L’organisation culturelle des Nations unies, l’Unesco, soutient un plan d’un million de dollars pour aider à restaurer le patrimoine du centre du Mali endommagé par le récent conflit armé.
La falaise de Bandiagara est célèbre pour ses maisons creusées dans la roche ainsi que pour son mode de vie traditionnel.
Selon l’Unesco, les combats intercommunautaires ont détruit un certain nombre de villages dans la région – également connue sous le nom de Pays Dogon – ainsi que des objets d’art.
Elle a été déclarée patrimoine mondial de l’humanité en 1989.
L’Unesco s’est associée à l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit, basée en Suisse, qui fournit l’argent.
Des bâtiments et des objets culturels ont été perdus, ce qui a entraîné “la détérioration des pratiques et traditions culturelles des groupes Dogon, Peuls, Bozo, Bambara et Sonrhai”, a déclaré l’Unesco dans un communiqué.
Elle estime que 15 des 289 villages de la région ont été totalement ou partiellement ruinés. Quinze autres ont été touchés près de la falaise de Bandiagara.
Alors qu’historiquement il y avait souvent eu des conflits entre les communautés les plus sédentaires, comme les Dogons, et les éleveurs de la région de Mopti, ceux-ci ont commencé à devenir plus violents après le soulèvement djihadiste militant dans le nord du Mali en 2012.
Il s’est étendu aux zones centrales en 2015 et a apporté plus d’instabilité, d’armes et un manque de contrôle du gouvernement à Mopti.
L’Unesco affirme également que la disparition de certaines traditions a alimenté les conflits intercommunautaires.
“La culture n’est pas seulement trop souvent victime de conflits armés prolongés, elle est aussi une source essentielle de résilience et un fondement important pour la consolidation de la paix”, a déclaré la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, dans un communiqué.
Le million de dollars sera dépensé au cours des trois prochaines années pour restaurer le patrimoine architectural endommagé “notamment les logements, les greniers et les sites dédiés à la culture traditionnelle, ainsi que pour restaurer la production d’objets culturels et sauvegarder les objets de cérémonie dans une collection commémorative”, indique l’Unesco.
Les experts des Nations unies travailleront avec le gouvernement malien.
L’insécurité persistante dans le pays a déclenché des protestations de masse, les gens demandant la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta.
Des sites culturels détruits
Les sites culturels ont également été pris pour cible dans le conflit qui sévit dans le nord du pays.
A la Cour pénale internationale En 2016, Ahmad al-Faqi al-Mahdi a plaidé coupable de la destruction de neuf mausolées et d’une mosquée à Tombouctou.
En tant que chef des responsables de la “responsabilité morale” du groupe djihadiste Ansar Dine, connu sous le nom de Hisbah, il a dirigé la destruction des principaux sanctuaires en 2012.
Outre le site des falaises de Bandiagara, le patrimoine de Tombouctou a aussi été durement touché.
14 des mausolées de Tombouctou, notamment ceux qui se trouvent sur des sites du patrimoine mondial de l’UNESCO, ont été totalement détruits ainsi que deux autres sur la mosquée de Djingareyber.
Le monument emblématique El Farouk, à l’entrée de la ville, a été rasé. L’Unesco estime que 4203 manuscrits du Centre de recherche Ahmed Baba sont perdus.
300 000 autres, qui ont été soustraits et déplacés – essentiellement à Bamako – nécessitent d’urgentes mesures de conservation.
BBC Afrique