Au-delà de toute considération partisane, les maliens ont compris que le dialogue national est une tribune pour se dire les 4 vérités et faire des propositions pour l’avenir de leur pays.
Les assises du dialogue national inclusif se sont tenu les 9 et 10 octobre 2019 à Bamako et à l’intérieur du pays. Selon le comité national d’organisation du Dialogue, les travaux se sont déroulés dans 605 des 611 Communes prévues sans incident. La majorité, la société civile, le secteur privé et une partie de l’opposition y ont participé avec succès. Certaines formations de l’opposition qui avaient refusé de participer aux assises sous prétexte que le dialogue n’a pas été organisé à leur convenance, ont fini par prendre le train en marche. Il s’agit des partis de la Cofop. Le parti Sadi, et certains partis membres du FDS dirigé par Soumaila Cissé, chef de file de l’opposition, inspirateur dudit dialogue, ont brillé par leur absence. A ce niveau, il y a eu déphasage entre les responsables de ses partis et certains militants. Ces derniers ont bien participé aux assises arguant que le dialogue national va au-delà des formations politiques et que « c’est du Mali qu’il s’agit, c’est l’avenir du Mali qu’il s’agit ».
Ce qu’il faut surtout retenir, aujourd’hui, la tenue du dialogue est une nécessité absolue. La construction d’un horizon commun d’un nouveau Mali n’appartient pas seulement aux politiques, elle appartient à tous les citoyens et demande la mobilisation de tous les citoyens. Le dialogue national aurait dû avoir lieu depuis longtemps eu égard aux problèmes multiformes que le pays connait. Depuis 2012, on est dans une instabilité constitutionnelle et institutionnelle permanente.
Notre pays vit, ces derniers temps, des phénomènes inquiétants, que l’Etat n’arrive pas à juguler, c’est pourquoi l’opposition ferait mieux de participer et d’apporter ses solutions surtout que le train s’arrêtera à la gare suivante pour les assises de Bamako.
Ce qu’il faut surtout retenir, le boycott du dialogue national par certains opposants n’a atténué en rien sa tenue et son utilité. Ne pas participer à une discussion portant sur les questions brulantes de la nation, est un droit. Aussi, le boycott est une forme de participation au dialogue national. Pour un observateur, « Il faut laisser les gens libres de choisir sur la pertinence d’une politique de la chaise vide, au regard des enjeux des discussions programmées ».
Il faut, cependant, bien comprendre, qu’en boycottant le dialogue, les partis et associations concernés laissent le champ libre à ceux qui ont participé et n’ont plus droit à la parole sur les questions de reformes.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les décisions qui en seront issues sont appelées à «engager tous les fils et filles du pays ».
Les deux jours de travaux ont permis aux participants de discuter sans complaisance de toutes les thématiques qui s’offrent à nous dans le domaine politique, économique, social et surtout dans le domaine du vivre ensemble, les questions de paix et de sécurité.
La leçon à tirer est que toutes les forces vives du Mali, au-delà des considérations d’appartenance à une formation politique, à une corporation, à un syndicat, ont mis leurs divergences pour parler du Mali, parler des problèmes du Mali et donner des pistes de solutions.
Mamadou Sidibé
Arc en Ciel