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Dis-moi quel Bac tu as …

Tel Baccalauréat, tel pays ? Si c’est le cas, au Mali, rien ne va plus ! S’il est vrai que le problème de l’éducation n’est pas nouveau, les examens 2014 en dressent un tableau encore moins reluisant

 

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Depuis plusieurs années déjà, le Mali a l’un des taux de réussite au baccalauréat les plus bas de la sous-région. Avec un pourcentage de 12, 36% en 2012 et 13, 02 % en 2013, le baccalauréat est-il devenu plus difficile? Que non, du moins semble-t-il… C’est plutôt que ces chiffres reflètent le niveau réel des candidats. Alors, la parade a été trouvée: acquérir coûte que coûte les sujets et les (ou les faire) traiter et déverser tout cela sur la feuille le jour de l’épreuve. Succès assuré. En attendant, notre bac perd sa valeur, mais cela, personne, en tout cas pas les premiers concernés, ne semble s’en soucier.

Il y a à peine une semaine, le pays entier s’indignait devant la fraude massive à l’examen du DEF. Des sujets d’un examen national qui se vendaient comme des petits pains dans les cybercafés de la capitale malienne. Tous appellent à la sanction. Le ministre de l’Éducation annonce des décisions, des têtes tombent… Une solution pour calmer le jeu et non une solution pour résoudre le fléau.
Et voilà que ce matin encore, le baccalauréat commence sous les pires auspices. Des heures de retard pour les épreuves, des candidats paniqués, peu d’informations… ou plutôt une information: le bac a (aussi) fuité! Obligation pour les autorités de l’école de reprendre les sujets préparés et d’en proposer nuitamment de nouveau. Et les questions demeurent. De quel niveau de responsabilités émanent ces fuites? Un simple parent d’élève peut il se procurer ces sujets? Ou ce sont les promoteurs qui se procurent les sujets? Qui leur procurent ces sujets? La faute au ministère? Tout le monde est concerné, serait-on tenter de répondre. Car, à tous les niveaux, chacun joue une note dans cette cacophonie qu’est notre système éducatif aujourd’hui. Des promoteurs pour attire encore plus d’élèves dans leur établissement s’adonnent à toutes sortes de pratiques. Des parents d’élèves qui veulent des bacheliers à tout prix, sont prêts à mettre la main à la poche. Les surveillants avec des revenus “minables” vendent leur dignité en fermant les yeux pour une bouchée de pain. Des élèves sans aucune fierté dans l’accomplissement du travail bien fait, réclament même les sujets déjà traités.

Le CEPE ayant été supprimé du système éducatif malien, le diplôme d’études fondamentales est donc le premier diplôme, et s’il est acquis par la tricherie, imaginons quel genre de citoyens seront formés. Le problème est trop sérieux pour qu’on le laisse aux mains du seul ministère de l’Éducation nationale. Le gouvernement du Mali se doit de prendre des mesures drastiques pour rendre à l’éducation malienne ces lettres de noblesse. Lutter contre la corruption doit commencer par l’éducation car c’est dans ses laboratoires que nous façonnons le Malien de demain. Comme le dit Thomas Sankara dans l’un de ces discours “Est ce que vous voulez que nous maintenions dans notre administration des fonctionnaires pourris, Non, alors il faut les chasser, nous les chasserons…”. Si nos dirigeants pouvaient faire de ces phrases leur cheval de bataille, nous aurions une administration saine, des fonctionnaires dignes et des élèves studieux, donc des examens sans fraude.

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