Le Dialogue inter-Maliens ratisse large dans son sillage, y compris dans les rangs d’anciens présidents de la République. Sur le sujet, on n’a entendu ni Alpha Oumar Konaré ni Bah N’Daou, deux des trois chefs d’Etat encore vivants, se prononcer.
En revanche, Dioncounda Traoré, l’ancien président par intérim sous la Transition de 2012, n’est pas resté en marge de l’événement. Il s’est visiblement senti obligé par son statut et ne s’est pas limité à l’honorer par sa présence. Il s’en est donné à cœur joie en présentant le nouveau processus inter-Maliens comme un cadre incomparable de réconciliation par le langage de vérité entre concitoyens d’un pays. De quoi justifier sa participation à un événement pourtant massivement boycotté par les acteurs publics, y compris par sa propre famille politique. Et pour cause : les camarades de l’ancien président de l’Adema – Pasj considèrent comme une compromission la caution d’un Dialogue instrumentalisé à des fins pouvoiristes ainsi que des dérives anti-démocratiques ayant prévalu à son organisation alors qu’il est crédité de vertus pacifistes par l’ancien président par l’intérim.
IBA N’Diaye se démarque de l’URD
En tant qu’acteur du Mouvement démocratique malien, l’ancien maire du District de Bamako n’a pu se retenir de se positionner par rapport à la question qui polarise les opinions au Mali. Il a été notamment aperçu, il y a quelques jours, en train de formaliser son adhésion à la cause des partis politiques acquis à la fin de la Transition. En apposant sa signature au document Le célèbre vice-président de l’Urd marque en même temps une hostilité à la suspension des activités politiques et manifeste ainsi qu’une solidarité envers leur appel au de retour à l’ordre républicain. Droit dans ses bottes et fidèle à ses convictions de démocrate, Iba N’diaye transgresse également les consignes de son parti, l’URD, avec lequel il ne partage sur la question que la dénonciation du décret de suspension des activités des partis politiques et association à caractère politique. Il est par contre un droit vigoureusement opposé à ses camarades sur la participation au Dialogue.
Le train reprend silencieusement service
Après plusieurs mois d’absence sur les rails son tronçon habituel, le train voyageur s’est finalement remis de sa longue agonie. Il s’est relevé de son alitement, la semaine dernière, sans les tambours et trompettes qui avaient coutume d’accompagner le moindre mouvement de l’unique locomotive en activité. La déconvenue est passée par là et a dû imposer plus de modestie à ceux qui revendiquaient fièrement la maternité de la reprise ferroviaire avant d’être rattrapés par le saupoudrage. En cause, l’état défectueux des rails que n’a pas pris en compte l’entreprise ou la manœuvre de réhabilitation du trafic. Le hic est que ce qu’il convient d’appeler nouveau scandale du train est traité différemment d’autres affaires beaucoup moins scabreuses ou qui le sont tout autant. En effet, ce sont des milliards de nos francs qui ont été consentis au détour de la satisfaction d’une demande expresse des populations riveraines du chemin de fer en première région et qui sont passés par perte et profit sans un responsable pour répondre du gâchis.
Rassemblées par la Rédaction