Kamakoye Mady Diallo s’est éteint jeudi dernier, à l’âge de 88 ans, entouré de l’affection de ses deux épouses, Binta et Kankou Diallo, ainsi que de leurs dix enfants. « Mourir parmi les siens », aimait-il à dire est une ultime consolation, pour celui qui s’est dévoué toute sa vie pour sa famille et son pays.
Il a débuté sa carrière avant l’accession de notre pays à l’indépendance en qualité d’inspecteur du travail et des lois sociales. Ensuite, à l’indépendance du Mali, il deviendra directeur de cabinet du secrétaire d’Etat au Travail et aux Affaires sociales pendant deux mois. Il sera retenu ensuite pour des fonctions plus importantes au cabinet du super ministère chargé de la Justice et de la Fonction publique de 1961 à 1963.
Sa carrière administrative ainsi lancée, l’amènera à l’inspection des affaires administratives à la présidence du gouvernement (1963 à 1964) avant d’être nommé en 1964 gouverneur de la région de Mopti.
Après les événements de novembre 1968, Kamakoye Mady Diallo choisira de continuer à servir l’Etat et sera nommé directeur de cabinet au ministère de la Défense, de l’Intérieur et de la Sécurité (1968/1969). C’est en octobre 1969 que sa carrière glissera vers la diplomatie, quand il fut nommé ambassadeur du Mali en France, en Grande Bretagne, en Italie, en Suisse avec résidence à Paris. Parallèlement, sa juridiction couvrait à l’époque le Maroc, l’Algérie et la Tunisie. Il ne sera rappelé au pays qu’au bout de sept ans en décembre1976. Affecté à l’inspection de l’intérieur au ministère de la Défense, de l’Intérieur et de la Sécurité (portefeuille détenu par le chef de l’Etat en personne le général Moussa Traoré), pendant deux mois de février à avril 1978, il se verra confier par la suite la direction générale de la SOMIEX (Société malienne d’import-export).
Jouissant de l’entière confiance du président de la République, Kamakoye Mady Diallo quittera ce poste en juin 1979 pour faire son entrée au gouvernement en qualité de ministre des Finances et du Commerce. Il occupa cette fonction pendant 13 mois avant d’être nommé ministre de l’Elevage, des Eaux et Forêts et des Ressources naturelles, puis chargé du Développement rural, pendant six ans.
Un tel parcours au service de l’Etat ne peut se réaliser si la personne en question n’est pas pourvue de qualités. Celles de Mady reposaient sur sa fierté (chère à ses origines Khassonké), sa rigueur dans le travail, sa loyauté et surtout le souci de l’opinion de sa famille qui lui importait tant. Il n’y a rien de plus normal que, vendredi dernier, le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta ait élevé ce grand commis de l’Etat à titre posthume au grade de Grand officier de l’Ordre national sous le regard ému de ses enfants, d’une foule nombreuse venue à Missira et surtout de l’ancien chef de l’Etat Moussa Traoré dans le cœur duquel Kamakoye Mady Diallo occupait sans doute une place particulière.
Dors en paix Tata Mady !
- DIARRA
Source: Essor