Alors que l’idée de dialoguer avec les leaders Jihadistes maliens pour mettre fin à l’hécatombe des attaques terroristes contre les FAMa et leurs alliés ainsi que les populations civiles fait du chemin après la détenue du Dialogue national inclusif (DNI) en décembre 2019; force est de constater que cette démarche fait toujours l’objet de rejet de la part de certains de concitoyens et de certains partenaires du Mali. C’est le cas du doyen Bemba DIALLO. Dans une tribune transmise à notre rédaction, ce retraité met en garde les autorités contre une telle initiative qui, de son avis, risquerait de profiter à l’ennemi. Car, pour lui, il ne doit jamais y avoir aucune différence entre Iyad, Amadou KOUFA et les autres Jihadistes. De son avis, ils doivent être traités de la même manière que leurs complices étrangers à partir du moment où ils n’ont pas hésité à retourner leurs armes contre les populations maliennes, à partir du moment où ces criminels ont les mains souillées de sang malien. Nous vous proposons sa sa tribune.
«Maliennes, Maliens, vouloir dialoguer avec les Jihadistes aujourd’hui équivaudrait à un acte de suicidé pour notre pays
En effet, bien avant 2012, à cause de la non-gouvernance et de la mauvaise gouvernance, le Mali a fait l’objet d’attaques meurtrières perpétrées par les forces étrangères dites Jihadistes et leurs complices locaux qui, pour certains, étaient en quête de territoire pour s’implanter et, pour d’autres, pour imposer à notre peuple leur conception de l’Islam.
Il faut dire que toutes les forces du mal ont été aidées en cela par certains Maliens qui ont préféré trahir leur patrie pour se mettre au service des envahisseurs.
Cette agression génocidaire et raciste, qui est dirigée contre notre Nation, est loin d’avoir, contrairement à ce que beaucoup d’entre nous pensent, un rapport avec l’Islam.
Des émissaires biens préparés et biens inspirés venant du Moyen-Orient, du Pakistan, du Bangladesh et même de l’Afghanistan, ont, bien avant 2012, sillonné notre pays en toute liberté et de long en large, sans que nos Autorités ne se doutent de rien et sans chercher à comprendre les vraies motivations de ces déplacements d’étrangers sur notre territoire. On pouvait les rencontrer partout, dans les mosquées, les villages les plus reculés et même dans le désert.
Quand on pense aux multiples problèmes que ces gens ont chez eux, problèmes de surpopulations, de terre, de calamités naturelles, de guerres, on comprend alors qu’ils peuvent chercher ailleurs ce qui leur manque chez eux.
Nous Maliens, bénéficiant de vastes étendues de terre, de ressources naturelles, de cours d’eau et bien d’autres, nous n’avons pas toujours conscience des faveurs que la nature nous a faites, et que ces dons de la nature peuvent faire l’objet de convoitise par d’autres moins nantis.
Nos agresseurs d’aujourd’hui, AQMI, État islamique, Al Mourabitine et même le Polisario, ont largement profité de cette situation pour agresser notre pays, le Mali, aidés en cela par des guides locaux, principalement Ansar Eddine de Iyad Ag GHALI, et son homme de main, Amadou Koufa.
Il faut reconnaître que dans leur guerre d’occupation, il y a aussi un caractère raciste. Dans notre sous-région, leurs attaques visent seulement les États dirigés par des Noirs, les autres sont épargnés. Cela a une signification, à leurs yeux : le Noir, esclave de toujours, ne peut et ne doit pas diriger un État où vit ne serait-ce qu’un seul descendant des Berbères.
En ce qui concerne Iyad Ag GHALI, il doit tout au Mali. Il a bénéficié de tout ce qu’on peut attendre de son pays, ses études, les fonctions qu’il a occupées dans l’Administration et les Cabinets ministériels, présidentiels.
C’est de son poste diplomatique de la Mecque, disposant des fonds et moyens de l’État du Mali, des privilèges qui lui conféraient son statut de diplomate, qu’il a préparé son projet de conspiration contre notre Nation. Il s’est tissé des relations de toutes natures, avec les États du Proche et Moyen-Orient, lever des fonds pour ses futures activités subversives, nouer des accords avec des mouvements terroristes en gageant notre pays au regard de l’étendue de son territoire, de ses énormes potentialités, surtout son pétrole.
Une fois les conditions de son projet machiavélique de destruction du Mali réunies, Iyad est passé à l’action, facilité en cela par les Autorités maliennes elles-mêmes à cause de la Non-Gouvernance et de la mauvaise gouvernance.
D’un sadisme inégalé, il n’hésite pas à retourner son arme contre son peuple qui l’a vu naître.
Ensemble avec ses complices Jihadistes étrangers, ils organisent des attaques meurtrières contre les populations à mains nues, contre les FAMa.
