Le lundi 19 Mars 2018 à 17 heures, le président Ibrahim Boubacar Kéita dit IBK a reçu à Koulouba une forte délégation de la diaspora malienne conduite par son président Habib Sylla. Des hommes et des femmes sont venus de partout pour assister à l’inauguration de la Maison des Maliens de l’extérieur qu’il vient de leur offrir, en prélude à la tenue de la 14ème session ordinaire du Conseil d’administration du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur. Le président Sylla en a profité pour le remercier et l’assurer de son soutien personnel et de celui de la diaspora. Quoi de plus normal ! Ce faisant, il ne fait que s’acquitter d’un devoir de reconnaissance.
Cependant, l’acte doit être remis dans son contexte pour éclairer les lanternes.
LE SENS D’UN APPEL EN FAVEUR D’IBK
Le HCME est certes une association apolitique qui ne prend pas part au débat politicien, mais nul n’ignore que ses principaux responsables sont et restent depuis sa création des acteurs sollicités par les politiciens avertis, à la recherche de financements pour leur campagne et de voix pour se faire élire. Ainsi, tous les présidents élus au Mali depuis 1992 l’ont été avec l’appui des Maliens de l’extérieur qui les ont accompagnés : Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Touré, puis IBK. Dans le Mali d’aujourd’hui, la plupart des hommes politiques affichent malheureusement plus de prétentions personnelles que d’ambitions pour le pays, et veulent être rapidement quelqu’un en oubliant qu’on ne se précipite pas pour devenir le président de la république, qu’on doit se préparer à occuper cette haute et honorable fonction. Ce que beaucoup ne savent pas, c’est qu’IBK est d’abord un malien de la diaspora, donc l’un des nôtres et qu’il a pris le temps nécessaire à la préparation. En effet, après avoir vécu des dizaines d’années en France, il était avec nous au moment de la rédaction des textes fondateurs du HCME en 1991. Il était encore avec nous lorsqu’il était ambassadeur du Mali en Côte d’Ivoire ; il est resté avec nous en devenant ministre, premier ministre, président de l’Assemblée Nationale. Très peu d’hommes (politiques) sont capables d’une telle clairvoyance et d’une telle fidélité !
Tout le monde l’a vu mener une opposition loyale face à ATT, sans insultes et sans incitation à la désobéissance civile. Par la suite, le candidat a mené une campagne électorale responsable en 2013. Depuis son élection, la diaspora malienne est à l’honneur, obtenant en moins de cinq ans ce qu’elle réclame depuis 1991 : recadrage des missions diplomatiques et surtout consulaires autour des préoccupations de nos compatriotes dans les pays d’accueil, implication effective du HCME et de ses démembrements dans le processus décisionnel pour toutes questions relatives à la diaspora, adoption de la politique nationale de migration et sa mise en œuvre, construction de la Maison des maliens de l’extérieur, projet de création d’une Banque des maliens de l’extérieur, distinction honorifiques pour les plus méritants, etc. IBK a pour la diaspora une oreille attentive et fait preuve d’une grande sollicitude à son endroit. On sent qu’il connaît la matière et les hommes. Les Maliens de l’extérieur ont été particulièrement sensibles à la prise en compte de leur toute première doléance de 1991 dans le projet de réforme constitutionnelle, à savoir leur représentation au Parlement. Pour la diaspora, il y a IBK et les autres parce qu’il a du respect pour nous et ne nous traite pas en simple bétail électoral ! On n’est pas l’ennemi de sa marâtre, mais lorsque celle-ci est en lutte avec la maman, le choix est vite fait.
LES MALIENS DE L’EXTÉRIEUR SONT DES CITOYENS
À PART ENTIÈRE ET ILS SONT LIBRES DE LEUR CHOIX
Les Maliens établis à l’extérieur donnent beaucoup au pays sans réclamer bruyamment, parce qu’ils n’ont d’autre prétention que celle de servir et de se rendre utiles. Les transferts financiers en direction du Mali par les voies officielles en 2017 s’élèvent à 497 Milliards de F CFA. Pourtant, ce ne sont pas les opérateurs économiques de la diaspora qui bénéficient des exonérations ou des marchés publics, avec tous les trafics qui vont avec sous l’œil parfois bienveillant de politiciens aux petits pieds et à l’esprit étroit. Habib Sylla est le 3ème président du HCME en 27 ans d’existence. Elu en 2009, il a connu cinq ministres des maliens de l’extérieur entre 2009 et 2013. Depuis l’élection d’IBK, le département est plus stable et c’est sous IBK que le président Sylla a reçu sa première médaille au Mali. Les Maliens savent-ils que face aux lenteurs de décaissement du Trésor malien, Habib Sylla a préfinancé les primes des Aigles du Mali lors de la CAN 2012 au Gabon, en sortant de sa poche plus de Huit Cents Millions (800.000.000) F CFA? Il a également fait mobiliser près d’un Milliard (1.000.000.000) F CFA par la diaspora sous la transition comme contribution à l’effort de guerre. Il a ouvert la quête avec une contribution personnelle de Cent millions (100.000.000) F CFA, sans recevoir ne serait-ce qu’une lettre de remerciement des officiels maliens. Est-ce croyable ? Si le président de la fédération de foot-ball Kola Cissé est décédé, les ministres en fonction à l’époque des faits sont toujours vivants.
Habib Sylla peut donc parler et il l’a fait avec son cœur, avec la sincérité qu’on lui connaît pour témoigner de la reconnaissance à un homme qui n’a ménagé aucun effort pour assurer le confort et la promotion de la diaspora malienne. IBK est sans ruse, sans malice et sans frilosité. Le président Sylla est un homme libre et indépendant qui dit merci sans se préoccuper de savoir ce qu’en pensent les autres. Chaque président de Conseil de maliens est libre de se déterminer, de faire un choix. Il n’y a donc pas de quoi claironner ! Oui, IBK est un homme de conviction et de parole qui a le sens de l’amitié. Habib Sylla pour ceux qui le connaissent, est un homme direct qu’on ne peut ni acheter, ni intimider et certains hommes politiques l’ont déjà appris à leurs dépens. C’est peut-être cela qui dérange. Beaucoup ont bénéficié de ses largesses à Libreville et à Bamako et, s’il tenait une comptabilité, même les experts se perdraient en conjectures car la liste est très longue et les montants souvent effarants. Comme l’attaquer de front serait suicidaire, on laisse cette tâche aux lampistes et aux seconds couteaux, mais il n’en a cure. Tous ceux qui sont venus à Bamako pour l’inauguration de la Maison des Maliens de l’extérieur ont été des témoins émerveillés. Comme ils ne doivent rien aux intrigants de service, ils ne seront ni ingrats, ni frileux, ni intimidables. La peur appartient plutôt à ceux qui vivent accrochés aux intrigues et aux mamelles de la république.
Celui qui est sur le dos de l’éléphant ne craint pas la rosée. IBK OYÉ !
Mahamadou Camara
Ancien Secrétaire Général et Président de l’association des cadres maliens en Côte d’Ivoire (1992-2000) – Ancien commissaire aux comptes et Vice-Président du Conseil de Base des Maliens de Côte d’Ivoire (1997-2012) – Ancien membre du Conseil Economique, Social et Culturel (2009-2014).
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