Le Premier ministre, Boubou CISSE, a présidé le samedi dernier, au Centre international de conférence de Bamako (CICB), l’atelier national de réflexion portant sur la contribution de la société civile au Dialogue politique inclusif. Pour beaucoup, l’enjeu de ce dialogue est d’apaiser la situation dans le pays en proie à des nombreuses difficultés financières, sécuritaires et politiques.
La cérémonie d’ouverture de la rencontre tenue, les 7 et 8 de ce mois, a été marquée également par les interventions du Président du Conseil national de la société civile, du ministre des Réformes institutionnelles et les relations avec la société civile, Amadou THIAM, et les mots du Premier ministre.
C’était dans la grande salle du CICB prise d’assaut par diverses organisations de la société civile venues de différents horizons du pays. L’objectif de la tenue de ces journées était de préparer la contribution de la société civile, en prélude au dialogue politique inclusif.
Selon Mme DJIRE Mariam DIALLO, Maire de la commune III, l’organisation de cet atelier témoigne de l’engagement des autorités du pays de tenir un dialogue qui sera le point de départ De l’apaisement souhaité et tant attendu.
A sa suite, le Président du Conseil national de la société civile, Boureima Allaye CISSE, sans complaisance, a dressé un tableau peu reluisant de la situation de façon générale. Selon lui, la corruption liée à la mauvaise gouvernance, l’incapacité de l’État à assurer la sécurité de sa population, ainsi que l’injustice, sont autant de problèmes et difficultés qui sont en train de compromettre le développement.
«L’insécurité sévit dans 08 régions du Mali sur 10», a affirmé M. CISSE avant de reprocher au le gouvernement de privilégier, jusqu’ici « une réponse sécuritaire qui ne permet pas à l’État de réinvestir l’ensemble du territoire et continue à accentuer le divorce avec la population ».
Pour lui, l’État a failli à s’organiser. Il n’a pas pu structurer ses interventions, hiérarchiser ses priorités. Aussi, se plante-t-il, dans la restauration de son autorité, avec uniquement une question de maintien d’ordre. Elle dépend également, pense le président CISSE, de la capacité de l’État de mettre en œuvre les programmes efficaces dans les domaines de la justice, de l’éducation, de la santé, afin de démontrer son utilité et son impartialité.
S’agissant du dialogue tant attendu par des acteurs, la société civile se réjouit de sa programmation. « En vue de la préservation de la paix et de la quiétude sociale gages de tout développement, il importe plus que jamais de poser l’ensemble des problèmes sur la table afin d’en faire un sujet global dans un cadre plus inclusif », a indiqué Boureima Allaye CISSE.
En associant les partenaires sociaux aux réformes envisagées, il résulte de la conviction de la société civile qu’un consensus est nécessaire entre les principaux acteurs pour résoudre les questions économiques et sociales importantes, promouvoir la bonne gouvernance.
Et, l’objectif ultime que la société civile assigne au dialogue est l’instauration d’un climat social apaisé, afin d’apporter de soutien nécessaire aux mesures politiques, économiques et sociales.
De même, pour le ministre Amadou THIAM, l’atelier de la société civile marque une étape importante du processus de consultation des forces sociales en vue d’une contribution soutenue de celles-ci aux débats politiques inclusifs.
« La résolution des problèmes dont souffre notre pays, à savoir la dégradation continue des conditions de vie de la population, la perte de la confiance des citoyens à l’égard des Institutions de la République et de la classe politique, les graves violences occasionnées par les conflits communautaires passe par le dialogue de tous les fils et filles », est convaincu le ministre THIAM.
Selon lui, le dialogue politique inclusif est apparu nécessaire pour les forces vives de la nation et les pouvoirs publics.
Abondant dans le même sens, le Premier ministre a ajouté que la crise multidimensionnelle du pays impose à tous les acteurs un dialogue fécond ; afin de relever les multiples défis.
Par Sikou BAH