Que les Maliennes et Maliens ne s’y trompent pas : cet homme, qui a dans sa bouche la religion, n’est qu’un prétexte, ses ambitions sont ailleurs.
Selon ses plans monstrueux, il commença sa subversion au Nord du pays par des assassinats, des prises d’otages.
Ensuite, il a décidé d’étendre ses activités meurtrières vers le Centre du Mali et la région de Ségou, voire sur toute l’étendue du territoire. C’est justement à cette fin qu’intervient son supplétif Amadou Koufa. Dans son rôle éminemment subversif, ce dernier était chargé de créer de toutes pièces les conflits intercommunautaires que notre pays n’avait jamais connus auparavant.
Au centre, c’est les Dogons qu’on a opposés aux Peulhs, et vers Ségou, des chasseurs Donso contre les Peulhs comme si une administration d’État n’avait jamais existé en ces lieux parce que tout cela se passe au vu et au su des responsables administratifs.
Iyad et Amadou KOUFA sont deux criminels assoiffés de sang dont l’intention réelle est de disloquer toute une nation, anéantir un pays qui les a vus naître.
A partir du moment où ils n’ont pas hésité à retourner leurs armes contre les populations maliennes, à partir du moment où ces criminels ont les mains souillées de sang malien, en tout état de cause, ils deviennent vis-à-vis de la Nation malienne des traites et perdent, de facto, la citoyenneté de notre pays.
En conséquence, il ne doit jamais y avoir aucune différence entre Iyad, Amadou KOUFA et les autres Jihadistes, ils doivent être traités de la même manière.
On nous rétorque souvent, venant des plus hautes Autorités de notre pays, que c’est le Dialogue national inclusif (DNI) et ceux qui voient plus loin disent que c’est le peuple malien qui a recommandé de telles négociations.
Même si on admettait une telle hypothèse, il faut aussi avouer que le contexte, au moment de la tenue des Assises du DNI, était bien différent de celui d’aujourd’hui.
En effet, au moment des Assises du DNI, les FAMa ont subi beaucoup de pertes en matériels surtout en vies humaines. Si bien que les Maliennes et les Maliens étaient sous le coup du choc et certains ont pensé que nous pouvions négocier avec nos agresseurs, en occurrence Iyd et Amadou KOUFA, pour que, selon eux, ce sont tout juste des égarés. Et cela, en faisant fi des crimes odieux et autres assassinats perpétrés par ces deux criminels contre de paisibles populations et qui restent imprescriptibles : des prises d’otages étrangers contre réclamation de rançons ; j’en passe.
Ne jamais oublier que ces deux traites ne sont que des bourreaux, des criminels recherchés par les juridictions maliennes et internationales.
Aussi, il se trouve qu’aujourd’hui, le contexte est tout autre. Ce sont nos agresseurs qui sont bloqués dans leurs derniers retranchements et l’Armée Malienne est plus que jamais montée en puissance.
Faudrait-il choisir ce moment plus que jamais favorable pour se laisser divertir par des négociations qui ne profiteront à coup sûr qu’à nos ennemis ?
Ils en profiteront:
– 1) pour se réarmer,
– 2) pour grossir leurs rangs.
Quant à nos forces, elles perdront cet élan patriotique qu’elles ont pu chèrement acquérir au prix du sang, pour conduire cette guerre qui nous est imposée.
Que dire de nos alliés, liés à notre pays par des accords et qui ont accepté de se battre à nos côtés parce que la cause que nous défendons est juste ? Bien sûr qu’ils sont opposés, à juste titre, à ces négociations avec l’ennemi parce que forts de leur expérience, ils savent d’avance qu’elles ne profiteront qu’à l’ennemi.
Le Mali en cavalier solitaire s’engageant sur la voie de la négociation respecte-t-il les accords signés ?
Eu égard au contexte actuel et considérant les cas spécifiques du Mali (guerre de conquête), l’expérience a prouvé que de telles négociations, encore une fois, ne peuvent que profiter à nos seuls agresseurs.
Aujourd’hui, notre pays, même sans ces négociations, a tous les atouts pour gagner la guerre.
Si c’est le peuple malien qui, à un moment donné, a recommandé ces négociations, comme vous le dites avec insistance, Monsieur le Chef du Gouvernement, notre peuple est lucide et assez compréhensif. Il suffirait de lui parler du contexte actuel, c’est vous qui avez les éléments d’appréciation, vous connaissez les tenants et les aboutissements de cette crise, et avec les plus Hautes Autorités, vous décidez de ce qu’il y a de mieux pour notre pays, notre sous-région et nos alliés, parce que nous ne sommes pas seuls.
Le Mali a trop souffert des Erreurs commises par ceux qui nous gouvernent. Éviter surtout que la décision que vous serez amenés à prendre ne soit pas une erreur de plus.
Que Dieu bénisse le Mali ! »
Bemba DIALLO, Rostov sur le Don Fédération de Russie
Source : INFO-MATIN