Le premier contact de votre serviteur avec Mamadou Diarra «Libo» date de 1975 quand il embarqua avec Mamadou Keïta «Capi» pour la RFA (ex-Allemagne Fédérale). Les deux venaient d’obtenir les premières bourses d’entraîneur que ce pays offrait au Mali. Notre seconde rencontre déboucha en 1982 sur un «clash» quand nous avions écrit dans l’hebdomadaire culturel et sportif ‘’Podium ‘’ que le jeu pratiqué au Biton par l’entraîneur relevait du vrai «gâchis footballistique», tant le style était d’une grande prudence défensive. Un système qui était à l’opposée de la conception offensive que ‘’Podium’’ prônait.
En bon bambara, Mamadou Libo Diarra se plaignait de l’article au directeur de publication, notre confrère G. Drabo qui réussit, non sans mal, à apaiser son courroux. Pour lui le mot «gâchis» était tellement vexatoire qu’il l’assimilait à une injure.
Plus tard notre entrevue avec le technicien déboucha sur une réelle réconciliation. Mamadou Libo Diarra, qui vient de disparaître ne s’est jamais départi de cette culture bambara qui honnit la rancune. L’homme était fait d’une seule pièce, puisqu’il alliait avec conviction la culture mystique à son exercice d’entraîneur, qu’il pratiqua d’ailleurs avec la conscience d’un maître d’éducation physique.
Entraîneur de l’Avenir, du Biton et pour finir en bouquet final, adjoint de l’Equipe nationale dirigée par Kidian Diallo (1984-1991), Libo fut presque un indéracinable du sport national et de celui du football ségovien en particulier qu’il conduit plusieurs fois aux biennales.
Directeur régional des sports, il consacra toute sa vie à l’élévation du niveau de toutes des disciplines sportives dans «sa» région de Ségou. Né à la fin des années 30, il était un adepte farouche du système de gérontocratie qu’il mettait souvent en avant pour résoudre les conflits qui ne manquaient pas.
Aussi nous lui disons, Dors en paix «Koro»
M. Diarra

source : Essor