Hormis les quelques soutiens fidèles de l’Etat hébreu et ses détracteurs historiques, la majorité des pays du continent est restée silencieuse depuis le 7 octobre.
«Israel is coming back to Africa, and Africa is coming back to Israel.» Le slogan de Benyamin Nétanyahou, prononcé en 2016, illustrait son intention d’appliquer la «doctrine de la périphérie» énoncée par son lointain prédécesseur David Ben Gourion – qui prônait un rapprochement d’Israël avec les voisins des pays arabes – au continent noir. Elle est restée de l’ordre du vœu pieux.
Certes, 46 des 55 membres de l’Union africaine (UA) reconnaissent aujourd’hui l’Etat hébreu, alors que la grande majorité des membres de l’Union africaine avaient rompu toute relation au moment de la guerre du Kippour (1973). Les efforts des diplomates israéliens ont surtout été menés en direction de l’Afrique de l’Est anglophone, et en tissant des liens dans le domaine du renseignement et de la sécurité. Mais seuls six pays africains ont témoigné de leur soutien inconditionnel à Israël en condamnant sans équivoque l’attaque du Hamas du 7 octobre : le Kenya, la République démocratique du Congo, le Togo, le Rwanda, l’Ouganda et le Cameroun, des partenaires historiques.
«Très secondaire pour la diplomatie israélienne»
A l’autre bout du spectre, l’Afrique du Sud, poids lourd de l’UA, a été le pays d’Afrique subsaharienne le plus sévère avec Israël, exprimant dès le 7 octobre «sa profonde préoccupation face à la récente escalade dévastatrice du conflit», tout en affirmant : «La nouvelle conflagration est née de l’occupation illégale continue des terres palestiniennes, de l’expansion continue des colonies, de la profanation de la mosquée Al-Aqsa et de l’oppression continue du peuple palestinien.» Une ligne défendue par Pretoria depuis la fin de l’apartheid, Israël étant resté jusqu’au bout un allié plus ou moins secret du pouvoir afrikaner.
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