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Diadie dit Amadou Sankare, candidat au CNPM : « Ma vision pour le secteur privé malien »

Diadié dit Amadou Sankaré, opérateur économique, 30 ans dans le secteur privé. Après 9 ans de fonction publique, le natif de Niafunké a lancé un groupe, aujourd’hui un des grands holdings, SAER, actif dans beaucoup de domaines : mines, agrobusiness, finances, nouvelles technologies, outsourcing, beaucoup de domaines transversaux. Il a accepté de nous parler de ses ambitions pour le secteur privé malien, et le rôle qu’il entend lui faire jouer. Interview.

Mali-Tribune : Pourquoi êtes-vous candidat ?

Diadié Amadou Sankaré. : Je suis candidat parce que j’ai une vision pour le secteur privé malien. Le secteur privé est le moteur du développement économique et social d’un pays. Je veux faire de ce slogan une réalité. Je voudrais faire en sorte que le secteur privé malien puisse être un interlocuteur crédible aux gouvernants et aux acteurs de notre économie. Il nous faut renforcer et rassembler d’abord le secteur privé, trouver une passerelle, un cadre qui permet à l’ensemble des acteurs de regarder dans la même direction. Nous avons la Chambre de Commerce, le Conseil malien des Chargeurs, les le Conseil malien des Transporteurs routiers…

Il faut une entente et un cadre d’échange entre tous ses acteurs. Il faut que tout le monde se parle, parle d’une seule voix. Nous avons une multiplicité d’acteurs, il faut qu’on parvienne à faire en sorte que le secteur privé se parle d’abord, que ses acteurs partagent les mêmes visions.

 

Mali-Tribune : Quelle sera votre valeur ajoutée ?

  1. A. S. : J’ai un leadership qui rassemble, qui accepte d’aller vers les autres. Le secteur privé est le moteur de la croissance économique. Il génère des opportunités pour une croissance plus inclusive. A ce titre, il est l’un des vecteurs pour un épanouissement individuel et collectif. Notre choix, c’est de transformer le CNPM pour aider à transformer le Mali. Il s’agira de bâtir un secteur privé dynamique soutenu par un Etat fort pour une croissance économique durable, dans un environnement caractérisé par un dialogue social constructif et responsable. C’est du reste la voie royale à un climat incitatif aux investissements, qui feront naitre des entreprises compétitives pour exploiter les immenses richesses du pays. C’est là ma vision à la tête du CNPM.

 

Mali-Tribune : Selon vous, quels sont les prochains défis pour les patrons ?

  1. A. S. : Ce sont les défis du Mali de façon globale. Le Mali est dans un tournant, dans un virage, qui, s’il n’est pas bien négocié, peut nous entrainer dans le décor. Les défis sont sanitaires, sécuritaires, des défis de développement tout simplement.

Il nous faut un Etat fort pour avoir un secteur privé fort. Un secteur privé fort, c’est une économie qui marche.

 

Mali-Tribune : Comment voyez-vous le rôle du CNPM dans le développement du Mali ?

  1. A. S. : Le Conseil national du patronat est le syndicat des patrons. Notre ambition est de vivre de nos entreprises. Un patronat bien organisé, c’est des entreprises bien organisées, bien gouvernées et qui, par conséquent, produisent de la richesse pour le pays. Les impôts sont payés, l’Etat a les moyens de faire face à ses obligations.

En fait, tout le pays repose sur le secteur privé : le secteur privé crée des emplois qui augmentent les revenus qui entraînent la consommation. La consommation crée la demande qui à son tour, tire l’économie.

Face à l’environnement tel que décrit, l’avenir de nos économies doit se conjuguer avec Modernisation, Innovation et Dialogue responsable entre Etats, acteurs et partenaires, seuls gages pour l’édification d’une nation forte. Les hommes d’affaires et les entrepreneurs maliens qui tous les jours investissent et prennent des risques, sont l’expression même de cette croyance en la nation malienne. Ils rêvent de sa grandeur et créent pour cela, année après année, jour après jour, de la richesse et des emplois. Ils le font dans l’indifférence et parfois même dans l’incompréhension, voire l’hostilité.

