À Dandougou, village situé dans la Commune rurale de Toubacoro, deux femmes ont été fouettées, le lundi 3 décembre 2018, au marché hebdomadaire par de présumés djihadistes pour non-port de voile.
Ces femmes ont été surprises par les nouveaux maîtres de la zone alors qu’elles étaient en train de vanner du mil, après sa récolte. Selon des témoins oculaires, cette pratique est courante dans les villages de Ballala, Toubacoro, Sébété et Sikoro. À l’absence de l’État, les présumés djihadistes font la loi. Alors que, le 9 novembre dernier, le Préfet du Cercle, Sékou Touré, a entrepris une mission d’apaisement des populations dans les villages de Ballala, N’Gounando, Sébété, Sangha, Yéké et Sikoro, situés au Nord-ouest. C’est suite à la présence de ces individus armés qui perturbent la quiétude des paisibles populations locales. Le Chef de l’Exécutif de la localité a effectué son déplacement sous une forte escorte militaire (de près d’une soixantaine d’éléments des forces armées et de sécurité). Il a tout le long de son périple invité les populations et les autorités communales à plus de calme, de sérénité et de vigilance tout en les rassurant que l’État mettra tout en œuvre pour assurer la sécurité dans tout le cercle. Les populations ont sollicité la création à Toubacoro d’un poste de sécurité. Ces Hommes qui se revendiquent d’Amadou Kouffa imposent leur loi sans loi ni aucun fondement religieux. Après s’être faits maîtres absolus d’une grande partie du Centre du Mali, les Hommes de Kouffa veulent, au prix du sang de leurs coreligionnaires, récupérer l’héritage d’Amadou Ahmadou, le Grand père d’Amadou Kouffa. Le vendredi 2 novembre 2018, au moins 26 écoles dans les communes de Sébété et Toubacoro ont été fermées par des Groupes terroristes de la Katiba d’Ançars Eddine du Macina d’Amadou Kouffa (lire dans LE COMBAT N°1879 du 5/12/2018). Ce même jour, ils ont organisé des prêches dans 22 villages (chaque village a reçu 3 prêcheurs, armés de kalachnikovs, sur des motos Sanili). Leurs consignes étaient fermes et claires : «Mort à quiconque ose ouvrir ces écoles ». Selon eux, celui qui va rouvrir ces écoles sera traité de mécréant et animiste et sa peine irrévocable sera la mort. Pour le moment, comme d’habitude, ni le Gouvernement ni l’opposition ne s’intéressent à la chose. C’est la première fois, depuis 2012, que des faits similaires sont signalés dans cette partie du pays.
Mahamadou YATTARA
LE COMBAT