« Une alliance philistine: L’islam et le Vatican » titre un site américain pourtant conservateur.
Le forum Catholique/Musulman vient de se terminer, et un dernier compte rendu a été publié sur le thème « travaillons ensemble pour servir les autres », au milieu de nombreuses critiques aussi stériles que mésinformées.
La raison, bien entendu, est l’apparente passivité du Vatican face à l’intolérance de l’islam envers la chrétienté, l’interdiction de construire ou rénover les églises en terre d’islam, et l’accélération du nettoyage « ethnique » si l’on peut dire, car l’ethnie n’est pas en cause, des chrétiens de leurs terres ancestrales au Moyen orient.
Une petite mise au point préalable s’impose.
- La première, je suis juif, de l’espèce très précise que décrivait De Gaulle dans sa conférence de presse du 27 novembre 1967. Juif et pro-israélien sans concession.
- La seconde, je tient pour une erreur politique la séance photo à laquelle le pape s’est soumis lors de son dernier voyage en territoires disputés, lorsqu’on le voit prier devant un bout du mur de séparation. Car ce mur de séparation trace une ligne de vie : cette barrière de protection interdit l’infiltration des terroristes et sauve des vies. Le Pape devrait à ce titre en louer l’édification, mais à minima, ne pas la déplorer.
Ces remarques étant faites, je trouve déplacé et inadéquat de tirer sur le Pape concernant ce dernier dialogue inter-religieux avec l’islam.
Une source que je ne peux citer parce qu’elle n’est pas autorisée à parler officiellement sur le sujet me disait : « le Vatican n’a aucune illusion sur les musulmans, mais [il] cherche à garder des liens officiels au cas où cela peut aider d’une manière où de l’autre ».
C’est aussi mon avis.
Ma source ajoute : « le pape François ne peut qu’émettre des souhaits et rappeler certains devoirs aux musulmans, il n’a pas de moyens d’action sur le terrain, sinon la bonne volonté et le courage de membres des communautés. »
C’est encore mon avis, et je vais plus loin.
Si le Vatican décidait de prendre l’islam de front, de le dénoncer, que se passerait-il, qu’est-ce qu’il accomplirait ?
A-t-il une armée pour combattre ? Non.
A-t-il le moyen physique et concret de protéger les Chrétiens ? Pas plus.
Les islamistes se vengeraient-ils sur les Chrétiens déjà malmenés ? Je vous laisse imaginer la réponse.
Cela améliorerait-il leur sort en Egypte et ailleurs en Afrique musulmane ? On peut douter.
Le Vatican a-t-il des options pour éviter les massacres en cours en Irak ? Je n’en vois aucune, et les frêles bombardements alliés eux-mêmes sont un saupoudrage que tous les stratèges militaires ont dénoncé.
Peut-on imaginer le Pape disposant d’options qu’il n’utilise pas ? Soyons sérieux.
C’est pourtant très précisément ce que la critique sous entend.
L’on pourra également se demander où se trouve la frontière entre le religieux et le politique, dans le cas des problèmes que le Vatican doit affronter avec l’islam.
Quelle est la marge de manœuvre politique du pape ? Que pourrait-il faire ou dire qu’il ne fait pas ?
Voilà les vraies questions.
Alain-René Arbez écrivait sur Dreuz qu’un peuple qui n’a pas les moyens de se défendre est voué à disparaitre.
Comment douter sans nier la réalité. Et comment ne pas comprendre cette problématique ?
Souvenez-vous, Benedict XVI, s’exprimant sur l’islam dans son discours à l’université de Regensburg (Ratisbonne en français) le 12 septembre 2006, citait une remarque (défavorable à l’islam) de l’Empereur byzantin Manuel II Palaiologos (Manuel II Paléologue) au 14e siècle.
Qu’a accompli ce discours ? Les décapitations de Chrétiens se sont-elles interrompues ?
L’arrivée au pouvoir des Frères musulmans en Egypte en 2012 a été suivie d’une vague de recrudescence christianophobe, d’humiliations et de massacres contre les coptes sans précédent.
Une des déclarations finales de ce dernier forum Catholique/Musulman qui a duré trois jours a été : « il n’est jamais acceptable d’utiliser la religion pour justifier les actes de terrorisme, l’oppression, la violence contre des personnes innocentes, les persécutions, la désacralisation de lieux sacrés, et la destruction de l’héritage culturel. »
Source: dreuz.info