C’est ainsi qu’au fil des années, le CNPM est devenu une structure majeure qui s’impose aussi bien auprès de l’Etat qu’au niveau de ses autres partenaires économiques, qu’ils soient Maliens ou étrangers. Ceci est la preuve du leadership de ses présidents successifs et des qualités managériales plus qu’honorables des bureaux respectifs. Toutefois les défis actuels et futurs restent énormes et porteurs d’enjeux presque existentiels pour le pays. Pour y faire face et nous permettre de stabiliser, puis relancer l’économie nationale, des réformes ambitieuses et audacieuses seront indispensables de la part de toutes les parties prenantes (Etat, secteur privé et PTF).

Ces réformes constituent un challenge pour nous dans un contexte marqué par la persistance au Mali des effets négatifs de la crise qui sont potentiellement périlleux, eu égard à l’échec des politiques économiques d’une part, des contraintes de différents ordres d’autre part. Cette dynamique qui doit se dérouler avec pragmatisme et ouverture mérite d’être portée par tous. Nul ne pourra s’y soustraire au risque de conséquences désastreuses pour le pays. Telle doit être la nouvelle et grande Ambition pour notre organisation commune le CNPM, que je soumets à votre adhésion et à votre accompagnement.

Conformément à l’évolution de l’Etat central, notre ambition doit se traduire par la mise en chantier d’une vraie Refondation de cet organe à la mesure des enjeux actuels. Cette transformation implique de définir préalablement les contours nécessaires pour prendre un nouveau départ sur des bases et des valeurs nouvelles dans des domaines bien définis.

Aussi, malgré les excellents résultats obtenus par notre Patronat ces dernières années, nous ne saurions faire l’impasse sur la nécessité d’établir un diagnostic à partir des actions menées, d’interroger notre fonctionnement interne, nos relations avec les partenaires publics, privés et institutionnels, tout ceci dans le seul but d’apporter les correctifs nécessaires, en nous appuyant sur notre expérience propre. Mais dans un environnement miné par les conflits sociaux, un effritement de l’autorité et des capacités de l’Etat, lui-même fragilisé jusque dans l’exercice de ses attributs régaliens, la réalisation d’un tel projet requiert la mobilisation et l’union sacrée de tous autour des idéaux.

 

Mali-Tribune : Quelle serait la touche Diadié ?

  1. A. S. : La touche Diadié, ce serait la modernisation de l’économie. Pour cela, le CNPM doit aider les autres secteurs à moderniser leur business modèle. Le CNPM doit être le moteur du changement.

 

Mali-Tribune : Votre message a-t-il passé auprès de vos interlocuteurs ?

  1. A. S. : J’ai rencontré 80 % des délégués. Ils ont compris nos 5 engagements qui sont :
  • Rassembler le secteur privé ;
  • Renforcer le secteur privé ;
  • Moderniser le secteur privé ;
  • Intégrer le secteur privé ;

Il nous faut contribuer à rassembler le secteur privé malien dans toute sa diversité en vue de créer une force commune capable de mieux porter sa voix sur les chantiers clés tels que l’amélioration du cadre des affaires ou le Partenariat Public Privé.

Renforcer consiste à offrir aux acteurs du secteur privé malien des opportunités de renforcement de leurs capacités techniques, de management et de gouvernance en vue de renforcer leur compétitivité tant au plan national qu’international.

Pour moderniser, il faut promouvoir, encourager et offrir des opportunités de développement de l’innovation, de best practices, d’éthique et de respect des normes et standards en vue de mieux positionner le secteur privé malien dans cet environnement de compétition internationale.

Et l’intégration consiste à accroître la contribution du secteur privé malien à la consolidation de l’intégration économique sous régionale et africaine en valorisant tous les avantages distinctifs nationaux.

Enfin, le partage va demander de développer la coopération dans un esprit de solidarité et de création de synergies entre acteurs du secteur privé malien dans toute leur diversité verticale (Grandes, Moyennes, Petites et Microentreprises) transversale et géographique.

 

Propos recueillis par

Alexis Kalambry

Source: Mali Tribune

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