Une semaine après le retour de Séméga qui vivait en exil à Dakar depuis les évènements de mars 2012, les choses bougent rapidement au Pdes. En effet, lors d’une réunion tenue samedi dernier à l’hôtel Kempinski, le Comité directeur a décidé de mettre en place une commission pour designer son candidat à l’élection présidentielle de juillet prochain. Parmi les 5 postulants annoncés, Mme Haïdara Aïchata Cissé dite Chato semble en pôle position.
Avec la mise en place de cette commission, le Pdes a opté pour plus de démocratie dans le choix de son candidat à la présidentielle du 7 juillet 2013. En tout cas, le président du parti, Hamed Diané Séméga a été on ne peut plus clair sur cette question, lors de sa conférence de presse qu’il a animée la semaine dernière. En effet, à la question de savoir s’il était candidat à la prochaine présidentielle, Séméga a répondu qu’il venait écouter les militants et la direction du parti et voir leur vision par rapport à cette question centrale qui reste à être tranchée. C’est cela le minimum de respect qu’il devait à son parti. En tout état de cause, il n’y a pas de candidat naturel au Pdes, laissait-il entendre.
Ce n’était pas une simple déclaration, mais un principe que le président du Pdes espère voir ériger en credo dans son parti. Effectivement, des sources proches du Pdes rapportent que 4 responsables du parti auraient déjà manifesté leur volonté d’être le porte étendard de cette formation des bleus-blancs.
Il s’agit des députés Billy Touré de Goundam et Mme Haidara Aïchata Cissé dite Chato élue à Bourem, de l’ancien directeur de l’hôpital Gabriel Touré et coordonnateur régional du Pdes à Koulikokoro, Abdoulaye Néné Coulibaly, de Cheick Sow qui est vice président du Pdes et secrétaire général de la Coordination de la Commune III du même parti.
Parmi les quatre candidatures, celle de la députée de Bourem est la plus sollicitée par les militants de base du parti qui ont sonné la mobilisation à ce sujet. Ce penchant des militants pour Chato est le résultat de l’engagement politique dont celle-ci a fait preuve au plus fort de la crise que nous traversons. Elle a fait le tour du monde pour plaider la cause du Mali et affronter les apatrides du Mnla sur les plateaux de télévision européens pour leur rabattre le caquet, pendant que de grosses pointures de la vie nationale cherchaient à sauver leur tête pour vivre en exil ou dans une quasi clandestinité.
Précisons que cette candidature de Mme Haidara Aichata Cissé dite Chato à la présidentielle est la première d’une femme qui se prévaut déjà d’un poste électif, notamment celui de député. Déjà, des associations féminines s’activent pour porter sa candidature. Elles ont apprécié le rôle et les actions humanitaires de cette dame en faveur de la population du Nord. Mais il n’y a pas que les femmes qui se sont mobilisées pour la soutenir car ceux dont elle a gagné les cœurs et ils sont légion, se retrouvent dans toutes les couches de la société malienne, tous sexes confondus. Ne dit-on pas que c’est pendant les moments difficiles que l’on reconnaît ses vrais amis ? Qu’on le veuille ou non, cette dame a prouvé, par des actes et non des discours et déclarations de presse, qu’elle reste attachée au Mali. C’est pourquoi, plus de 2 300 associations et 12 partis politiques sont prêts à accompagner cette candidature féminine.
Cependant, en dépit de cette effervescence, la députée de Bourem préfère se lancer dans la course vers Koulouba sous la bannière de son parti, le Pdes.
Rappelons que dans le cadre de ses activités de plaidoyer pour le retour définitif de la paix et la sécurité au Mali, Chato a séjourné à Washington aux USA du 15 au 17 avril 2013. Pendant son séjour, elle a exprimé ses préoccupations dans la lutte contre le terrorisme au Département d’Etat, au Congres et au NDI. «Le terrorisme est certes un problème malien aujourd’hui, mais il est avant tout un phénomène international, susceptible d’affecter tous les pays» a-t-elle martelé devant les autorités et élus de tous les pays qu’elle a visités.
Comme on le constate, elle n’a pas attendu le retour de la paix pour entamer des tournées plus politiciennes que citoyennes, comme on en voit actuellement.
Nouhoum DICKO