Le Ministre de l’Elevage et de la Pêche, Mme Kane Rokia Maguiraga, a séjourné dans la capitale soudanaise, dans le cadre de la 30ème conférence régionale de la FAO pour l’Afrique sur le thème «Le Développement Durable de l’Agriculture et du Système d’Alimentation en Afrique, Promouvoir les Moyens de Production et la Création d’emplois Attractifs pour la Jeunesse ». Au cours de ladite conférence qui s’est déroulée du 19 au 23 février 2018, les questions relatives aux politiques et à la réglementation régionales et mondiales ont été abordées.
A la tête d’une modeste délégation, le ministre a honoré le Mali en louant les efforts du pays dans le développement durable de l’agriculture et du système d’alimentation en Afrique. L’occasion était bonne pour elle de remercier aussi les autorités soudanaises pour l’accueil chaleureux dont elle été l’objet depuis son arrivée en terre soudanaise. C’est ainsi qu’elle a adressé toute sa reconnaissance au Ministre de l’Agriculture du Soudan et à la FAO pour l’aimable invitation à elle, adressée pour participer à cette rencontre.
« Les autorités maliennes ont fait du développement du secteur agricole une de leurs priorités pour assurer la sécurité alimentaire. Cela se traduit dans les faits par l’allocation de 15% du budget national au secteur du développement rural par le Président de la République Ibrahim Boubacar KEITA. Ce qui est un apport considérable pour la réalisation de nos objectifs », défend-elle.
Au Mali, le secteur agricole contribue pour 43% au PIB national et assure pour près de 70% la valeur des exportations.
Devant les personnalités venues de différents horizons, Mme le ministre de l’élevage et de la pêche soutient que l’élevage joue un rôle très important dans la réalisation de la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté au Mali. « Il est pratiqué par la grande majorité de la population rurale pour laquelle, il représente une des principales sources de subsistance et de revenus ». Pour preuve, l’élevage constitue une source de création de richesses pour une partie très importante de la population en général et des éleveurs en particulier.
« Le cheptel varié est composé de bovins, d’ovins, de caprins, de camelins, d’équins, d’asins, de porcins et de volailles. L’importance des effectifs des différentes espèces d’animaux fait du Mali l’un des plus grands pays d’élevage de l’Afrique subsaharienne », révèle Mme Kane Rokia Maguiraga.
Face à ses collègues ministres, elle a tenu à rappeler que la Politique Nationale de Développement de l’Elevage adoptée par le Gouvernement du Mali en 2004 vise à assurer le développement du sous-secteur en vue de la croissance économique durable, de la garantie de la sécurité alimentaire et de la réduction de la pauvreté.
« Pour assurer le développement durable de l’agriculture, du Système d’Alimentation au Mali et promouvoir les moyens de production et la création d’emplois attractifs pour la jeunesse, afin d’améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations, mon département a élaboré et mis en œuvre des projets et programmes de développement de l’élevage ». Ces projets, dit-elle, sont entre autres, le Programme de Développement Intégré des Ressources Animales et Aquacoles, le Programme d’Appui au Secteur de l’Elevage au Mali, le Programme Sectoriel de Croissance Economique Durable et Inclusive favorisant le Développement et la Sécurité Alimentaire : Appui au renforcement de l’élevage et de l’économie pastorale au niveau de la région de Koulikoro, le Projet régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel.
Elle argue que les activités prévues dans tous les projets et programmes indiqués ci-dessus accordent une place particulière au développement des moyens de production et à la création d’emplois attractifs pour les jeunes. Et elles contribueront, à n’en pas douter, à la croissance durable de l’agriculture et à la transformation rurale au Mali.
Pendant cette conférence, des thèmes ont été développés comme la Situation et l’évolution de la sécurité alimentaire, l’évolution des multiples fardeaux liés à la malnutrition en Afrique, les déterminants fondamentaux de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition, l’accroissement démographique, l’urbanisation et la hausse du revenu-augmentation et l’amélioration de la productivité agricole au service d’une croissance durable, les possibilités et difficultés du secteur privé, pour ne citer que cela.
Rappelons que dans l’édition 2017 de son rapport intitulé « La situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture », la FAO indique une recrudescence de la faim dans le monde, après une longue période de recul. L’augmentation récente de l’insécurité alimentaire est imputable, en grande partie, à la multiplication des conflits, souvent exacerbés par des chocs liés au climat.
Modibo L. Fofana