrière professionnelle, avant d’être nommé inspecteur des sociétés et entreprises d’État, puis Directeur général de l’Office des produits agricoles au Mali (OPAM).
Leader de premier plan dans le monde des ONG au Mali, Dr Abdoulaye SALL était aimé du monde de la presse auquel il vouait beaucoup de considération.
Sa disparition est une grande perte pour la Nation malienne en général et pour Cri 2002 en particulier dont il était le premier responsable et membre fondateur depuis les années 2000.
L’ancien ministre, Dr Abdoulaye SALL, avait été réélu juste le 13 janvier 2024, président du Cercle de réflexion et d’information pour la consolidation de la démocratie au Mali (CRI-2002) pour un mandat de 5 ans. C’était lors de la 4e assemblée générale ordinaire de CRI-2002 placée sous le signe de la contribution de l’Association dans la satisfaction des besoins des collectivités locales et des populations. Mais Dieu en a décidé autrement.
Le mardi 13 février, vers le soir, a été annoncé sur différentes plateformes numériques, notamment sur le réseau social Facebook, le décès de l’un des dignes fils du Mali à l’âge de 76 ans.
L’homme s’est éteint à la Clinique Pasteur suite à un malaise juste après son admission. Sa mort laisse la société civile, ses proches et est collaborateurs inconsolables.
Il fut pendant sa riche carrière professionnelle enseignant, inspecteur des finances, dirigeant d’entreprise d’Etat et surtout acteur majeur de la société civile malienne.
Pour ceux qui l’ont connu de près, le Dr SALL était très sociable, mais ceci n’entame en rien sa grande rigueur au travail. Car il incarnait le travail bien fait.
Artisan du répertoire des chefs de village
Infatigable lorsqu’il s’agit de la cause nationale, il fut l’artisan du répertoire des chefs de village, fraction et quartier du Mali. Le Dr SALL aimait dire : «Quand le Nord était sous occupation, seules les autorités traditionnelles étaient présentes ».
Son organisation CRI-2002 s’est ainsi battue pour la valorisation des autorités et légitimités traditionnelles. La preuve, dans son répertoire les concernant, il est recommandé un statut, un signe distinctif et une décoration pour celles-ci.
Les gardiennes de la société civile ne diront pas le contraire.
Comme voulu par le Dr SALL, conformément aux dispositions de l’arrêté n°2018-2279/MATD SG du 5 juillet 2018, le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a confectionné, le 18 juillet 2022, 10.000 insignes et autant de certificats pour les Chefs de village.
Le département chargé de l’Administration territoriale a fait 664 insignes et 5.000 certificats pour les chefs de fraction.
De même, 8.22g insignes et 10000 certificats ont été prévus pour les chefs de quartier.
Ainsi, ces légitimités en étaient d’autant plus fières que ces insignes les investissent de l’autorité qui leur permet de se faire entendre et de se faire respecter par les Maliens.
Dans son article 179, la nouvelle Constitution stipule que les autorités et légitimités traditionnelles gardiennes des valeurs de la société contribuent au renforcement du vivre-ensemble et de la cohésion sociale, à la prévention et à la gestion des conflits. Ce faisant, pour Abdoulaye SALL, les autorités traditionnelles sont désormais des acteurs constitutionnels.
Le président de CRI 2002 est une figure importante de la décentralisation qui a marqué de son empreinte la société civile malienne, de par son engagement sans faille pour le développement de notre pays. Mieux, le Dr SALL avait fait de son combat l’unité nationale et la cohésion sociale.
L’homme a toujours cru que la démocratie commençait par le dialogue, le compromis et la tolérance.
Le défenseur des autorités et légitimités traditionnelles s’en est allé après avoir contribué au rayonnement de la décentralisation au Mali.
Par Abdoulaye OUATTARA