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Dialogue inter-maliens : Quels enseignements pour les femmes à Bankass ?

Du 13 au 14 avril 2024, les 12 communes du Cercle de Bankass ont toutes participé aux travaux de la phase communale du Dialogue inter-maliens initié par les plus hautes autorités de la Transition. A ce grand rendez-vous national d’échanges et de discussions pour la paix et la réconciliation nationale, les femmes rurales des localités de Bankass n’ont pas été exclues. Leur inclusion et participation leur ont fourni des enseignements que nous présentons dans ce reportage.

Fixés entre 50 à 100 pour chaque commune, la commune rurale de Bankass était à 70 participants réunis, selon le Maire Allaye Guindo, pour discuter des cinq thématiques du dialogue: la Paix, la Réconciliation nationale et la Cohésion sociale, la Politique institutionnelle, l’Economie et le Développement Durable, les questions Sécuritaires et de Défense, la Géopolitique et l’Environnement international.

Les femmes ont fait entendre leur voix

Près d’une décennie, le cercle de Bankass est affecté par l’insécurité et des conflits entraînant des déplacements de femmes et d’enfants avec l’aggravation de leurs vulnérabilités et des violations fréquentes de leurs droits.

La participation des femmes des localités de Bankass au Dialogue inter-maliens a répondu au déficit de prise en compte de leurs préoccupations légitimes en tant que premières victimes de cette insécurité. Pour Mme Madina GUINDO, Présidente de la Cafo de Bankass, « les femmes ont beaucoup plus à dire sur l’insécurité que les hommes ». A l’entendre, après avoir rencontré des hommes armés au cours de la quête du bois en brousse, les témoignages des femmes sont souvent considérés comme « de simples paroles de femmes» jusqu’à ce que le drame survienne. C’est pourquoi selon elle, « le Dialogue inter-maliens était un cadre idéal pour les femmes de dire tout ce qu’elles vivent au quotidien à cause de l’insécurité » bien qu’elle aurait souhaité plus de femmes dans les travaux du Dialogue dans leur cercle.

Le rôle des femmes en tant que facilitatrices de paix reconnu par la communauté

Les hommes leaders communautaires à Bankass ont reconnu le rôle essentiel des femmes dans la construction et le maintien de la paix et du vivre ensemble. Le Chef de village de Bankass M. Seydou Guindo a apprécié à sa juste valeur l’implication et la participation des femmes aux différentes phases du dialogue inter-maliens grâce, notamment « à leur bon sens de pouvoir régler des choses que les hommes ne peuvent pas souvent ».

Mamoudou Guindo, Président des Jeunes de Bankass estime que les femmes peuvent jouer un rôle positif dans l’apaisement de cette crise quand elles se donnent à fond. Chose qu’elles ont, elles-mêmes reconnu et démontré, selon lui, lors du dialogue.

Nécessité de se mettre ensemble pour peser sur les décisions

En outre de l’insécurité, Mme Guindo Diarah Cissé de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille a souligné que d’autres questions notamment relatives aux conditions des femmes, la vie des déplacées, la vulnérabilité des femmes ainsi que l’insertion socioprofessionnelle des femmes surtout celles qui sont victimes de violences ont également été abordées lors de ce dialogue.

Au-delà du dialogue inter-maliens, les femmes de Bankass se sont invitées à avoir confiance en elles-mêmes d’abord, se soutenir mutuellement même pour les postes électifs, ensuite montrer cet exemple de solidarité féminine au reste du Mali et du monde.

Sur la richesse de cette expérience, Mme Madina Guindo, Présidente de la Cafo à Bankass dit avoir appris beaucoup de choses à travers sa participation au Dialogue inter-maliens. Selon elle, ces expériences lui serviront d’abord en tant que femme, leader féminine et représentante d’organisation de femmes engagées pour la cause des femmes.

Le Président des Jeunes de Bankass, Mamoudou Guindo s’est réjoui que ce dialogue ait été un déclic pour la prise de conscience des femmes de Bankass qui se sont suffisamment manifestées au Dialogue pour leur propre émancipation. Selon Mamadou Guindo, les femmes ont appris la nécessité de se mettre ensemble pour peser sur les décisions leur concernant.

Nos tentatives pour en savoir plus du côté de Mme Safiatou Togo, représentante des femmes déplacées de Bankass au Dialogue sont restées vaines.

Issa Djiguiba

« Ce reportage est publié avec le soutien de Journalistes pour les Droits Humains (JDH) au Mali et NED ».

Source: Le Pays
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