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Discours de Monsieur YAYA SANGARE, Ministre de la communication, charge des relations avec les institutions, porte-parole du gouvernement à l’occasion de la journée mondiale de la radio

Monsieur le Représentant de la Haute Autorité de la Communication ;
• Monsieur le Président de la Maison de la Presse ;
• Monsieur le Président de l’Union des Radios Télévisions Libres du Mali (URTEL) ;
• Mesdames et Messieurs les hommes et femmes de radio, promoteurs et promotrices, animateurs et animatrices, producteurs et productrices de radios, toute catégorie confondue : radio rurale, communautaire, associative, commerciale, confessionnelle, et centres multimédia communautaires ;
• Chers auditeurs et auditrices des radios du Mali, d’ici et d’ailleurs ;
• Chers journalistes ;
• Mesdames et Messieurs ;

 

Aujourd’hui, 13 février 2020, la communauté internationale célèbre, en partage avec l’UNESCO, l’Organisation des Nations Unies, pour l’Éducation, la Science et la Culture, la Journée Mondiale de la Radio. Comme chaque année à cette même date depuis 2011, la journée mondiale de la Radio sert de tribune pour mettre en exergue la toute-puissance de la radio comme plate-forme pour l’éducation et la liberté d’expression.

En tant qu’homme de radio, au parcours que vous connaissez, je me réjouis personnellement de la reconnaissance faite à la radio par cette commémoration instituée par les Nations-Unies depuis le 3 novembre 2011, à la faveur de la 36ième Conférence Générale de l’UNESCO, pour marquer dans les esprits le potentiel immense de ce médium, de cette technologie.

Je salue le courage, l’engagement et le bénévolat des animateurs et producteurs des quatre centaines de stations de radios de notre pays autant que les auditeurs qui sont la cible et l’objet du métier de radiodiffuseur.

Je salue au nom du Gouvernement et en premier lieu au nom du Premier Ministre, Dr Boubou Cissé, le travail abattu par l’ensemble des personnels des stations de radios publiques et privées du Mali, les institutions de régulation et les structures d’autorégulation, les organisations faitières des radios, les auditeurs, dans toutes leurs composantes. Le Gouvernement apprécie et vous encourage à continuer votre contribution extraordinaire à la gestion de la situation difficile que traverse notre pays.

Mon département, avec l’accompagnement des ministères en charge de la Défense nationale et de la sécurité, et de l’administration territoriale, travaille à établir des passerelles idéales de collaboration entre les forces de défense et de sécurité, le commandement et les médias, afin d’aménager et de renforcer les espaces de collecte, de traitement et de diffusion de l’information juste, crédible et accessible à leur public.

C’est pourquoi, au Département, nous plaçons cette 9ième édition de la Journée mondiale de la Radio, sous le signe du soutien à nos Forces armées et de sécurité, nos FAMa. Aussi, puissions-nous, à travers nos radios, par nos messages et le son, forger une psychologie de fer à toute épreuve des populations en général et de nos Forces armées et de sécurité en particulier, exhumer du terroir les valeurs et exploits guerriers d’hier, enfouis dans notre riche culture, faite de bravoure d’hommes et de femmes historiques, qui ont toujours su opposer la résistance qu’il fallait à chaque fois que la nation millénaire du Mali fut menacée dans son existence et dans sa cohésion. Aidez-nous par vos radios à galvaniser les acteurs sur les théâtres d’opération, à restaurer l’autorité de la République que les terroristes œuvrent à saper.

Pour cerner tous les angles de la crise, j’appelle nos stations à ouvrir leur rédaction à la diversité. Diversité de genre et de culture, mais aussi diversité éditoriale et de programmes pour mieux balayer un large spectre d’audience.

Maintenant plus que jamais, nos radios sont appelées à jouer tout leur rôle de rassembleur des communautés, afin de promouvoir un dialogue constructif en faveur de la paix, la cohésion sociale et l’unité du pays. Ce pouvoir, vous l’avez en raison de la portée étendue et de la vitesse de transmission de vos messages aux quatre coins du Mali sur des centaines de kilomètres, de la richesse et de la composition de vos auditoires respectifs. Aujourd’hui plus que tout, vos radios demeurent le moyen le plus puissant pour œuvrer à apaiser, à réconforter nos populations, pour contrer l’extrémisme violent et les conflits, en particulier dans des zones sensibles de nos régions du nord et du centre particulièrement exposées à cette réalité.

