Les établissements bancaires qui détiennent des obligations du Trésor malien dans leur portefeuille comme ceux qui opèrent au Mali seront très à l’écoute des décisions qui sortiront du sommet de la Cédéao ce dimanche 3 juillet à Accra.
L’espoir de tous les banquiers de la sous-région est de voir les chefs d’Etat lever, même partiellement, les sanctions qui frappent le Mali dont les conséquences se sont traduites par le défaut de paiement de Bamako de plusieurs échéances des emprunts d’Etat.
44 milliards n’ont pu être honorés
Selon Ecofin, sur la période allant du 16 mai au 27 juin, Bamako n’a pas pu honorer 44 milliards FCFA dus aux investisseurs du marché des titres publics de l’UEMOA. Au siège de l’Agence UMOA-Titres qui organise le marché des titres publics de la sous-région, le management se contente de «réaffirmer sa volonté de suivre de près la situation».
Un allègement des sanctions financières contre le Mali pourrait être décidé à Accra faute d’accord entre la junte de Bamako et les dirigeants de la Cédéao. Au total, le gouvernement malien devra rembourser 346 milliards FCFA en 2022, rien que sur le marché des titres publics de l’Uemoa. Si on y ajoute l’échéance de 2023, cela portera le total à 761 milliards FCFA.
Les coûts des défauts de paiement
Les défauts éventuels posent deux défis aux banques qui détiennent des bons du Trésor maliens. Ils pourraient leur priver de plus d’une centaine de milliards FCFA de revenus d’intérêts (117 milliards FCFA) en 2022 et 2023, et immobiliser des ressources de l’ordre de 623 milliards FCFA, selon les estimations des experts financiers. Ce risque ne concerne pas que les banques basées au Mali, dans la mesure où un peu plus de 66,5% des titres publics du pays sont détenus par des entités financières des autres pays de l’UEMOA, majoritairement de Côte d’Ivoire et du Burkina Faso.
Même si l’option d’une meilleure gestion des sanctions financières était prise, son exécution risquerait de poser problème. La dette s’est accumulée au fil du temps, et le tableau des opérations financières du Mali ne donne pas l’impression que le pays pourrait tout régler en une seule fois. Il n’est pas certain que la BCEAO intervienne pour introduire des mesures dérogatoires à la règlementation sur la gestion des risques, comme au plus fort de la crise sanitaire.
Par AJ.S, Comité Editorial –