Un animateur a été tué et un autre blessé tandis que deux de leurs collègues sont entre les mains des assaillants. Les radios de Gao ont décidé de suspendre leur diffusion pour interpeller les autorités militaires.
Récemment, une attaque menée par des hommes armés sur la route Labezanga-Ansongo à l’est du Mali a coûté la vie à un animateur, radio un autre a été blessé, et deux autres personnes ont été enlevées.
Suite à cet événement, une journée sans radio a été organisé et largement suivie mercredi (08.11) par toutes les radios de la région de Gao.
Soumaila Maiga, directeur de la radio Adar Koima, estime que cette suspension des programmes est un hommage à ses confrères attaqués par des individus armés, jusque-là non identifiés, dans une région en proie à une insécurité grandissante.
“Il s’agit pour nous d’interpeller l’Etat, d’interpeller le gouvernement malien et de faire comprendre que la situation est dramatique, la situation est chaotique et la presse est sérieusement menacée”, explique-t-il à la DW.
Une insécurité alarmante
Si Soumaila Maiga reconnaît que “ce sont toutes les populations qui sont menacées”, il estime qu’en ce qui concerne les hommes de média, “c’est autre chose “.
À en croire toujours le directeur de la radio Adar Koima, “les ravisseurs ont envoyé un message fort pour dire que pour les deux animateurs, il faut une somme de six millions de francs CFA”.
“Donc, vous voyez qu’avec cette précarité, avec les conditions difficiles dans lesquelles nous vivons, il sera très difficile de mobiliser ce montant”, ajoute-t-il au micro de la DW.
Des négociations pour la libération des otages
Abdoul Aziz Djibrilla, animateur de la radio Naata de Labbezanga, a été inhumé mercredi à Gao. Son collègue, Harouna Attino de la radio Alafia d’Ansongo, blessé lors de l’attaque, a lui regagné son domicile.
Les efforts des organisations de la presse se concentrent maintenant sur la libération des deux otages : Saleck Ag Jiddou dit Zeidane, directeur de la radio Coton d’Ansongo, et Moustapha Koné, son animateur.
“Depuis mardi, les négociations ont commencé, du moins d’après les informations que nous avons en notre possession. Mais jusqu’à présent, je peux vous assurer qu’ils sont entre les mains de leurs ravisseurs“, explique Mamoudou Bocoum, le président de l’Union des radio-télévisions libres du Mali.
Selon lui, “les parents seraient en contact avec eux afin qu’ils puissent recouvrer leur liberté”.
La DW a tenté de contacter les autorités régionales, ainsi que les membres du Conseil national de transition, l’organe législatif de la transition, sans succès.
DW