Faisons de nos radios des espaces de prolongement des débats du dialogue citoyen sur la question fondamentale qui préoccupe tout notre peuple, à savoir la Paix. Faisons de nos radios des studios de production de messages qui tendent à répandre la tolérance et aident à surmonter nos différences, afin de fédérer les communautés autour de l’essentiel, encore une fois qu’est la paix et le vivre ensemble.

Ne l’oublions pas, la radio a été depuis sa création, à l’instar de Radio Soudan jusqu’à l’ORTM de nos jours, un puissant instrument de formation de la conscience nationale, parce que ne l’oublions pas, la force de la radio permet d’agir sur la formation des opinions et les changements de comportements.
C’est à ce prix que les radios au Mali joueront pleinement leur partition totale et entière dans la symphonie de la guerre de l’information que nous menons depuis le début de la crise.

• Mesdames et Messieurs les hommes et femmes de radio,
• Chers auditeurs et auditrices,
• Mesdames et Messieurs,
• Chers journalistes,

Sur la plan national et en rapport avec notre riche expérience en matière de pluralisme radiophonique, je voudrais du haut de cette tribune de la Journée mondiale de la Radio, vous appeler à une réflexion profonde et urgente sur comment nous pourrions faire revivre, et renaitre de ses cendres, le regretté Festival biennal «Ondes de liberté», si cher à l’ancien Président de la République, Alpha Oumar Konaré, qui en fut, il faut le rappeler pour l’histoire, l’initiateur en 1997 et qui était devenu un rendez-vous incontournable sur le continent. Mon Ministère est interpellé autant que l’URTEL, l’UNESCO, la Maison de la Presse et ce qui reste encore de l’Institut Panos d’Afrique de l’Ouest.

Le Festival biennal « Ondes de liberté », avait bien permis d’initier une dynamique de circulation et d’échange des productions radiophoniques et de coopération entre radios de pays divers. Il avait réussi à encourager l’imagination créatrice, le talent et la qualité, la valorisation de la production des radiodiffusions d’Afrique.

Ce qui nous est demandé, c’est juste de nous mettre ensemble pour en définir les nouveaux contours et partenariats innovants à établir autour des radios à la notoriété établie comme RFI, la BBC, la Deutsche Wellé, la Voix de l’Amérique, Africa N°1, Radio Nederland, et s’ouvrir aux pays anglophones et lusophones du continent.

Le format du Festival serait gardé et qui s’articulait si bien autour des cinq volets, que je rappelle ici construits à travers :

• Un Colloque : espace d’échanges qui se voulait un lieu de réflexion et de débat.
• Une bourse d’échanges de programmes : où se côtoyaient journalistes, producteurs, réalisateurs, techniciens et animateurs ; elle fut une foire aux sons où les radios ont présenté et échangé leurs productions.
• Un concours radiophonique : qui à chaque édition, mettait aux prises les radios avec leurs productions portant sur le thème du festival.
• Un stand d’exposition : toujours très prisé par les participants, réservé aux organisateurs et partenaires qui souhaitaient y exposer leurs documentations, leurs technologies, ou tout simplement faire connaître leurs structures respectives.

Par anticipation, je voudrais en terminant mes propos demander aux radios et à leurs organisations faitières, de bien vouloir animer des débats divers et variés sur la thématique des élections législatives annoncées et autres consultations électorales décisives pour la stabilité de notre pays.

Le thème générique de ces débats radiophoniques pourrait ainsi porter sur « Radio et processus électoral au Mali » ; « Rôle et responsabilités des fédérations des radios dans la tenue des élections libres et apaisées » ; « Code de couverture des élections » ; « Radio et gestion des conflits postélectoraux » ; « Analyse du rôle des radios et des nouvelles technologies dans la proclamation des résultats » et enfin, « Femmes et élections ».

Voici le message fort que je voulais faire passer à l’occasion de cette 9ième Edition de la Journée Mondiale de la Radio.

Merci donc à toutes nos radios qui émettent dans nos langues nationales, qui ont rendu à nos populations de tradition orale, jadis frustrées et complexées par le mythe de l’écrit de la langue officielle, toute leur dignité, en rendant justice à la culture profonde de nos terroirs.

Vive la Journée Mondiale de la Radio !

Vive la Radio qui nous informe, forme, transforme et unit !

Vive l’oralité !

Je vous remercie.

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