D’entrée de jeu, le principal conférencier Allassane DICKO martèle en ces termes : « Aujourd’hui la migration fait plus de morts que les guerres asymétriques imposées. Il n’est de secret pour personne que l’immigration est devenue une problématique qui domine les enjeux et défis des dirigeants de l’Europe et les dirigeants des pays appauvris. Ces dirigeants n’ayant rien fait pour un partage équitable des ressources économiques des pays Africains, ils empêchent, par tous les moyens, le mécanisme de déplacement pour le bien vivre des personnes qui décident de ne pas mourir de faim et de soif. Ces dizaines de milliers de jeunes hommes et jeunes femmes victimes d’inégalité sociale, de guerre, d’accaparement de terre et de pillages économiques à la recherche du bonheur qui leur est très souvent volé».
Faisant l’historique d’une des tragiques scènes des migrants, les conférenciers ont rappelé que dans la nuit du 05 au 06 février 2016, des centaines de migrants avaient planifié d’escalader le mur électrique servant de barricade à la frontalière Maroc – Espagne. Trois jours auparavant, ils ont mis des escaliers sur le mur. Le jour J, ils ont attaqué en surnombre, le mur électrique pour permettre à un bon nombre parmi eux d’escalader et tenir le bout pour les autres. Trente-sept personnes parvinrent à accéder l’autre côté. Cette accession occasionne un acte apocalyptique. Les gardes frontaliers tirèrent la sonnette d’alarme et les gardes royaux du Maroc ont tiré à balle réelle en assassinant tous les trente-sept migrants.
Cette catastrophe a choqué l’humanité toute entière. En plus de ce carnage, nombreux sont des groupes de migrants qui sont assassinés par les forces de sécurités des pays de départ notamment d’intermédiaires entre l’Afrique et l’Europe. Sur la mer, de petits bateaux des passeurs se noient à cause des vagues naturels et très souvent provoquées par les grands bateaux des armées antis migrants. Ils ne sont pas secourus par les gardes côtes.
Avant même l’accès aux plages, beaucoup d’entre eux sont torturés dans des camps de concentrations entièrement pris en charge par l’Aide dite Publique au Développement qui n’est pas sans dette. Aujourd’hui, on compte plus de quinze mille (15000) migrants disparus aux frontières, dans la mer et dans le désert. L’APS dénonce, ces pertes en vie humaine dans la mer, sur le désert aux frontières. A cet effet, l’APS a invité les organisations de lutte pour les droits de l’Homme et autres organisations de la société civile à se mobiliser pour institutionnaliser « le 06 février » comme Journée de Commémoration des migrants disparus aux frontières. Ses membres exigent le financement des activités économiques pouvant maintenir les jeunes sur place, la levée des Accords de Partenariat Economique (APE) qui créent la mévente en Afrique.
En fin, l’APS estime que l’Europe et les gouvernants Africains doivent revenir à l’immigration circulaire où les gens n’ont pas envie de demeurer ailleurs. Ils ont mené une campagne de sensibilisation dans les gares routières de la capitales où de milliers de migrants traversent pour leur faire savoir les dangers qui les attendent sur la route et quelle attitude à prendre pour se faire identifier par Alarm Phone Sahara.
Daouda Z Kané