Le Parti de l’honorable Soumaïla CISSE, l’Union pour la République et la démocratie, URD, menace de suspendre sa participation au Dialogue politique inclusif. Dans une correspondance adressée, ce mardi, au Président du Comité national d’organisation du Dialogue politique inclusif, l’URD proteste et dénonce les démarches qu’elle juge confuses et non inclusives dans les préparatifs de cet important rendez-vous pour la nation.
Le Parti de la poignée main « proteste avec véhémence contre les initiatives décousues, unilatérales et non inclusives qui sont de nature à amplifier la confusion et la méfiance des acteurs sur le format du Dialogue tel que mis en œuvre depuis son initiation ».
Pour Soumaïla CISSE, Président de l’URD et chef de file de l’Opposition, l’inclusivité tant prônée a perdu son sens avec les annonces successives de refus de participer exprimé par plusieurs partis et regroupements de partis.
Aussi, en attendant la clarification de l’approche globale et inclusive du Dialogue politique inclusif, son Parti, l’URD, se réserve le droit de suspendre sa participation au processus pourtant exigé, en son temps, par lui-même Soumaïla CISSE, Tiébilé DRAME et d’autres leaders de l’Opposition. D’ailleurs, Tiébilé rappelait, lors de la journée de réflexion sur les TDR du Dialogue politique inclusif organisée par la dissidence du FSD dont il est membre : « l’idée d’un dialogue national pour baliser le chemin de la sortie de la crise est venue du FSD. L’idée d’un accord politique est venue du FSD. C’est le FSD qui a fourni les éléments d’un accord politique dès le 20 avril. La paternité du dialogue politique revient au FSD ». Mais, en janvier, lors de sa présentation de vœux aux militants de son Parti et à la Nation, Soumi prônait déjà un dialogue national.
En plus de l’URD, c’est aujourd’hui une bonne quinzaine de partis qui a annoncé son intention de boycotter le Dialogue politique inclusif pour diverses raisons. Il s’agit de : CNID FASO YIRIWA TON, MPR, FARE AN KA WULI, RDPM, SADI, CNAS FASO HÉRÈ, MODEC, FAD, L’ADEPM, MONADE FASO GNETA, CRAJ FASO GNETA.
Selon le Président de l’Alliance démocratique du peuple malien, Aboubacar Sidiki FOMBA, ces partis politiques réclament un Dialogue national refondateur, inclusif, franc et souverain. Tandis que le Président IBK a été clair dans son interview ce mercredi : « il ne s’agira pas d’une conférence nationale souveraine ».
Autant dire que les divergences de fond sont abyssales entre le Gouvernement et certains acteurs politiques qui attendent de ce Dialogue politique inclusif l’occasion de faire un diagnostic sans complaisance de l’ensemble des segments de la société, pour un nouveau départ.
À propos de la confusion que dénonce l’URD par rapport aux initiatives décousues, il faut y ajouter la cacophonie ambiante où le Président met en garde : « il ne s’agira pas d’une conférence nationale souveraine » ; alors que son Premier ministre y fait allusion : « ce dialogue est à mon humble avis l’initiative politique la plus importante de notre pays depuis la Conférence nationale de 1991 et que le ministre des Affaires étrangères en rajoute à l’embrouillement : « depuis la conférence nationale de 1991, le pays n’a pu eu un tel moment de se pencher ensemble sur les crises de notre pays, de faire des diagnostics, de proposer des solutions ». Doit-on comprendre qu’il sera permis de perler de tout, excepté des institutions de la République, en particulier du Président de la République dont les pouvoirs font de plus en plus jacasser dans certains cercles politiques? Ce Dialogue politique inclusif ne s’annonce pas comme une sinécure.
PAR BERTIN DAKOUO