Au Mali, un collectif de plusieurs associations a appelé vendredi à un boycott des produits français et suisses. Les deux pays sont accusés de soutenir la rébellion touareg dans le nord du pays.
“Nous venons de lancer une vaste campagne”, a déclaré à l’AFP Mohamed Youssouf Bathily, porte-parole du collectif pour la Défense de la République (CDR), formé d’organisations proches du pouvoir.
“Concrètement, nous la lançons sur les centaines de radios privées de Bamako. La semaine prochaine, nous allons la continuer à l’intérieur du territoire malien”, a précisé Mohamed Seydou Traoré, autre responsable du CDR.
Le CDR organise depuis plusieurs mois des manifestations de soutien au gouvernement malien dans la crise qui sévit dans le nord du Mali.
“Caution politique” de Berne
Des membres du CDR ont distribué ces derniers jours à Bamako des banderoles sur lesquelles on pouvait lire: “Puisque la France et la Suisse soutiennent le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad), alors boycottons (leurs) produits pour affaiblir le MNLA et renforcer l’Etat du Mali”.
Plusieurs entreprises françaises et suisses présentes dans divers secteurs ont été citées.
En août 2012 déjà, des ressortissants du nord du Mali, groupés au sein d’un collectif, avaient critiqué l’aide suisse à l’organisation d’une réunion des rebelles touareg du MNLA.
Celle-ci se tenait dans le cadre des efforts de médiation de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Le collectif y avait vu une “caution politique” de Berne “qui piétinait sa légendaire neutralité”.
Cet appel au boycott survient deux semaines après une lourde défaite de l’armée malienne face à la rébellion touareg dans la ville de Kidal (nord-est).
Source: romandie.com