Dicko Massaran Konaté n’est plus. Fervente militante contre le mariage forcé, l’illustre disparue était la présidente de l’Union nationale des femmes du Mali (UNFM) au moment des événement de mars 1991.
Enseignante de formation, ses anciens élèves retiennent d’elle une pédagogue méthodique et surtout très pieuse. «Chaque fois que nous partions chercher nos cahiers qu’elle avait amenés pour la correction, nous la trouvions en train de prier. Elle ne sortait presque jamais de la maison sans avoir fini d’accomplir ses prières et invocations», a témoigné un ancien élève de la défunte.
Les collaborateurs de Massaran Konaté gardent d’elle le souvenir d’une militante engagée et dévouée pour la cause des femmes. «Mme Dicko Massaran Konaté était une panafricaniste de référence», a reconnu Abdoulaye Amadou Sy, ancien ministre sous le régime du président Moussa Traoré. Un hommage partagé par les plus proches de l’illustre disparue. «Maman s’est toujours battue contre le mariage forcé des filles. Elle était un modèle pour nous. Elle nous a inculqués des valeurs de travail, d’honnêteté et du courage», a confié Boubacar Boubou Dicko, un de ses enfants.
Née vers 1933 à Bamako, Massaran Konaté était enseignante de profession notamment à l’école fondamentale de Badalabougou. Militante défenseur des droits des femmes, elle était membre du bureau national de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM).
La vie de Massaran Konaté a, par ailleurs, été marquée par une carrière politique remarquable qui la conduira à l’Assemblée nationale en tant que députée élue du Cercle de Kati. Le passage de la dame de fer au niveau de cette institution n’est pas resté inaperçu pour avoir été 4ème vice-présidente.
Le combat mené par cette femme leader lui a également valu plusieurs décorations dans notre pays et à l’étranger : officier de l’Ordre national du Mali et Citoyenne d’honneur de la ville de New-York. Massaran Konaté vivait à son domicile à Djélibougou jusqu’à ce dimanche 1er novembre où elle a rendu l’âme. Elle laisse derrière elle, six enfants inconsolables dont deux garçons et quatre filles.
Aboubacar TRAORÉ
Source : L’ESSOR