Au cours de sa tournée au Nigéria, au Bénin et au Burkina Faso, le président intérimaire, Dioncounda Traoré, a eu avec ses hôtes de longs entretiens en tête-à-tête d’où rien n’a filtré. Mais au regard du contexte dans lequel celle-ci s’est déroulée (élection présidentielle au Mali et promotion du capitaine Amadou Haya Sanogo, chef des mutins putschistes du 22 mars 2012 au grade de Général de corps d’armée) on peut deviner que ces deux sujets étaient au cours des échanges.
A l’étape de Ouagadougou, la presse burkinabé, venue nombreuse à la rencontre de Dioncounda, l’a interpellé sur les motivations qui ont prévalu à la promotion accordée au capitaine Sanogo. Celle-ci était-elle opportune? Ne constitue-t-elle pas un cadeau empoisonné légué à son successeur ?
Réponse du président de la transition : » Le Mali revient de loin. Il a subi de dures épreuves. Il a besoin de paix, d’unité, de réconciliation, de stabilité. Les auteurs du coup d’Etat militaire du 22 mars 2012 ont reconnu leur erreur et demandé pardon à la nation. Il faut donc tourner cette triste page de notre histoire et aller vers le pardon. Celui qui ne sait pas pardonner ne peut construire l’avenir.
Voilà pourquoi j’ai pris cette mesure qui, après tout, n’est pas sans précédent.
En outre, en agissant de la sorte, je pense que je soulage le président élu d’un dossier bien moins important que ceux auxquels il doit s’atteler en priorité : la négociation d’une paix durable au nord du pays, la restauration d’un climat de confiance, la remise en marche de l’économie nationale, la prise en charge des préoccupations urgentes de la population« .
Et pour conclure : « Nous avons besoin que vous nous aidiez à tourner la page. Et non à continuer à remuer le couteau dans la plaie « .
Quant à ce qu’il va devenir à la fin de la transition qui se dessine, Dioncounda a indiqué qu’il appartient à Dieu d’en décider mais qu’en tout état de cause, il reste un militant des causes et des valeurs pour lesquelles il s’est toujours battu : la liberté, l’indépendance des peuples, la démocratie, les droits de l’homme, le progrès social.
Saouti HAIDARA
Source: L’independant