Cette conférence débat animée par le président de la Plateforme, Mohamed Moffa HAIDARA ; en présence de plusieurs députés des régions du nord, dont l’honorable Bajan Ag HAMATOUN, débuté de Ménaka ; de l’honorable Mohamed Ould MATALY, député de Bourem. On y notait également la présence de Mme Dembélé Oulématou SOW, représentante de la CAFO ; le Dr Mamadi SISSOKO, spécialiste en droit, etc.
Dans son exposé liminaire, le conférencier, le Dr Mamady SISSOKO, spécialiste en droit constitutionnel, a axé son intervention sur la désobéissance civile, ses conditions et ses champs d’application.
Selon le conférencier, la désobéissance est prévue dans l’article 21 de la Constitution du Mali. Il a rappelé que le terme fut créé par l’américain Henry David Thoreau dans son essai ‘’Désobéissance civile’’, publié en 1849, à la suite de son refus de payer une taxe destinée à financer la guerre contre le Mexique.
Par la suite, en 1906, Mohandas Gandhi développa l’idée de désobéissance civile, à travers le concept de Satyagraha (littéralement la voie de la vérité), qui lui a permis de mener sa lutte non violente contre l’apartheid en Afrique du Sud et de s’opposer à la politique coloniale du Royaume-Uni en Inde, puis pour l’indépendance de l’Inde.
Si en France, elle peut être exercée par le peuple ou une partie du peuple, au Mali, ce droit n’est réservé qu’au peuple dans son ensemble. Si la désobéissance civile est une forme de révolte ou de résistance, elle se distingue pourtant de la révolte au sens classique. Car elle est essentiellement non violente.
C’est pourquoi le Dr Mamady SISSOKO estime que c’est paradoxal de voir que dans le cadre de l’exercice de ce droit constitutionnel, des manifestants s’adonnent à la violence au Mali. Pour lui, la démission est un acte volontaire. Mais, dès qu’on force la personne, dit-il, ça devient un coup d’État. Toute personne qui veut profiter de la désobéissance civile enfreint à la loi. Aussi, l’Assemblée peut faire partir le président par un vote au 2/3 de ses membres et ce PV est transmis à la Haut Cour de justice. Pour une sortie de crise et l’apaisement du climat sociopolitique, il a invité l’opposition a laissé le président terminer son mandat.
À la suite du Dr SISSOKO, la vision de l’islam sur la désobéissance civile a été exposée par l’imam Hamed DIAKITE. De son intervention, il ressort qu’au point de vue de l’islam, nul n’a le droit d’exiger le départ d’un président à qui le Tout Puissant a donné la chance de présider les destinées. Et cela, au risque de porter préjudice à son prochain ou à soi-même. Pour lui, en cas de mauvais dirigeant, le peuple doit se patienter pour attendre la fin du mandat.
« On est contre la désobéissance civile qui ne respecte pas la loi. Un mot d’ordre qui empêche les populations de vaquer à leurs activités.»,s’est-il insurgé.
Selon l’imam Seydou KANTE, IBK a beaucoup fait pour l’islam. Il a chômé des dates importantes dans le calendrier musulman en République du Mali. Il a aussi salué sa décision de laisser les mosquées ouvertes pendant la pandémie du COVID-19.
Le président de la Plateforme, Mohamed Moffa HAÏDARA, a remercié toutes les personnalités qui ont fait le déplacement. De son avis, les actions de la plateforme ont permis aux citoyens d’être mieux édifiés. Pour lui, aucune mobilisation ne peut mettre fin à un régime sans la volonté de Dieu. D’ailleurs, a-t-il fait constater, le contexte de notre pays, caractérisé par l’insécurité au nord et au centre doit interpeler chaque Malien. Il a accusé le M5-RFP de préparer un coup d’État. Pour une sortie crise, il a invité les responsables du M5-RFP a adhéré l’idée d’un gouvernement d’union nationale.
« Il est temps que le président écoute la majorité silence du peuple », a-t-il dit. Avant d’inviter IBK à mettre rapidement en place le Gouvernement avec ou sans le M5-RFP.
Abdoulaye OUATTARA